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Votre rôle de père ou de mère touche à sa fin quand commence celui de grand-père ou de grand-mère. Il y a même souvent une période commune : vous êtes à la fois les deux. Votre petit dernier est encore à la maison quand votre aîné se marie. Vous devenez les piliers de l’édifice familial autour desquels les abeilles vont butiner. Quel héritage voulez-vous laisser à vos enfants et petits-enfants ? Comment leur transmettre cette culture familiale dans un climat social et politique si peu enclin à encourager la manière la plus simple de vivre les liens naturels ?

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Garder la relation

Vos enfants restent vos enfants. Ce n’est pas parce que votre fille ou votre fils s’est attaché à un conjoint et a déjà des enfants, qu’il ou elle a rompu les liens affectueux avec ses parents. Souvent même, le fait de s’éloigner physiquement du cocon familial redynamise sa relation avec vous. L’autonomie que vos enfants ont acquise petit à petit leur permet de s’affirmer par rapport à ceux qui ont été jusque là leurs guides. Ils ont grandi en maturité. Ils se posent en adultes et donc, d’égal à égal avec vous. Les sentiments ne changent pas mais la relation se transforme et votre rôle aussi. C’est dans l’acceptation de ce nouvel équilibre que pourra se transmettre le sens de la famille.

Créer des liens avec les nouveaux venus

Votre gendre ou votre belle-fille fait désormais partie la famille. Pas si facile pour l’« étranger » de s’intégrer dans le clan ! Le rôle des parents ici est fondamental pour préserver une bonne ambiance : adopter l’heureux élu. Lui manifester votre joie de l’accueillir donnera le ton pour la suite, lorsqu’arriveront les petits-enfants. Il faut laisser les liens d’amitié se créer en favorisant les moments et les points de rencontre. Il ou elle a sûrement ses défauts, mais qui n’en n’a pas ? De plus, l’éducation n’a peut-être pas ciblé les mêmes objectifs ; Meilleure sur certains points, moins bonne sur d’autres, elle s’harmonisera à la vôtre si chacun y met du sien. Bien plus, elle apportera chez vous un vent nouveau qui fera grandir l’ensemble des membres de la famille.

Sachez pacifier

Les différends sont inévitables au sein d’une communauté et la famille en est une. Qui, lors des retrouvailles chez les grands-parents pendant les vacances, n’a pas connu les discussions politiques enflammées ? Les repas perturbés par la mauvaise humeur de l’un ou la colère non maîtrisée de l’autre ? La proximité rendue difficile à cause du désordre ou du bruit ? L’égocentrisme de l’un qui pense être le seul à vouloir profiter de la douche ? Une télévision à partager entre match de foot ou dessin animé ? Bref, tout ce qui fait notre quotidien ! Les grands-parents sont les sages de qui on attend calme et bienveillance pour apaiser les conflits. Sans doute est-il prudent de ne pas prendre parti lorsque cela n’est pas nécessaire : soyez plutôt les conciliateurs ! Faites partie de ces génies qui ont l’art de concilier les contraires et vous assurerez la stabilité familiale.

Ouvrez vos portes

Votre habitation restera toujours « la » maison, c’est-à-dire celle où les parents ont leurs souvenirs. Et si ce lieu n’est plus le même parce que les grands-parents ont déménagé, « la » maison est celle où la famille se rassemble. Il est important qu’elle soit en permanence un lieu d’accueil. Chacun doit pouvoir venir y trouver écoute et réconfort. Pour les enfants et petits-enfants, cette cellule de base naturelle est souvent le refuge dans un monde déshumanisé. Le chômage chez les jeunes est un fait nouveau qui sollicite la générosité dans la famille. Les grands-parents ont plus de temps à consacrer à l’écoute, ils n’ont plus, ou ont moins, le stress de la vie active. Ils suppléent la disponibilité des parents. Les enfants, déjà tout-petits, l’ont bien compris lorsqu’ils viennent demander à grand-mère de faire une robe pour la poupée ou à grand-père d’aller se promener dans le bois. Adolescents, ils viennent vous raconter leurs problèmes de cœur.

