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Cristina Cordula : S’aimer soi-même pour se faire aimer des autres

Temps de lecture estimé : 3 minutes

A 50 ans tout rond, l’ex top international prend le temps de poser les fondamentaux de son style. Dans un livre d’art à paraître chez Larousse, elle dresse l’inventaire de ses must have, ceux de la femme version 2015. L’occasion pour Parenthèse d’obtenir quelques repères pour parents d’ados démunis.

A qui s’adressent vos conseils de relooking ?

Les conseils que l’on donne à un adulte ne sont pas les mêmes que ceux que nous pouvons donner à un ado. En réalité, j’évite de donner des conseils de look à des jeunes de 14 ou 15 ans. Ils sont encore en pleine construction de leur identité et je ne souhaite pas les polluer. Je ne voudrais pas risquer de les mettre dans des carcans…

Vous arrive-t-il d’aider directement les ados pour améliorer leur look ?

Je fais du relooking avec des personnes qui ont au moins 18 ans et encore… Dans ma boîte, j’accueille surtout de jeunes professionnelles. Il s’agit de filles qui sortent à peine de l’adolescence et ne savent pas comment s’habiller pour entrer dans le monde du travail. Elles veulent se donner un côté plus « femme ». Parfois, nous recevons aussi des mamans qui souhaitent obtenir des conseils de maquillage ou de coupe de cheveux.

De quelle manière pouvez-vous les aider ?

Souvent, dans ma société, nous recevons des mamans qui souhaitent offrir un cadeau à leur fille de 16 ans. Elles veulent lui trouver une jolie coupe, lui apprendre à se maquiller, lui enseigner les petits gestes de féminité. C’est important ! Certaines ne savent pas faire. Je trouve intelligent de leur part d’entreprendre cette démarche. Je leur dis que je les comprends car je suis moi-même maman. Je me mets à leur place. Ma mère m’expliquait comment me maquiller, elle me maquillait. Pour ceux qui ne savent pas faire, c’est très bien de se faire aider.

Comment qualifiez-vous la mode des ados actuellement ?

Je trouve les ados d’aujourd’hui beaucoup plus affirmés. Je le constate en voyant mon fils, en observant ses copains et copines. à la sortie du lycée, les filles ont dans la peau un code vestimentaire bien à elles. Elles sont plus femmes, elles aiment davantage la mode. Elles sont un style bien à elle, que j’aime beaucoup d’ailleurs. Je le trouve assez sympa. Elles n’ont plus rien à voir avec l’ado sans aucune identité d’autrefois, qui porte le bermuda. Les ados ont leur propre monde, leur propre identité… Nous ne devons pas essayer de les changer. Mon fils appelle les baskets des « chaussures » ! Je tente de lui expliquer que les baskets ne sont pas des chaussures… Nous devons nous faire à l’idée qu’ils ont leurs codes et que c’est à nous de nous adapter.

Quels repères peut-on donner aux jeunes filles pour leur permettre de s’exprimer dans leur look tout en restant décentes ?

Certaines choses sont à éviter. Des filles de 15-16 ans qui sortent super maquillées et les ongles ultra-colorés je trouve cela un peu excessif. J’aurais tendance à leur conseiller de garder leur naturel, d’arrêter de se faire des couleurs dans les cheveux, un maquillage léger et des petites couleurs légères sur les ongles. à partir de 16 ans, pourquoi pas mettre des petits talons… Les filles ne doivent pas chercher à être femmes avant d’en avoir l’âge ! Il y a un âge pour tout. Je sais que dans la pratique, les choses sont parfois plus compliquées pour les parents. Il y a beaucoup de choses à ne pas faire, mais aussi des choses à faire !

Comment aider les ados à grandir tout en restant à sa place ?

En tant que parents, nous devons accepter nos enfants. Nous devons éviter de les « castrer », de couper leur élan. C’est aussi à travers leur manière de s’habiller qu’ils trouveront leur identité et se positionneront par rapport à leurs amis, dans leur univers. Je trouve néfaste de s’obstiner à voir nos enfants comme des bébés, de refuser de les voir grandir et de leur interdire tout. Le plus important est qu’ils se sentent bien dans leur peau. C’est difficile. Mais pour y parvenir, mieux vaut être avec eux, de leur côté, être leur complice, plutôt que contre eux.

Vous avez écrit plusieurs ouvrages pratiques, pourquoi avoir opté pour un livre d’art ?

Je ne souhaitais plus donner de conseils, ce que j’avais déjà fait à travers quatre ouvrages pratiques. Mes éditeurs souhaitaient un livre qui racontait ma vie, mon style. L’idée consistait à parler des « pièces » les plus importantes pour avoir du style, de d’allure. J’ai trouvé la proposition assez sympathique… J’ai dit à l’éditeur : « L’idée est super, il nous faut maintenant trouver un mannequin » Ils m’ont répondu : « Cristina, on va pas chercher de mannequin, puisqu’on parle de votre style ». Depuis cet instant, ce livre est devenu une véritable histoire personnelle. J’ai voulu raconter mon Paris à moi, mes endroits préférés, au point que c’est devenu un livre sur mes trois amours : Paris, la mode et le Brésil. On y trouve un mélange d’intemporels : les tongs, le sourire, la puce d’oreille, le kimono…

Interview réalisée par Marie Bernard

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