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Disparition du dialogue entre les parents, conjoint malade, difficultés financières… Comment aider les parents en difficulté ? Parenthèse vous propose quelques éclairages associatifs.
Familles monoparentales, conjoint(e) malade ou handicapé(e), enfant qui connaît de grandes difficultés scolaires ou de santé… Les épreuves de la vie ne manquent pas. Vers qui se tourne-t-on dans ces situations d’adversité ? Selon l’observatoire de la famille (chiffres 2018), lorsqu’ils ont besoin de conseils ou de soutien, les parents se concertent en premier lieu puis sollicitent leurs amis (70 %), et enfin leurs collègues (64 %). Si on analyse ces chiffres, la parentalité est donc un sujet de société qui intéresse l’ensemble de la sociabilité du parent jusqu’au monde de l’entreprise. Côté expertise, les parents vont d’abord requérir l’avis des médecins à 76 % puis celui des enseignants (69 %). Deux professions susceptibles d’orienter vers des services de soutien à la parentalité. En matière d’éducation, étonnamment, les parents ne sollicitent que très peu les professionnels et vont chercher des informations sur Internet (60 %), puis dans les livres (56 %), à la télévision (47 %), et enfin dans la presse spécialisée (39 %). En dehors de ces professions, les parents dans une grande majorité (59%) sont intéressés par des lieux-ressources consacrés à l’enfance. Que recherchent-ils ? Toujours selon l’Observatoire de la famille, les entretiens individualisés et les ateliers parents/enfants sont les formes d’aide et d’accompagnement les plus demandées. Selon eux, les clés de la réussite passent par la possibilité de choisir les sujets abordés (accompagnement généraliste), la proximité du service, et des solutions d’accueil prévues pour leur enfant.
Quid pour les familles monoparentales ?
Créée en 2016, la fondation Parents solos et compagnie a pour mission d’accompagner les familles monoparentales les plus isolées. Elle porte un grand réseau national de soutien aux familles monoparentales et souhaite apporter des solutions efficaces face à l’absence du deuxième parent et du réseau familial (souvent en raison de l’éloignement géographique).
Selon les données du recensement de l’Insee, la proportion de familles monoparentales dans l’ensemble des familles est passée de 9,4 à 23 % entre 1975 et 2014.
Les statistiques nous montrent que ces familles sont bien plus que les autres exposées à la précarité. Le taux de pauvreté de ces familles est deux fois plus élevé que dans la population générale. Autre statistique inquiétante, vivre dans une famille monoparentale multiplie par plus de deux le risque de pauvreté des enfants.
Enfin, les parents isolés sont plus souvent victimes de burn-out avec le cumul de plusieurs emplois. Ces familles gèrent également l’éducation et l’intégralité des tâches quotidiennes. à l’ensemble de ces difficultés peuvent également s’ajouter des difficultés financières (impayés de pensions alimentaires estimés à 30 % selon les dernières études sur le sujet).
En réponse, la fondation Parents solos et compagnie a pour but prioritaire de détecter les signaux d’épuisement et de rupture de parcours et de créer du lien social pour éviter les situations d’épuisement. Dans cette perspective, l’association crée des partenariats avec des associations de terrain pour délivrer une palette étendue de services à l’image du soutien scolaire à domicile, du parrainage de proximité ou encore du soutien de parents dans les tâches quotidiennes pour offrir aux parents une pause dans leur rythme effréné.
Parents en situation de handicap : des solutions se développent
Le monde associatif regorge d’associations et de fondations qui viennent en support des enfants atteints d’un handicap ou d’une maladie grave. C’est moins le cas pour les parents en situation de handicap, au moment de la venue de l’enfant ou victimes par la suite d’un accident avec séquelles.
APF France handicap, association reconnue d’utilité publique, défend ainsi le droit des parents et de ceux qui souhaitent le devenir. Dans cette perspective, l’association a développé un service d’accompagnement à la parentalité qui soutient et conseille les parents, depuis leur désir d’enfant jusqu’à l’âge de son entrée à l’école élémentaire.
L’association a également développé des ressources nationales utiles telles que la « handipuériculthèque » qui propose du matériel adapté à la future maman afin de se préparer à sa nouvelle vie. Un blog animé par un groupe de parents comporte également de nombreuses lectures utiles pour les parents handicapés. A l’échelon local, des groupes de parents échangent et s’entraident. D’ailleurs il est tout à fait aisé de rejoindre une délégation ou d’en créer une localement.
Le fondement de ces relations repose d’ailleurs sur le respect des personnes et des opinions de la famille
Découvrir le monde pour lutter contre le décrochage scolaire
De son côté, l’ESA, pour Entraide scolaire amicale, est une association loi 1901, agréée complémentaire de l’enseignement public, reconnue d’utilité publique, à but non lucratif, apolitique et non confessionnelle créée en 1969. Cette association vient en aide chaque année à plus de 150 000 enfants qui sortent du système scolaire sans diplôme.
L’accompagnement proposé sous la forme du bénévolat vient en soutien des parents qui, par manque de connaissances, de temps ou de moyens financiers veulent malgré tout aider leurs enfants en décrochage scolaire. Ces plans d’accompagnement se déclinent en trois points qui s’attachent autant à soutenir l’enfant que les parents : un accompagnement individualisé de l’enfant pour lui redonner confiance et le rendre autonome, la sensibilisation des parents aux enjeux du travail scolaire et l’effort de cultiver une ouverture sur le monde chez l’enfant qui l’entoure grâce à des sorties culturelles. Dans ce plan d’action, le bénévole établit une relation de confiance avec les enfants de façon personnelle et amicale. Le fondement de cette relation repose d’ailleurs sur le respect des personnes et des opinions de la famille. L’enfant est considéré comme un individu à part entière.
Travailler sur la reconstruction familiale pour aider l’enfant
Certaines associations veillent au rapprochement familial. Tel est le cas de l’association Les Nids qui dispose par exemple d’un service de médiation pour aider les parents séparés à renouer le dialogue dans l’intérêt de leur enfant. L’objectif est de rentrer dans une nouvelle approche du dialogue pour aborder le conflit de façon différente quand toute communication et l’exercice de la responsabilité parentale sont devenus impossibles. Quelle méthode ? Les parents vont se retrouver à plusieurs occasions lors d’entretien confidentiels en présence d’un médiateur diplômé, tiers impartial. Ainsi, le médiateur veille à l’équilibre des échanges et s’assure que chacun peut s’exprimer. Quels types de sujets abordés ? Dans cette configuration, la discussion doit tourner autour de sujets choisis par les deux parents d’un commun accord, sans limite. Rappelons que ce type de médiation cherche à favoriser la construction d’accords justes et durables et va donc s’appuyer sur les besoins propres à chacun. Les accords trouvés en médiation peuvent être couchés par écrit et signés. Les parents iront plus loin s’ils le souhaitent en faisant homologuer par un juge aux affaires familiales leurs accords signés. Cette médiation présente de nombreux bénéfices pour chaque parent et surtout pour l’enfant concerné : être entendu, parler sans crainte, écouter sincèrement l’autre et prendre à nouveau des décisions communes pour le bien de l’enfant.
Geoffroy Framery