Sachez fêter

Le rôle des grands-parents est de regrouper autour d’eux enfants et petits enfants, un peu comme les abeilles rentrent à la ruche auprès de la reine. Chaque fois que l’occasion se présente, créez l’événement ! 30 ans, 40 ans, 50 ans de mariage : ça se fête ! Personne n’a oublié les noëls chez mamie : les gâteaux, les cadeaux et toutes ces petites choses préparées des mois à l’avance qui montrent toute l’attention portée à chacun. Profitez de ces rencontres familiales pour faire circuler les vieux albums qui retracent la vie des ancêtres en images, les vieux films de grand-père bébé, ceux de mamie fiancée, ou de papa et maman entrant à l’église le jour de leur mariage. C’est ainsi que chacun trouve ses racines et ancre lui-même sa propre existence dans l’histoire familiale. Aujourd’hui de nouvelles possibilités s’offrent aux grands-parents, qui favorisent ce contact permanent avec les uns et les autres : sur internet les photos circulent, les mails vont et viennent…Fêter les anniversaires devient chose facile quelque soit l’âge : fini le timbre et l’obligation d’aller à la poste ! Grands-parents : vous n’avez plus d’excuses !
Apprenez-leur votre savoir-faire. Quelle maman aujourd’hui trouve le temps d’apprendre à sa fille l’art du tricot ? Sait-elle, elle-même tricoter ? Rien de moins sûr ! L’art des aiguilles revient pourtant à la mode. Ravies d’habiller les poupées pour leurs petites filles, les grand-mères savent aussi initier les plus grandes au tricot : joie partagée lorsque le pull à torsades est terminé ! Mais cette passion n’est pas la seule : la pâtisserie intéresse aussi les futures maîtresses de maison. Elles aimeront mettre une belle table, la décorer, apprendre l’art du bouquet, préparer l’apéritif et enfin recevoir leurs parents à table. Le grand-père prendra son petit-fils dans l’atelier et lui apprendra à enfoncer un clou sans s’écraser les doigts et l’initiera aux joies du bricolage. D’autres aimeront se retrouver pour un morceau de musique. D’autres encore pour cultiver les rosiers, les tailler et voir le jardin se transformer. Tous ces apprentissages sont ceux de liens privilégiés qui ne peuvent se vivre, dans la durée, qu’au sein d’une famille.

Les cousinades sont à la mode

« Plus on est de fous, plus on rit ». Il est difficile de maintenir fervent le sens de la famille sans ces grands rassemblements où chacun arrive avec son pique-nique. C’est toujours un peu émouvant de retrouver, 20 ans plus tard, le cousin avec qui on a fait les quatre-cents coups : « Tu te souviens des cabanes chez grand-père ? » Oui les souvenirs avec les cousins sont innombrables et toujours l’occasion de ramener à la mémoire les plus belles parties de rigolade. Ces souvenirs entretiennent l’esprit de famille. Celui-ci se transmettra de génération en génération tant que les grands-pères et les grands-mères réuniront chez eux leurs petits-enfants. Il est bon d’ailleurs que ces réunions de cousins aient lieu, de temps en temps, sans les parents. Les petits malins se sentent plus libres pour transgresser certaines lois, non vitales, avec la complicité de ceux qui représentent pour eux la sagesse incarnée : rien de plus drôle !

Inventez vos jeux

Les jeux les plus simples sont souvent les plus drôles. Ils ont, de plus, l’avantage de s’adapter à tous les âges. Certaines familles ont des jeux qui ne sont pratiqués que chez eux depuis des générations. Connaissez-vous le rondellic ? Le Keskecé ? D’autres grands-parents organisent chez eux des soirées « spectacle » où chacun dévoile son numéro, ou chaque famille sa pièce de théâtre. Les talents se dévoilent et les plus taciturnes se laissent prendre au jeu. Si vous manquez d’idées Bayard a édité le guide des grands-parents d’aujourd’hui. Vous y trouverez plus de cent idées d’activités. De bons moments à partager !

