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Divorce, séparation, décès… Les causes pour qu’une famille déménage sont nombreuses et facteurs de stress pour nos bambins. Dans ce contexte si particulier, la bienveillance est la clé. Gala Poliakov, psychologue, livre de précieux conseils !
Ça déménage chez vous ! Le grand changement risque de provoquer cauchemars, insomnie, anxiété chez l’enfant, surtout s’ils sont liés à des événements traumatiques. Il est donc recommandé sinon obligatoire de bien l’y préparer et de communiquer. Vos enfants, quel que soit son âge, ne doivent pas être pris au dépourvu. Mais attention : l’attitude doit varier en fonction de la tranche d’âge. « Plus il est jeune, plus il faut le prévenir tardivement ! Une semaine à l’avance, tout au plus », affirme Madame Poliakov. Il s’agit de tenir les enfants actifs, de les faire participer à la préparation des cartons, de leur montrer leur nouvelle maison, leur nouveau quartier… L’objectif : explorer leur futur environnement et limiter l’ampleur du choc !
À chaque âge suffit sa peine…
Les modifications d’environnement sont vécues différemment en fonction de l’âge. Les plus petits (entre un et trois ans) qui ne sont pas encore scolarisés dépendent fortement de leur entourage. Ils ont besoin de se sentir en sécurité, de vivre une routine. Le déménagement perturbe ce quotidien, il est donc essentiel de l’amorcer. La stratégie de la mise en scène fonctionne plutôt bien : simulez un déménagement sous forme de jeux avec des peluches ou des poupées. La psychologue est formelle : « L’enfant doit impérativement participer au déménagement ! » Il faut créer de nouveaux repères, l’impliquer, l’aider à faire ses cartons, lui expliquer que ses affaires vont le suivre d’une maison à l’autre, décider avec lui ou elle de ce dont il·elle ne veut pas se séparer… « Une méthode à appliquer à partir de l’âge de cinq ans, pas avant. »
Tout l’enjeu d’un déménagement, c’est que l’enfant ne perde pas ses repères. Il faut qu’il garde ses doudous, qu’il continue de manger à heures régulières. Chez les plus grands (entre 6 et 11 ans) le socle familial est central, la communication primordiale. L’enfant doit s’impliquer concrètement dans le processus de déménagement. Il faut lui donner des dates, des objectifs. Bref, le faire participer activement. À l’adolescence, les modifications d’environnement risquent de s’avérer problématiques. Le jeune a besoin de fusionner avec ses pairs. L’amitié est un repère essentiel pour les adolescent·es, si le déménagement s’accompagne d’un changement d’établissement, les parents devront se montrer particulièrement attentifs à leur progéniture et lui prodiguer la meilleure écoute possible.
Des livres ad hoc
Pour la psychologue, la documentation reste la clé d’un déménagement réussi ! L’imaginiez-vous ? « La médiathèque regorge de livres qui traitent des problématiques liées au déménagement. » Les livres jouent le rôle de médiateurs dans ce processus d’accompagnement : vous allez lire aux enfants des histoires qui traitent du déménagement pour aider à la préparation du jour J ! Parmi les classiques, on retrouve Changer de maison, de Catherine Dolto, publié aux éditions Gallimard Jeunesse. Un ouvrage illustré qui explique aux plus jeunes les étapes et les causes d’un déménagement. Dans le même style, on retrouve Le déménagement par Stéphanie Ledu, publié aux éditions Milan. Ce récit, consacré aux 3-6 ans, retrace en image l’aventure du déménagement et amorce un grand nombre de questionnements.
Le déménagement, une affaire de circonstances…
Bien sûr, la réaction des parents doit s’adapter au cas de figure ! « Si les parents sont ensemble et qu’ils rêvent de ce déménagement, l’enfant rêve avec eux. » Mais dans le cas d’un divorce ou de problèmes financiers, il faut encourager le dialogue. « Ne pas leur cacher que la future maison sera plus petite que la précédente, par exemple. »
Régulièrement, les parents commettent une erreur fatale… ils modifient complètement l’environnement de leur enfant! – Gala Poliakov, psychologue
Mais il faut absolument trouver du positif, ne serait-ce qu’un seul avantage : proximité de l’école, de la maison des grands-parents, plus grande chambre, nouvelle activité… Une règle constante : respecter les habitudes de l’enfant. « Régulièrement, les parents commettent une erreur fatale… ils modifient complètement l’environnement de leur enfant ! Il faut, au contraire, ne pas changer les meubles ou la disposition de la chambre dans la future habitation, il est impératif de garder le même lit. Il faut que l’enfant retrouve des repères solides. »
Si le ou les parents craignent de perdre leur calme, il ne faut pas forcément que l’enfant soit présent le jour J. « S’il peut passer la journée avec un ami ou un membre de la famille, c’est mieux ! Il est préférable de l’accueillir une fois la maison installée et le stress passé ! » N’hésitez pas cependant à déballer les cartons de la chambre de l’enfant en sa compagnie afin qu’il puisse participer à l’élaboration de son nouveau nid.
Marion Mouton