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Elle est la spécialiste des « nouveaux pères », ces « papas poules » auxquels elle a consacré plusieurs livres, Christine Castelain Meunier, sociologue au CNRS. C’est bien sûr à elle que nous avons posé la question de cette « nouvelle masculinité » qui conduit des hommes à s’occuper du foyer et des enfants quand Madame assure le revenu. En France, c’est au début des années 1970 que l’étincelle jaillit, quand des sages-femmes éclairées accueillent de futurs papas dans la préparation à la… maternité. Vingt ans plus tard, la sociologie les identifie comme tendance solide. Un historien de l’éducation, André Rauch, qualifie désormais le lien père-enfant comme « plus affectif, plus charnel ». Chez Parenthèse, nous ne savons pas – encore – qui nous achète en kiosque, la maman (sans doute en premier), le papa ? Nous savons en revanche que le numéro circule, que Monsieur s’en empare, souvent sur l’instance de sa femme.
Par exemple un Monsieur comme Serge, 53 ans, père au foyer. La loi a suivi. Le Code napoléonien de la toute-puissance masculine a remplacé « chef de famille » par « autorité parentale », exercée par les deux parents. On dit à présent « coparentalité ». Une évolution largement due aux mères féministes ! « Les pères manquent d’une transmission d’homme à homme, d’identification, a écrit Christine Castelain Meunier. En se sentant moins légitimes face à la femme qui prétendument “sait”, ils risquent parfois de se transformer en accompagnants », disait-elle au magazine de mode Milk en 2019. Pour autant, nous n’éduquons toujours pas nos garçons en ce sens ! Hors les foyers où règne le partage des tâches, les codes genrés continuent souvent à ne pas vouloir donner de poupée aux petits mecs qui en voudraient bien. Dans les années 1960, mes parents m’avaient offert Brigitte, une blonde beauté en plastic devenue ma sœurette. Elle n’a hélas pas survécu à mon manque de douceur. Ah, les hommes…
Olivier Magnan