Taisez-vous !

Les grands-parents ne sont plus les premiers concernés par l’éducation de leurs petits enfants, même s’ils peuvent beaucoup leur apporter. Ils savent très bien, quand il le faut, jouer les naïfs : « Tiens, tu as vu ? Ton jean est troué ! » Ou bien encore « Tu ne crois pas que tu t’es trompé de taille ». Mais rien de plus ! Le cours de morale n’est pas nécessaire. Mieux vaut écouter et attendre la confidence qui permettra d’approfondir des sujets plus importants pour leur avenir. Si vous lancez des sujets de réflexion, écoutez, posez des questions pertinentes mais laissez l’adolescent répondre et découvrir lui-même le bien fondé de son affirmation ou au contraire, de son erreur. Au besoin aiguillez-le mais sans grand discours. Ses parents lui en font assez. C’est pour être écouté qu’il vient à vous.

Découvrez la nature

La beauté se trouve dans la nature et partager un moment de contemplation, de façon mystérieuse, rapproche les êtres entre eux. Les grands-parents l’ont bien compris qui vont, accompagnés d’un ou de plusieurs enfants, voir un beau coucher de soleil, s’attarder sur la plage quand la mer est haute, grimper au sommet d’une montagne. Les choses les plus saines, les plus simples, sont gratuites. Pourquoi ne pas en profiter quand on sait qu’elles ont une telle importance pour nourrir la vie de famille et la transmettre. En effet, vécus en compagnie de personnes dont on connaît l’affection, ces moments privilégiés deviennent générateurs de liens plus forts et plus profonds. Plus la qualité de la vie est grande et plus les liens familiaux sont forts. C’est alors que l’esprit de famille se transmet simplement, comme par osmose.

Se souvenir

Ceux qui nous ont quittés font partie de la famille. Transmettre le sens de la famille, c’est aussi transmettre le souvenir de ceux qui l’ont fondée ou de ceux qui l’ont quittée trop tôt. Si les moments heureux soudent les membres de la famille entre eux, les moments de souffrance le font au même titre. La mémoire des grands-parents est là pour raconter et maintenir vivante l’œuvre des absents. Raconter aux petits- enfants l’histoire de leur arrière grand-père, mort à la guerre de 1914-1918, les enracinent dans l’histoire, non seulement de la famille mais aussi de la France. C’est là un patrimoine précieux pour les nouvelles générations en recherche d’identité.

Soutenez la famille

Les grands-parents d’une certaine génération n’ont pas eu à souffrir d’une attaque ciblée de la famille. Ils doivent cependant rester des appuis solides pour leurs enfants et petits enfants qui se battent aujourd’hui pacifiquement dans la rue pour défendre les droits naturels les plus élémentaires. Leur combat n’est pas fini s’ils veulent continuer à transmettre les valeurs qui ont généré la richesse de leur famille et le bonheur qu’ils ont connu en son sein. On ne saurait jamais trop encourager toute initiative visant à reconnaître les droits nécessaires au bon déroulement de l’éducation des enfants au sein de la famille.

Qui peut transmettre le sens de la famille sinon la famille ? Lui demande-t-on pour cela de faire de grands discours ? Non ! Transmettre ce que l’on a vécu, c’est simplement vivre, et faire vivre à sa descendance, des moments de bonheur dont ils se souviendront. C’est seulement parce qu’ils les auront vécus qu’ils auront à cœur de les revivre au sein de leur propre famille. C’est donc bien la qualité de la vie qui fait la richesse de la famille. Sachant que cette petite entité est la cellule de base de la société, c’est à la société toute entière que nous rendons service en transmettant l’esprit de famille. Grands-parents, leur avenir est entre vos mains !

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