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A l’occasion de la sortie de son nouvel opus « Feutres et Pastels », Lynda Lemay, plus de 3 millions d’albums vendus en France, se confie aux lecteurs de Parenthèse sur sa vie de femme et de mère et sa vision de la société. Un entretien coloré et positif, à l’image de la chanteuse et de ses textes ! Rencontre.

« Feutres et pastels » 2 éditions : CD standard (15,99 €) et double CD collector (17,99€) En tournée dans toute la France à partir de janvier 2014 Plus d’infos sur lyndalemay.com ou facebook.com/LyndaLemayPageOfficielle
« Feutres et pastels »
2 éditions : CD standard (15,99 €) et double CD collector (17,99€)
En tournée dans toute la France à partir de janvier 2014
Plus d’infos sur lyndalemay.com ou facebook.com/LyndaLemayPageOfficielle

Dans la toute première chanson de votre album, « Je tourne, je tourne », vous chantez : « Mais si y’a une leçon que j’ai fini par apprendre, c’est qu’ça prend cent pour cent dans l’plaisir qu’on va prendre à tenter de notre mieux sans se comparer aux autres, d’être fiers et heureux dans une vie bourrée de fautes. » Est-ce là votre secret du bonheur ?

J’ai écrit cette chanson pour en faire l’ouverture de mon spectacle. Je voulais qu’elle englobe ma façon de voir la vie, ce dont je parle sur scène et sur l’album. Ces petits et ses grands moments de bonheur ou de détresse. La vie est un apprentissage qui ne s’arrête jamais, alors autant le faire dans le bonheur ! On ne peut pas apprendre sans faire d’erreurs, avoir des déceptions ou connaître de colère. Ça fait partie de la vie et c’est à nous de la rendre belle !

Vous signez une nouvelle chanson hommage aux mamans, cette fois-ci en vous mettant dans la peau d’un homme avec « Quand j’étais p’tit gars ». Pourquoi ce choix d’écriture ?

Je vis énormément d’empathie. J’aime plonger et essayer de comprendre ceux qui m’entourent. C’est ce que j’ai fait en écrivant « Quand j’étais p’tit gars ».  Je me suis mise dans la peau d’un homme qui réalise qu’il a été, comme beaucoup d’enfants, un petit monstre avec sa maman. Notre mère on la prend pour acquis sans se rendre compte qu’elle est parfois débordée. L’homme dans cette chanson se rend compte de tout l’amour reçu de sa mère et il veut lui dire merci.

Avec « Comment ça va ? », vous décrivez les pensées d’une mère dépassée par les évènements et qui n’arrive plus à tout gérer. Vouliez-vous déculpabiliser les mères ?

J’ai composé cette chanson de manière « thérapeutique », après être sortie moi-même d’une période de fragilité. Ces moments de vulnérabilité sont très fréquents dans la vie des femmes d’aujourd’hui. On se sent parfois dépassée par les évènements, en ayant l’impression de n’avoir d’autre choix que d’être solide. J’en ai connu des moments de doute avec la vie intense que je mène, mais cette chanson est porteuse d’espoir. Je ne suis pas la seule à avoir vécu ce moment de fragilité et on s’en sort !

Vous abordez un sujet peu évoqué en chanson, le manque et le besoin de reconnaissance paternelle avec « L’architecte ». Comment en êtes-vous arrivée à écrire sur ce thème ?

C’est quelque chose que je constate souvent, que ce soit chez des amis et connaissances ou des confidences que je reçois. Il m’arrive de ressentir un certain froid entre le parent et l’enfant. En fouillant un peu, je m’aperçois qu’il souffre de ne pas avoir vu la fierté briller dans les yeux de son père. C’est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense ! Je le vois souvent et ça me fait de la peine. Je me demande pourquoi certains parents ne disent pas à leurs enfants que ce qu’ils font est beau. Ça me blesse. C’est vraiment par empathie que j’ai été capable d’écrire cette chanson. C’est une de celle dont je suis la plus fière dans cet album.

Dans « Le grand tableau vert », vous évoquez le harcèlement et l’intimidation des plus jeunes, avez-vous été vous-même confrontée à ce fléau ?

On ne dirait pas, mais j’étais très timide quand j’étais jeune ! J’ai beaucoup observé ce qui se passait autour de moi. J’ai emmagasiné de nombreux comportements d’amis et camarades de classe. Je suis sortie de ma timidité vers mes 15 ans, quand j’ai réalisé que les autres pouvaient s’intéresser à moi. C’était une surprise car je me sentais inintéressante. Je ne voyais pas ce que je pouvais apporter à une conversation et je préférais me taire. J’ai réalisé que je pouvais plonger dans la vie et être active sans toujours déclamer de grandes pensées philosophiques. Ça a été  une révélation, le début de ma nouvelle vie.

Vous parlez de vos filles dans vos chansons, suivent-elles vos traces ?

Mon aînée (Jessy, ndlr) est une belle ado de 16 ans. Elle se passionne pour tout ce qui touche à l’art. C’est fou ! Elle joue du piano depuis des années, elle s’est mise à la batterie dernièrement et veut apprendre la basse maintenant. Et elle a du talent ! Je lui ai montré quelques accords de guitare et en dix minutes elle les enchaînait déjà. C’est extraordinaire ! Son rêve est de faire du théâtre et elle est douée. Elle est curieuse et veut tout apprendre. Quel plus beau cadeau pour une mère que d’avoir un enfant qui est curieux ?

Aimerait-elle collaborer avec vous en musique ?

Non, elle préfère vivre ses propres expériences. Elle n’est pas pressée et a encore tellement à apprendre. Elle s’intéresse également à la littérature et aime écrire. Je me laisse surprendre par ses textes… quand elle veut bien me les lire. Elle est très pudique, beaucoup plus que sa mère !

Et la plus jeune ?

Ruby n’a que 7 ans mais suit les traces de sa grande sœur. Elle est aussi très curieuse quoique beaucoup plus timide. Elle me fait penser à moi plus jeune : elle ne parle pas à l’école, elle observe beaucoup, mais à la maison c’est une petite fille complètement épanouie !

Comment arrivez-vous à gérer la séparation pendant vos tournées ?

C’est toujours difficile ! Une maman se sentira toujours coupable d’aller travailler et de devoir envoyer son enfant à la garderie. Imaginez quand je dois partir douze jours par mois pendant mes périodes de tournée ! C’est énorme. Mes filles ne pourraient pas me suivre bien sûr. Elles vont à l’école et je ne peux pas leur imposer mon rythme. Ce ne serait pas un cadeau de les arracher à leur quotidien. Je vis de nuit et le jour j’essaie de dormir ! Mais c’est difficile oui…

Vous fêterez bientôt vos 25 ans de carrière, une génération, quelle regard portez-vous sur la jeunesse d’aujourd’hui ?

Je trouve que la jeunesse est belle. Les jeunes d’aujourd’hui sont habités et se savent capables de plein de choses. Ils croient en eux, je le vois avec ma fille et ses amis. Je sens une belle assurance et une grande ouverture d’esprit. Les adolescents s’intéressent à tout. Je trouve ça beau et inspirant. Les jeunes doivent faire confiance à ce qu’ils ont de différent.

Interview réalisée par Mathilde Rambaud

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