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Travailler seul, une étape vers l’autonomie

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Selon le pilier 7 du socle commun des connaissances et compétences, la scolarité obligatoire doit garantir à chaque élève l’acquisition de l’autonomie.

Enjeux de l’autonomisation

L’entrée au lycée. Si les années collège ne deviennent pas un temps d’apprentissage de l’autonomie pour l’enfant, celui-ci risque de rencontrer de sérieuses difficultés lors de son entrée au lycée. Passé le cap de la 3e, les parents ne peuvent souvent plus suivre le contenu des programmes. À partir de la seconde, les professeurs considèrent comme acquis le fait que l’enfant sache travailler seul. Devoirs sur table, prise de notes, complexification des cours et des exercices, travail en groupe, etc. S’il n’a pas été habitué plus jeune à être autonome, le choc risque d’être brutal.
Le rôle du parent. Il évolue dans le suivi du travail de l’enfant. Jusque-là répétiteur et intrusif, il se transforme peu à peu en un soutien et devient observateur plus qu’acteur. Il a un rôle d’encouragement bienveillant et de soutien vis-à-vis de l’enfant.

L’autonomie en 6e : cycle d’adaptation

Une année de transition. L’élève passe d’un instituteur à plusieurs professeurs. Il change de classe à chaque cours et se voit confronté à la nécessité d’échelonner son travail dans le temps. Il doit apprendre à gérer son agenda, à préparer son cartable et à s’organiser sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Une vigilance extrême. Selon Sylvaine Jaoui, enseignante et auteur de Collège, guide de survie (éditions De la Martinière Jeunesse), « l’acquisition de la méthode se joue au premier trimestre. Le rôle des parents est d’être présent pour contrôler les devoirs de l’enfant. Ils peuvent coller un emploi du temps au-dessus du bureau de l’enfant et faire des check-list pour l’aider à préparer son cartable ». En consultant l’agenda, ils doivent demander à l’enfant de s’avancer pour qu’il acquiert de bonnes habitudes dès la rentrée.
Faire à sa place, l’écueil à éviter. L’aider à faire ses devoirs ne signifie pas rester avec lui, encore moins faire les exercices à sa place. L’enfant aura un jour où l’autre des contrôles en classe où il ne pourra bénéficier d’aucune aide.

L’autonomie en 5e – 4e : le cycle central

Les attentes des professeurs changent. Le cycle de 5e–4e permet aux élèves d’élargir leurs connaissances et leurs compétences. « Les enseignants exigent désormais les mêmes choses qu’en sixième, mais de manière automatique », affirme Sylvaine Jaoui. La gestion du matériel scolaire et l’apprentissage des leçons le soir sont considérés comme acquis. Les professeurs laissent les élèves prendre des notes en répétant moins souvent l’information.
Lâcher prise progressivement. Il est nécessaire que les parents se montrent disponibles, mais dans le but d’orienter l’enfant plutôt que de lui mâcher le travail. « Il faut établir des contrats avec l’adolescent. Lui dire par exemple : Je te laisse travailler seul tant que tes notes sont bonnes. Il faut l’encourager, ne pas le laisser s’enfoncer et le féliciter lorsqu’il fait preuve d’autonomie ».
Répondre à ses questions. Entre 12 et 14 ans, l’adolescent a besoin de savoir pourquoi il travaille, il est en recherche de sens. Avant de penser à le rendre autonome, s’il manque de motivation, il est important de savoir lui donner le goût de l’école et l’envie d’apprendre.

L’autonomie en 3e : le cycle final d’orientation

Une préparation au lycée. Les professeurs du lycée attendent de l’élève qu’il ait acquis une autonomie intellectuelle. L’enfant doit savoir prendre des initiatives et s’organiser seul dans son travail. « Le brevet n’est pas l’enjeu le plus important » estime Sylvaine Jaoui. La 3e est surtout le virage qui aborde la classe de seconde.
Les parents : un soutien moral. « Il est important que le parent signale à son enfant que l’enjeu de la classe de 3e est double : avoir son brevet et acquérir les fondamentaux pour réussir au lycée », rappelle Sylvaine Jaoui. Le rôle des parents consiste aussi à faire réciter les leçons à la demande de l’enfant.
L’étouffer : l’écueil à éviter. L’impatience des parents freine l’enfant. La pression et les instrusions sont à éviter absolument, car elles le conduisent à un manque de confiance en lui.

L’autonomie face aux choix d’orientation

Le choix des options. Langue vivante II, langues anciennes, classe européenne, découverte professionnelle… Tout au long de sa scolarité, l’élève doit choisir des options parmi celles proposées par son collège. L’enfant doit apprendre à faire ses choix en fonction de ce qu’il pense être le meilleur pour lui, sans chercher à suivre ses camarades ou fuir une charge de travail supplémentaire.
Savoir l’accompagner. Avec les options, l’enfant effectue ses premiers choix en matière de scolarité. Pour le parent, l’enjeu consiste à bien l’accompagner. « Il est difficile de trouver la juste mesure entre le niveau d’exigence parental et le degré d’autonomie de l’enfant » concède Pascale Marmara, auteur de Orientation, aidons les jeunes à construire leur avenir (éditions Diateino). Le rôle du parent est donc, selon elle, d’« amener l’enfant à développer ses propres réponses plutôt que de les lui suggérer ».

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