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Baby blues et post-partum : ne surtout pas les négliger !

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Une femme sur huit souffre d’un réel épisode de dépression dans l’année qui suit la naissance. Avec des degrés d’intensité variables.

 

Que faire ?

Le soutien de la part du père, du cadre familial ou des professionnels de santé constitue la meilleure aide à fournir.

 

La DPP se décline sur deux tableaux cliniques : dépression mineure ou majeure (lire encadré), avec toutes les nuances interindividuelles et l’apparition de symptômes communs à toute dépression et toutes les déclinaisons spécifiques liées au post-partum. La psychopathologie est donc très riche, mais sa problématique est centrée sur la parentalité. Avec une prédisposition globale à la dépression classique.

La jeune maman dépressive présente le plus fréquemment de forts ressentis d’incapacité personnelle à faire face à sa nouvelle mission. Avec pour, elle-même, des propos disqualifiants et auto-accusatifs. Elle a du mal à trouver ses propres repères face à cette fonction maternelle sacralisée, idéalisée et non intériorisée, fonction dont elle pense ne pas pouvoir endosser la responsabilité et l’excellence. Anxieuse, elle agit avec son bébé de manière opératoire et sans plaisir, dans un principe d’incertitude constant et dans une dévaluation de soi croissante au fil des jours. Pour autant, la nécessité constante d’être auprès de l’enfant ne cède pas, d’où une tension croissante qui semble ne jamais devoir finir. Tomber du neuvième ciel pour s’anéantir dans le gouffre d’une angoisse sans limite et en avoir honte est vrai choc. Avec des conséquences sur la création des premiers liens et la constitution de l’accordage mère enfant.

Les risques d’une dépression maternelle non diagnostiquée par les professionnels de l’enfance et ou simplement non identifiée comme telle par la mère sont constitués par le repérage tardif de troubles fonctionnels inexpliqués chez l’enfant (troubles du sommeil, de l’alimentation, rupture de la courbe staturo-pondérale, pleurs inconsolables de l’enfant, etc.) ainsi que par la répétition des épisodes dépressifs lors de grossesses ultérieures.

Que faire ?

Il s’agit d’un trouble partiellement réactionnel et donc très accessible au soin.

 

Le parallèle de la grossesse pour le futur père est le phénomène bien connu de la couvade. Mai il existe aussi une DPP paternelle. Avec des signes d’appel tels que le stress, l’irritabilité, la colère, l’agressivité, voire la violence, les troubles de l’humeur et le sentiment d’abandon, un sentiment d’épuisement et la sensation de mal-être et d’insatisfaction au plan de la parentalité. Avec, comme dans le cas de la DPP maternelle, des troubles consécutifs de l’accordage, mais cette fois père-enfant.

 

Pathologie heureusement rare, mais grave. Elle affecte moins de 1 % des suites de couches. Le mode d’entrée est brusque, bruyant et précoce, dans les deuxième ou troisième semaines. Confusion mentale, discours et comportements étranges, idées délirantes, sentiment de mort imminente du bébé, alternance de stupeur et de passage à l’acte : elle exige une prise en charge psychiatrique rapide, qui, dans 70 % des cas, conduit à une rémission totale (en l’absence de psychose avant l’accouchement).

 

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