Site icon Parenthèse Magazine

Encourager sa quête de sens !

Temps de lecture estimé : 2 minutes

L’argent serait le premier moteur des jeunes selon 53% des Français*. C’est pourtant mal connaître le fond de leur pensée.

Votre enfant est né dans les années 90, il est ado ou presque ? Il appartient à la génération Y. Loin de faire de l’argent leur priorité absolue, les jeunes de cette génération, dont une bonne partie est déjà sur le marché du travail, ont des préoccupations éloignées de celles que leur prêtent leurs aînés. Surinformés et hyperconnectés, leur boulimie d’information ne masque pas leur quête de sens. Paradoxalement, tandis que les opportunités se font plus rares, ils font de la quête de sens une priorité. Leur travail doit servir à quelque chose. Ils souhaitent comprendre le rôle qu’ils jouent dans la société et se proposer un but. Leur surinformation n’est certainement pas étrangère à leur volonté d’être utiles. Ils sont sensibilisés aux injustices dont ils sont témoins chaque jour, à travers leurs écrans. Si chez leurs aînés la volonté d’agir se traduisait par l’engagement politique, elle se traduit chez eux par une hypersensibilité aux questions sociales. D’où l’importance des démarches de RSE (Responsabilité sociale de l’entreprise).

Ne pas étouffer les questionnements

Au-delà d’une simple question professionnelle, la quête de sens est un besoin fondamental de toute personne. « Pour ma part, lorsque je commence à me poser trop de questions, je me force à faire des choses pour éviter de tourner en rond », raconte Nadia, 37 ans, sur le forum d’un site féminin. Mais étouffer les questions telles que « d’où je viens ? », « quelle est ma direction ? » etc., est une manière d’étouffer les questions sur le sens. Tôt ou tard, ces questions ressurgissent. Et c’est alors à l’occasion d’événements de vie dramatiques qu’elles refont surface : décès d’un proche, perte d’un travail, échec professionnel, burnout… Franck, 57 ans, gérant d’une librairie, en a fait la douloureuse expérience. « J’ai fait les études que mes parents voulaient pour moi », se souvient-il. « Étant l’aîné de la famille, je n’envisageais pas de les décevoir en choisissant des études littéraires. À 24 ans, j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur et j’ai commencé à travailler dans une grande entreprise. Et puis, à 45 ans, j’ai fait une dépression. Au fond, j’ai compris que je n’avais jamais été heureux dans ce que je faisais. Mon travail était pour moi une manière de gagner ma vie, rien d’autre. Je n’arrivais pas à me sentir utile pour les autres. Les calculs que je faisais toute la journée me semblaient très éloignés de la réalité des besoins des gens. Finalement, j’ai démissionné. »

Du questionnement à la direction

Ne pas étouffer les questionnements, voilà une première étape. Mais trouver un sens, c’est avant tout trouver une direction. Cela signifie attribuer une signification, au regard de cette direction ultime, aux événements provoqués ou subis, aux moindres de nos actions. Libre à votre enfant de décider de la direction qu’il veut donner à son existence. La détermination de cette direction est-elle le résultat d’un choix arbitraire ? Dans la réalité, tel n’est pas le cas. Elle est le résultat d’une maturation imprégnée par une culture, une éducation, des valeurs familiales, une religion, des aspirations et une histoire personnelles… Un nombre si important de paramètres entre en ligne de compte que le chemin pris par chaque personne pour atteindre sa direction est unique. n

*Baromètre de l’emploi du 27 janvier 2016, réalisé par BVA.

Marie Bernard

Quitter la version mobile