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Aristote : Transmettez la vertu

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L’homme heureux est un homme éduqué : seul l’homme vertueux peut être heureux et seule l’éducation permet d’acquérir la vertu. Ce n’est que par l’éducation que le
bonheur devient accessible. Ainsi, le bonheur s’enseigne.

 

L’éducation d’Aristote

Nous n’avons que très peu de détails sur la jeunesse d’Aristote. Orphelin à l’âge de 11 ans, il se rend à Athènes dans le but de parfaire sa culture et d’étancher sa soif de connaissance. Il étudie la rhétorique, puis intègre l’Académie de Platon. Remarqué pour son intelligence et nommé répétiteur, il est appelé « l’intelligence de l’école » ! Sa méthode d’éducation L’exemple. Pour Aristote, une chose est sûre : il est inutile d’inculquer la morale à vos enfants si vous-même ne vous comportez pas correctement ! L’homme, et a fortiori l’enfant, aime imiter, c’est ainsi qu’il se construit. Pour que l’imitation serve l’éducation morale, il faut donc donner le bon exemple : si vous ne vous montrez pas mesuré et vertueux, votre enfant ne le sera pas non plus. Si vous vous disputez continuellement avec votre conjoint, il sera d’un tempérament belliqueux et agressif.

La pratique de la vertu.

Encouragez vos ados à exercer leur vertu, qui est pour Aristote la « cause véritablement déterminante du bonheur ». Reste à savoir comment le philosophe définit cette qualité… La vertu, pour le Stagirite, est tout simplement « une disposition à agir d’une façon délibérée, consistant en une médiété relative à nous», c’est à dire une recherche du juste milieu. L’homme courageux choisit par exemple le juste milieu entre la lâcheté et la témérité; l’homme généreux, la juste mesure entre l’avarice et la prodigalité! Or la vertu nécessite un peu d’exercice… « C’est en pratiquant les actions justes que nous devenons justes, les actions modérées que nous devenons modérés, et les actions courageuses que nous devenons courageux », scande Aristote ! Il est donc capital de contracter ce type d’habitudes le plus tôt possible. Le rôle des arts. En outre, le sport et de la musique contribuent à orienter l’enfant vers la vertu et donc vers le bonheur. Aristote recommande la pratique de ces deux activités. L’éducation physique, sans être pratiquée de manière trop intensive, permet la formation du caractère en développant chez l’enfant le courage et le sens de l’honneur. La musique, quant à elle, permet aux individus de s’initier au Beau : ils apprennent à juger de la beauté des choses et donc de leur qualité, le beau allant pour les Grecs de pair avec le Bon. Courez donc avant la rentrée inscrire vos enfants au foot ou piano !

 

Pour l’école publique !

« On ne saurait donc nier que l’éducation des enfants ne doive être un des objets principaux des soins du législateur. Partout où l’éducation a été négligée, l’État en a reçu une atteinte funeste. (…) Comme l’État tout entier n’a qu’un seul et même but, l’éducation doit être nécessairement une et identique pour tous ses membres ; d’où il suit qu’elle doit être un objet de surveillance publique et non particulière, bien que ce dernier système ait généralement prévalu, et qu’aujourd’hui chacun instruise ses enfants chez soi par les méthodes et sur les objets qu’il lui plaît. Cependant, ce qui est commun doit s’apprendre en commun ; et c’est une grave erreur de croire que chaque citoyen est maître de lui-même; ils appartiennent tous à l’État, puisqu’ils en sont tous des éléments, et que les soins donnés aux parties doivent concorder avec les soins donnés à l’ensemble »

Politique, livre V

 

Biographie

Né en Macédoine, Aristote (384-322) est le plus célèbre des disciples de Platon. Considéré comme l’inventeur de la logique, Aristote s’est intéressé à la biologie, à la physique, à la cosmologie et aux arts. Mais c’est surtout sa réflexion politique qui l’a rendu célèbre, influençant notamment toute la philosophie du Moyen Âge. Prenant de la distance par rapport à Platon, Aristote fonde sa propre école, le Lycée, qui a donné son nom à nos établissements actuels. À l’âge de 41 ans l est appelé par Philippe II de Macédoine pour devenir le précepteur du futur Alexandre le Grand.

 

 

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