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Les 4 raisons qui s’opposent au déconfinement

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Le conseil scientifique les a exposées au gouvernement il y a 6 jours.

Le fameux conseil scientifique qui tient les politiques sous sa férule a publié hier 7 avril l’avis remis au gouvernement il y a six jours. Une certitude : le déconfinement n’est pas à l’ordre du jour.

Le Premier ministre avait posé la question au chef du conseil, le professeur de médecine Jean-François Delfraissy : le confinement fonctionne-t-il, quand en sortirons-nous ? Le conseil s’est appuyé sur quatre critères pour conclure qu’aucun des quatre n’était satisfait.

1 Reconstituer la force de travail à l’hôpital
Le déconfinement n’est envisageable que si la saturation des services de réanimation est « jugulée », estime le conseil. La serait-elle qu’il faudrait aussi que l’hôpital retrouve ses ressources humaines après que le personnel soignant aura bénéficié d’« une période suffisante pour récupérer de l’effort considérable ». La recommandation s’applique à la reconstitution du matériel, des médicaments, des stocks. Or plus de 30 000 malades hospitalisés saturent lesdits services.

2 Attendre que le nombre de personnes infectées ait chuté de façon spectaculaire. Mais les médecins en ville estiment à 90 000 à ce jour les patient/es symptomatiques de la covid-19.

3 Un dépistage élargi
Seul le confinement, estiment les membres du conseil, est propice à « une prise en charge significativement élargie du diagnostic, permettant par ailleurs une montée en charge progressive de leur utilisation ».
Cette « prise en charge élargie » passe par des plates-formes à haut débit pour les tests PCR et la mise à disposition – 3e semaine d’avril – de tests sérologiques en grand nombre. Le dépistage systématique concernera les soignants en ville, les résidents et le personnel des établissements médico-sociaux, les prisons. Des études sérologiques régionales sont à leur tour demandées.

4 L’immunité collective vraisemblablement inférieure à 15 % s’oppose enfin à un déconfinement global pour éviter « le retour à l’urgence hospitalière et à la surmortalité ».

Le conseil demande aussi au gouvernement la distribution de gel et de masques « à l’usage des personnels soignants, des personnes en situation d’exposition au virus en priorité, puis à l’ensemble de la population, comme en Asie ». C’est justement le point dur pour des autorités qui ont menti sur ce point pour dissimuler l’insuffisance du stockage préventif, achoppement à venir quand il sera l’heure de régler les comptes.

L’avis du conseil tombe à un moment où se fait sentir une vague de contestation du confinement – complotistes compris –, quand le cas de la Suède, qui n’y a pas eu recours, apparemment non impactée dans des proportions comparables, commence à poser question.

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