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L’adoption d’un régime végétarien divise les foules et pousse l’humain à réinterroger son rapport au monde et à la nature. Être herbivore ? Quelle drôle d’idée ! Les végétariens et végétaliens n’ont pas bonne presse. Ils seraient carencés, manqueraient de protéines, seraient faibles, malades, suivraient un phénomène de mode… Les clichés ont la peau dure ! Mais une bascule s’opère. Crise écologique oblige, de plus en plus de Français·es souhaitent arrêter de manger de la viande et du poisson – parfois dès l’enfance. Une dynamique qui soulève de nombreuses questions. Coline Flandrin, diététicienne, lève le voile sur un grand nombre d’idées reçues…

« Il est évident que la nourriture normale
de l’homme est végétale… »

Charles Darwin, naturaliste anglais spécialiste de l’évolution des espèces.

La nutritionniste est formelle : « L’adoption d’un régime végétarien, s’il est comblé, ne présente pas de risques en soi ! » Une donnée confirmée par l’Association des végétariens de France. Mais pour éviter les carences, la vigilance est de mise. Le parent doit redoubler d’efforts et jouer sur les équivalences afin de compenser les apports en fer, en zinc, en calcium et en vitamine D de l’enfant. Pas de panique ! En général, les enfants végétariens se tournent plus facilement vers les légumes et les légumineuses. Ils possèdent une alimentation plus riche en fibres. « Ce sont des enfants qui ont un régime plus varié et ce, malgré l’absence de viande et de poisson ».

Cerner la nature du désir de l’enfant

L’adoption d’un régime végétarien survient généralement vers l’âge de 8 ans, lors des premiers éveils de conscience sur la cause animale. Mais attention, cerner la nature du désir de l’enfant reste fondamental. « Le parent doit s’assurer que cette demande répond à un réel désir et qu’il ne s’agit pas d’un mimétisme, d’une phase d’opposition ou d’un trouble pédiatrique alimentaire comme l’anorexie prépubère, la néophobie alimentaire. » Il est donc impératif de consulter un·e praticien·ne une fois la demande d’un tel régime explicitée par l’enfant.

Carences et régime végétarien : halte aux idées reçues !

Votre progéniture souhaite devenir végétarienne et vous vous inquiétez pour sa croissance ? Tout d’abord, les besoins en protéines des enfants sont moins élevés que ceux de l’adulte et ils sont couverts très rapidement.

Il suffit de posséder dans ses placards quelques indispensables : des lentilles et des légumes secs pour le fer, des noix et des amandes pour combler les besoins en calcium, des œufs pour la vitamine B12 (nécessaire au bon développement de l’enfant, elle se trouve uniquement dans les produits d’origine animale, si l’enfant ne consomme pas d’œufs, il devra prendre de la vitamine B12 en cachets).

Mais Coline Flandrin met en garde « pour les enfants qui possèdent un taux de fer trop bas, le régime végétarien n’est pas recommandé ». Attention également aux protéines de soja, régulièrement utilisées en guise de substitut. Elles contiennent des œstrogènes susceptibles de provoquer une incidence sur la croissance.

Marion Mouton

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