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Séjours Linguistiques : Augustin is in the kitchen ?

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L’immersion totale, la montée en gamme et l’originalité. Un triptyque gagnant pour faire partir vos enfants à l’étranger. Et ce, quel que soit le moment de l’année.

L’été est la période par excellence où vous décidez d’envoyer vos enfants se détendre et apprendre en France mais également hors de notre cher Hexagone. Si les choix estivaux sont déterminés depuis longtemps, force est de reconnaître qu’on ne prépare jamais un séjour linguistique trop en avance. À cette fin, Parenthèse vous dispense ici les grandes tendances du séjour linguistique pour mûrir votre réflexion et met en exergue une offre toujours plus originale et qualitative.

L’actualité et le risque changent la donne

« Concernant les attentes des parents, je pense qu’elles ne varient guère. On peut cependant remarquer une tendance à rechercher de plus en plus une sorte de « retour sur investissement ». Les parents souhaitent vraiment des formules de séjour où leur enfant pourra progresser en langue de manière significative. La mixité internationale est également de plus en plus demandée », analyse Ghislaine Couronne, directrice commerciale et marketing du groupe Go & Live. Et Marie-Claude Lechair, directrice adjointe et responsable commerciale relations publiques chez Wep d’ajouter : « Les parents demandent de plus en plus une immersion totale et plébiscitent moins les séjours classiques d’autant que la période estivale avec d’autres francophones se caractérise souvent par un coût relativement élevé ». Les gens se détachent donc doucement de ce type de formule et recherchent une immersion parfois même sans cours. Souvent aux États-Unis ou en Irlande. « L’idée reste la même depuis plusieurs années et rencontre toujours un vif succès. C’est une formule de type vacances linguistiques où les adolescents partagent le quotidien d’une famille qui en général a aussi un jeune du même âge. En d’autres termes, les parents craignent de plus en plus qu’il y ait trop de francophones. C’est de plus en plus flagrant », note Marie-Claude Lechair. Même son de cloche chez l’organisme You’re Welcome : « Nous sommes sur des prestations d’immersion depuis 16 ans. Les exigences des parents sont claires. Ils pensent avant tout à l’avenir de leur enfant et à les faire partir avec la garantie d’une mixité culturelle. Aujourd’hui les parents veulent que l’immersion soit totale. Cela dit, il faut que la démarche parte aussi de l’enfant qui ressent l’envie de passer de vacances différentes que celles passées en famille », décrit Rose Policastro, responsable marketing et communication. You’re Welcome fait donc partie de ces organismes qui proposent des séjours en famille dans lesquelles les parents d’accueil sont aussi enseignants et les enfants, avec un peu de chance, dans la même tranche que les vôtres. « À cette formule, nous pouvons ajouter une pratique sportive qui pour l’enfant est souvent la carotte pour partir à l’étranger. La formule qui rencontre le plus de succès demeure celle qui concerne les 14-17 ans avec 15 heures à 20 heures de cours par semaine », continue Rose Policastro.

Pour les voyages qui concernent les plus jeunes, le besoin d’encadrement vous importe toujours autant. L’Office, bannière qualitative et organisme reconnu par l’État, qui fédère de nombreux acteurs du séjour linguistique, souligne d’ailleurs dans sa dernière étude en date du printemps dernier que vous recherchez de plus en plus des séjours mieux cadrés. « Cette année, les parents ont été particulièrement demandeurs de garanties sur l’encadrement et la sécurité des séjours. Ces critères ont été primordiaux dans le choix du séjour linguistique de leur enfant. Ainsi, les séjours « cours + activités », avec présence d’un accompagnateur pour 12 enfants, et des encadrants de 22 ans minimum ont été les plus prisés (20,8 % des demandes) », révèle l’étude. Et Anne-Geneviève Richard, directrice chez Civi-Ling de préciser : « Le séjour classique qui rencontrait un fort succès il y a dix ans s’essouffle. Les parents sont moins nombreux à chercher les séjours où leurs enfants partiront « en masse » avec d’autres Français ».

Cette tendance de fond s’accompagne également d’un changement de destinations. Compte tenu du risque terroriste, les Français seront moins nombreux à partir à l’étranger. Mécaniquement, ce balancement se réalise aussi pour le choix de destination des enfants dans un même pays.

