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La municipalité veut contingenter désormais les 30 millions de visiteurs destructeurs.
Le maire de la Cité des Doges, Luigi Brugnaro, élu en 2017, aura tout connu : la corruption de son prédécesseur, la montée catastrophique des eaux, l’arrivée devant la place Saint-Marc de paquebots monstrueux et destructeurs et, aujourd’hui, le confinement. Mais c’est justement ce dernier épisode qui va peut-être l’aider à sauver Venise.
Il l’a dit, l’a martelé, « après l’épidémie, le tourisme de masse sera désormais interdit à Venise ». Reste à vérifier que les milliards du tourisme de masse ne feront pas douter les élus vénitiens.
Pour l’heure, en tout cas, les canaux ont retrouvé leur limpidité. Sans hordes de touristes ni paquebots arrogants, la ville mythique a changé du tout au tout, au point de renaître. Luigi Brugnaro veut en finir avec le tourisme de masse. En compagnie des autres élus, il prône désormais une économie douce, modulée par la mise en place d’une mesure drastique, un quota maximal de visiteurs au quotidien.
Sur France Info, Matteo Secchi, de l’association Venessia, traduit la décision avant tout par l’arrêt de ces débarquements stupides de milliers de touristes amenés directement à quai par des monstres flottants : « Je crois que l’histoire de ces grands bateaux dans Venise vient de se terminer avec l’épidémie. Cela n’aura plus de sens de les accepter encore. » Mais comment les Vénitiens, après déconfinement, vont-ils s’y prendre pour endiguer le raz-de-marée chronique des 30 millions de visiteurs par an ? Il s’agira d’un véritable laboratoire qui fera date dans l’histoire des cités grignotées par leur succès touristique. À surveiller.