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Argent : Sa première cagnotte

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Sa première cagnotte : les bons réflexes

Ne rien toucher ou tout dépenser. Eprouver un sentiment de sécurité ou d’inquiétude. L’argent peut donner bien des émotions et ne laisse personne indifférent. De la culpabilité à l’obsession, en passant par l’envie, la rage ou l’adoration, les rapports au pécule accumulé peuvent parfois devenir problématiques. Pour apprendre à votre adolescent à rester serein, un principe tout simple s’applique : lui demander de faire ses comptes.

Se confronter à la réalité

Tenir un carnet dans lequel sont inscrites ses rentrées et sorties d’argent évite de se laisser envahir par la culpabilité ou l’angoisse lors de ses achats. Selon Annick Nenaird, auteur de Maître de l’argent (éditions Le Souffle d’Or), cela permet aussi d’apprendre à « se confronter à la réalité ». Indispensable lorsque les calculs se compliquent à l’âge adulte. « Les adolescents doivent comprendre qu’il ne suffit pas d’être intelligent et couvert de diplômes, explique Annick Nenaird. Tant qu’on entretient une relation confuse avec l’argent, on ne peut pas réussir dans la vie. De nombreuses entreprises s’écroulent à cause d’erreurs de gestion. »

Partir d’un bon pied

Apprendre à calculer les sommes que l’on gagne permet de ne pas commencer à vivre au-dessus de ses moyens et d’éviter les inconvénients liés aux dettes. A l’adolescence, les jeunes ont tendance à combler les manques en réclamant de l’argent à la famille. « Des jeunes qui ont des difficultés avec l’argent parce qu’ils dépensent trop en arrivent parfois à mentir ou à voler dans le portefeuille de leur parents », rappelle l’auteur de Maître de l’argent. Certains ne perdent pas l’habitude de réclamer des avances à leurs proches ou à leur banque une fois adultes. Les situations s’enveniment ensuite facilement.

Mettre de l’ordre dans sa vie

Le rapport que nous entretenons avec l’argent est lié aux autres aspects de sa vie. C’est pourquoi Annick Nenaird recommande aux parents de « ne pas non plus bassiner son enfant avec les comptes. Autrement, il risque de ne jamais les faire. Il faut avant tout l’aider à mettre de l’ordre dans sa vie et dans ses relations, lui apprendre à faire chaque chose avec conscience. » Dont les dépenses. Selon elle, pour être clair avec l’argent, il faut déjà être clair avec soi-même. C’est pourquoi le meilleur service qu’un parent peut rendre à son ado est de l’aider à bien se construire. « Les enfants ne s’épanouissent bien qu’avec l’amour, rappelle-t-elle. C’est plus important que tout. » Et cela permet de rechercher son bonheur ailleurs que dans la possession.

 

Décrypter son rapport à l’argent :

Il dépense tout, tout de suite

Sitôt gagné, sitôt dépensé ! L’argent de certains ados leur glisse des mains. Petits conseils pour les parents de dépensiers avec Marie-Claude Francois-Laugier, psychologue et auteur de L’Argent dans le couple et la famille, aux éditions Payot.

Certains adolescents sont de véritables paniers percés : comment expliquer cela ?

Soit ils répètent un comportement de leurs parents, soit ils considèrent avoir été privés d’argent dans la petite enfance et ont envie de dilapider leurs économies pour se faire plaisir. Les jeunes sont aussi la cible d’énormes campagnes de marketing qui les incitent à consommer. Les parents doivent savoir que leurs enfants sont ultra-sollicités.

Que ressent un ado qui dépense ?

Un fort sentiment d’indépendance et l’impression de passer à l’âge adulte. Ils s’identifient à leurs parents lorsqu’ils détenaient le pouvoir de leur donner de l’argent de poche.

Comment apprendre à son enfant à être moins dépensier ?

En lui ouvrant un compte épargne et en lui conseillant de mettre chaque mois une petite somme de côté. Ses parents peuvent lui expliquer qu’il pourra s’offrir un plus bel objet avec l’argent économisé. Il faut lui apprendre à maîtriser ses pulsions, à ne pas se payer n’importe quoi tout de suite.

Doit-on aussi surveiller ce qu’il achète ?

Si on lui conseille de faire quelques économies et de se faire plaisir avec l’argent qui lui reste, il ne faut pas s’immiscer dans ses dépenses. On peut simplement lui conseiller de faire attention à ce qu’il s’offre d’instinct, lui apprendre à comparer les prix et à réfléchir un peu avant d’effectuer ses achats.

En lui apprenant à faire ses comptes, vous l’aiderez à dépenser en toute conscience, sans inquiétude ni culpabilité. Et à s’éviter tout problème lié aux dettes.

Propos recueillis par Florence PERCEVAUT


Lui apprendre à GAGNER son argent :

Peut-il être payé en chèque emploi service ?

La rémunération des petits jobs ne se fait plus toujours de main en main. Comment réagir si l’employeur de votre enfant souhaite le payer en chèque emploi service ?

