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Quitter ses parents, se retrouver dans un nouvel environnement, partager sa journée avec des visages inconnus. Dur dur d’être un bébé. Conseils pour l’aider à vivre une séparation moins douloureuse et… sonore.

L’épreuve de la séparation est à chaque fois comme une petite mort », explique la psychologue Bernadette Lemoine dans son livre Maman, ne me quitte pas ! (Saint-Paul ed). Mais l’angoisse de séparation reste une étape normale du développement des enfants. Elle survient en général vers huit mois. L’âge vers lequel l’enfant commence à avoir peur de visages nouveaux et, surtout, celui au cours duquel il ressent l’abandon lorsqu’il ne voit pas ses parents. Il pense qu’ils ont disparu pour toujours et sa peur augmente. Il suffit que, dans la succession de séparations, il y en ait une qui soit vécue dans de mauvaises conditions pour que l’enfant reste bloqué dans son angoisse. Mais si la séparation se passe dans de bonnes conditions, le bébé est capable de la surmonter assez facilement. Mieux encore, il y gagne en autonomie.

Un doudou avec l’odeur de papa ou maman

L’angoisse de séparation se manifeste par des troubles du sommeil ou de la nutrition, des réactions caractérielles comme un refus d’aller à la crèche, mais surtout par des tristesses profondes. Le bébé va se mettre à pleurer lorsqu’il reste seul dans une pièce ou en présence d’une personne qu’il ne connaît pas ou peu. Il ne sourit plus au premier venu et ne se laisse pas prendre dans les bras par n’importe qui. Il s’agite ou pleure quand on l’amène dans des endroits nouveaux. Pour l’aider à ne pas plonger dans le cercle vicieux de l’angoisse, il faut l’habituer à voir du monde dès ses premiers mois, mais sans le forcer à se faire prendre dans les bras par quelqu’un d’autre.

Il faut aussi le préparer psychologiquement à l’absence parentale. Il·elle est gardé·e à la maison. Il est préférable que la baby-sitter arrive 15 à 30 minutes en avance. Elle pourra ainsi se familiariser avec le petit avec lui pendant que les parents sont encore à la maison. Bébé verra qu’il s’agit d’une personne de confiance. Autre attitude importante : éviter de partir quand l’enfant ne regarde pas ou quand il dort. Il risque de vivre ce vide soudain comme un abandon. Expliquer au bébé qu’il sera gardé par quelqu’un d’autre dans un temps donné est également bénéfique. Il ne faut pas croire qu’à six ou huit mois il ne comprend rien, bien au contraire. Et pour que la séparation se passe au mieux, l’enfant conservera près de lui·elle un doudou avec l’odeur de sa maman ou de son papa.

Période d’adaptation, essentielle

Les enfants ne vivent pas tous l’angoisse de séparation avec la même intensité. Certains vont s’adapter au nouvel environnement plus vite que d’autres. Mais quoi qu’il en soit, il est important dès la rentrée de ne pas louper la période d’adaptation à la garderie ou avec la nounou. Cette période dure une ou deux semaines (parfois même quatre). Les parents accompagnent leur bébé durant sa journée à la crèche ou chez l’assistante maternelle. Présents quelques heures, ils le laissent progressivement s’épanouir seul. Ainsi la séparation se fait tout en douceur. On imagine bien que ce « luxe » d’une séparation douce n’est pas à la portée de toutes les classes sociales, hélas. Alors quand on en a le bénéfice…

Anna Guiborat

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