« Nous remarquons que les destinations grandes villes n’ont pas la cote cette année quel que soit le pays : Londres, New York, Barcelone… Peu importe. C’est la première année que nous constatons aussi peu d’inscrits. L’effet grandes villes et l’actualité ont freiné les gens », remarque la directrice de Civilisé.

Une vraie rupture en termes de séjours linguistiques. D’autant plus que Londres a été pendant de longues années la destination la plus prisée dans les séjours linguistiques, et ce, toute destination confondue.

Mais les départs estivaux n’attestent pas pour l’instant de la désertion des séjours linguistiques. Il s’agit davantage d’une logique de vases communicants. Les jeunes partent toujours en Angleterre mais dans des villes plus modestes. Idem pour l’Outre-Atlantique. Cela dit, l’étude de l’Office souligne malgré ce changement notoire que les destinations anglophones demeurent au premier rang : le quarté de tête reste le même avec la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Irlande et l’Australie. Les exposants du salon de l’Office qui se tenait en mars derniers évoquent également « une demande grandissante pour les séjours dans des pays proches ».

Parents plus avertis et plus exigeants

« Même chez les plus jeunes, dès 10-11 ans, nous sentons le désir partagé chez les enfants et les parents de partir dans un milieu très international et multiculturel. C’est une tendance qui s’accentue en comparaison avec les séjours, il y a plusieurs années, où les enfants partaient dans l’esprit d’une colonie française à l’étranger », explique Alexandre Deltour de l’association ECI.

Force est donc de reconnaître que vous, parents, êtes de plus en plus avertis sur ce qu’est la réalité in vivo d’un séjour linguistique et de son rapport qualité/prix. Les seuils d’exigence et de satisfaction sont aussi tirés vers le haut parce que les enfants partent de plus en plus jeunes à l’étranger et arrivent à l’adolescence avec une expérience certaine du séjour ou de voyages à l’étranger.

Autre tendance également à retenir pour cette année, la demande croissante de séjours de plus en plus courts : « Nous n’avons jamais dénombré autant de dossiers pour de courts séjours qu’il s’agisse de séjours en école internationale ou d’immersions en famille. Cette offre, qui se concentre sur l’Angleterre, était au départ proposée de façon anecdotique et a été systématisée et mise en valeur dans le catalogue. Le succès de la formule peut entre autres s’expliquer par la conjoncture qui s’accompagne d’une baisse du pouvoir d’achat », complète Anne-Geneviève Richard. Côté chiffres, l’immersion continue donc de séduire d’après l’étude de l’Office : vous seriez 16,5 % à envoyer vos enfants en famille avec ou sans cours, pour les plus jeunes, 13,4 % en scolarité à l’étranger, pour les collégiens/lycéens (13,4 % des demandes) et 12,6 % en séjour au pair, jobs et stages en entreprise pour les plus de 18 ans respectivement.

En parallèle, vous êtes légitimement dans votre droit d’exiger un séjour de qualité. D’où une montée en gamme des séjours tant dans leur programme que dans la nature des activités. « Aujourd’hui, les parents analysent et décortiquent beaucoup plus la prestation afin de corréler le prix dépensé à la nature des temps libres, des activités. Les parents savent de plus en plus de quoi il retourne au moment de les rencontrer. Il y a de nouvelles exigences dans le contenu du produit. Cela nous oblige à tendre vers le haut », poursuit Anne-Geneviève Richard.

Concrètement, certains programmes ont connu de nombreux bouleversements. « Aujourd’hui, nous allons chercher une structure en dur, un centre sportif pour pratiquer le squash, le tennis et mettre une personne qualifiée et formée pour piloter les ateliers cricket ou baseball. Une façon de monter en gamme lorsque l’on repense à l’avant où les animateurs français devaient s’occuper de ces activités très spécifiques », note la responsable de Civilisé.

Mais cette montée en gamme est synonyme de coût. Assurez-vous donc au préalable que les prix annoncés comprennent toute la prestation dès la prise en charge de votre enfant. Il faut également avoir conscience que faire partir vos enfants suivre les cours d’enseignants diplômés coûtera plus cher que des étudiants, embauchés à l’occasion, qui n’ont pas encore d’expérience pédagogique…

Geoffroy Framery

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