Baby-sitting, jardinage, assistance à une personne âgée, bricolage… Le travail saisonnier se traduit souvent, pour les mineurs, par des activités à domicile. L’employeur de votre enfant est donc susceptible de lui proposer une rémunération en chèque emploi service universel (Cesu). Ce moyen de paiement, en vigueur depuis le 1er janvier 2006, ne concerne que les jeunes ayant le droit de travailler. Selon la loi, si votre enfant a entre 16 et 18 ans, il peut exercer un travail saisonnier avec votre accord. Il peut donc bénéficier du Cesu. En dessous de cet âge, ce n’est pas possible : l’employeur serait obligé de déclarer l’embauche d’un jeune n’ayant pas le droit de travailler, ce qui constituerait une fraude pénale et financière.

Comment l’encaisser

Lorsque l’employeur déclare une embauche au Centre national du Chèque emploi service universel (Cncesu), celui-ci adresse une attestation d’emploi au salarié. Le Cncesu joint des bordereaux spécifiques qui permettent l’encaissement des titres : veillez à ce que votre enfant ne les égare pas ! Deux types de chèques existent : le Cesu bancaire et le Cesu préfinancé.

Infos pratiques

Le site du Chèque emploi service universel : www.cesu.urssaf.fr

 

Lui apprendre à Gérer son argent :

Dois-je fixer un budget pour qu’il gère mieux son argent au quotidien ?

S’il ne sert pas seulement aux petits plaisirs mais aussi aux dépenses nécessaires, l’argent de poche peut représenter un véritable outil d’apprentissage de l’autonomie.

 « Les adolescents ont trop tendance à croire que tout leur est dû », estime la psychologue Marie-Claude Francois- Laugier, auteur de L’Argent dans le couple et la famille (éditions Payot). Augmenter l’argent de poche de son enfant pour lui permettre de régler lui-même certaines dépenses ? Selon la psychologue, « c’est idéal. Cela les responsabilise et les rend autonomes. » En payant eux-mêmes leur abonnement téléphonique, leur carte de cantine ou leurs titres de transports, les jeunes découvrent la valeur des choses. Ils apprennent aussi à gérer un budget et à faire leurs comptes.

Un passage  progressif

Inutile de passer d’un  extrême à l’autre. Lui dire : « Voilà un billet, débrouille-toi tout seul », n’est pas conseillé au départ, surtout si l’enfant n’a jamais eu à gérer lui-même son argent. « Il faut expliquer les choses à son ado, lui délivrer un apprentissage en établissant une liste des dépenses avec lui, explique Marie-Claude Francois-Laugier. On peut lui montrer que sur les 50 euros reçus, 25 serviront pour financer les transports et les repas, et qu’il fera ce qu’il voudra avec le reste. C’est cela l’éducation à l’argent. » Lorsque le coût de la vie augmente, il sera lui aussi en première ligne pour le constater. Qui sait, peut-être engagera-t-il un débat familial sur la nécessité d’indexer ou non l’argent de poche à l’inflation…

 

Lui apprendre à dépenser son argent :

Savoir acheter en ligne

Internet facilite certains achats et il est bon d’apprendre à y faire ses courses. Surtout si votre ado les effectue avec votre carte bleue.

Conseil n° 1 : Vérifier que le paiement est sécurisé

Un moyen simple et sûr d’effectuer des achats sur Internet consiste à saisir le numéro de sa carte bancaire sur une page sécurisée. Pour s’en assurer, votre enfant doit vérifier que la mention « https » apparaît dans le navigateur et qu’un petit cadenas soit présent en bas à droite de la fenêtre de saisie.

Conseil n° 2 : Double-cliquer avant de payer

La loi sur la confiance dans l’économie numérique impose le principe du « double-clic » depuis 2004.

Quand le payeur donne son accord pour le paiement avec un premier clic, une nouvelle fenêtre doit s’ouvrir. Elle récapitule l’ensemble de la commande et l’intégralité du prix TTC.

Conseil n° 3 : Supprimer les options rajoutées

Votre enfant doit rester vigilant face aux options ajoutées à la dernière minute. Certains sites n’hésitent pas à compléter le panier du client par défaut, avec des assurances ou des cartes de fidélité. Demandez-lui de prendre le temps de contrôler le récapitulatif de sa commande ligne par ligne, sans précipitation, et supprimer ce qu’il faut avant de valider son achat.

Conseil n° 4 : Imprimer la commande

Une fois la transaction enregistrée, votre enfant doit imprimer la page récapitulative. Un email de confirmation lui est normalement envoyé. Conseillezlui de le sauvegarder : il servira de preuve en cas de réclamation. S’il affirme n’avoir rien reçu, contactez avec lui l’entreprise.

Conseil n° 5 : Le droit de rétractation

Dans la vente en ligne, le consommateur dispose d’un délai de sept jours pour exercer son droit de rétractation, sans avoir à se justifier. Si votre ado n’est pas satisfait de son achat, il peut être remboursé mais devra payer les frais de port du produit. Pour cela, il lui faut obtenir un numéro de retour : la procédure est simple et rapide sur la majorité des sites.

 

Article réalisé par Florence PERCE VAUT.

 

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