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Il n’ose pas prendre la parole en classe

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Loïc redoute de faire un exposé devant toute la classe, tremble à l’idée d’aller au tableau et n’ose pas lever le doigt pour poser une question. Comment ses parents peuvent-ils l’aider à vaincre sa peur ? Les réponses de notre expert, Bruno Hourst, chercheur en pédagogies nouvelles, auteur de J’aide mon enfant à développer son estime de soi (Bruno Hourst, Editions Eyrolles, 10 €). Loïc n’ose pas parler en public, parce qu’il a peur. Peur du ridicule, peur d’être jugé par les autres. Pour Bruno Hourst, cette peur vient d’un manque d’estime de soi que ses parents peuvent l’aider à combler. Voici ses conseils. L’encourager à parler à la maison La prise de parole en public s’apprend à la maison.

Loïc doit se sentir libre de donner son avis lors des discussions familiales. Les repas doivent être des moments d’échange où chacun s’exprime. S’il reste en retrait, que ses parents sollicitent son avis, l’incitent à parler. Fini le temps où les enfants devaient se taire à table !

Bien souvent, la peur de prendre la parole vient d’une difficulté à bien formuler sa pensée. Le vocabulaire ado n’est pas toujours du meilleur effet en classe de français. Sans le reprendre à chaque phrase, les parents de Loïc peuvent lui suggérer d’éviter d’avoir systématiquement recours aux adjectifs « fourre-tout » si chers aux ados. Non, tout n’est pas « trop bien » ou « relou de chez relou » ! L’écouter !  Lorsque Loïc s’exprime, ses parents doivent prendre le temps de l’écouter. Bruno Hourst leur conseille de veiller à :

L’aider à s’accepter et à s’aimer Comment s’exposer aux regards d’une classe entière si l’on est mal dans sa peau ?

Loïc est rêveur, passionné de littérature. Ses parents le rêvaient sportif et matheux ? Bruno Hourst insiste : « les parents ne doivent pas obliger leur enfant à se conformer à l’image idéale qu’ils se font de lui. Ils doivent passer de l’enfant rêvé à l’enfant réel. » Pour se sentir bien à l’extérieur de la maison, Loïc a besoin de sentir que ses parents l’aiment comme il est.

Comme tout adolescent, Loïc a du mal à cerner sa personnalité. Il aura même tendance à ne se trouver aucune qualité. Aux parents de l’aider à les reconnaître et à accepter aussi ses défauts. Développer son sentiment d’appartenance Pour se construire, Loïc a besoin de sentir qu’il appartient à un groupe dont il est partie prenante. Ce sentiment d’appartenance s’apprend d’abord à la maison. Fêter son anniversaire, organiser un dîner pour clore sa semaine d’examens, lui montreront qu’il compte pour les autres membres de la famille et l’aideront d’une manière plus générale à trouver sa place au sein d’un groupe. Lui rappeler ses succès Loïc a peur de dire une bêtise ou craint que son exposé ne soit pas à la hauteur ? Peut-être traverse-t-il une période d’échecs ou de difficultés, mais il a certainement déjà goûté à la réussite. À ses parents de fouiller dans son passé pour le lui rappeler ! « Oui tu es capable d’y arriver. Souviens-toi l’année dernière, tu étais persuadé que tu ne passerais jamais en troisième ! Et regarde tes bonnes notes en espagnol alors que tu n’as que quelques heures de cours derrière toi ! » Lui donner des responsabilités Donner des responsabilités à un ado, c’est reconnaître ses compétences dans un domaine. Si ses parents comptent sur Loïc pour garder ses plus jeunes frères, ou si Loïc est nommé chef d’une équipe de foot, la confiance mise en ses capacités lui donnera de l’assurance et l’esprit d’initiative. Sans crainte alors, il osera poser tout haut au professeur de maths la question qui taraude ses camarades de classe !

Article réalisé par Elisabeth Caillemer

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