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Malgré les temps durs et les retards qu’accuse la France en bien des domaines, il est une chose qui ne change pas : les jeux de société ont la cote en France. A l’heure numérique, le bon vieux jeu de table, qui se partage en famille ou entre amis, reste très populaire dans l’Hexagone. Mieux encore, la France est un des cadors européens et le plus gros marché du jeu en Europe.

 

Dans la famille des spécialités françaises, entre les bons petits plats et le bon vin, je demande les jeux de société. Non, cette spécialité-là ne se mange ni se déguste, mais elle est et reste bel et bien un classique indémodable des soirées en famille et entre amis bien de chez nous. Accessible et populaire (entre 10 et 40 euros en moyenne), le jeu de société ne connaît pas la crise, à l’instar du fameux Monopoly, classique (américain) parmi les classiques, créé en 1935 et qui continue de se vendre à 500 000 exemplaires annuels ! En France, on ne compte pas moins de 114 éditeurs de jeux de société et plus de 1 200 boutiques spécialisées. Il n’y a pas à dire, les Français·es aiment les jeux de société. Et pour cause, si les Français·es en raffolent, c’est bien parce que le marché français du jeu de société n’est pas en reste.

 

Un secteur au top

 

Sur l’année 2019, selon une étude du groupe NPD, plus de 23,2 millions de boîtes ont été vendues en France (près d’une par seconde !), pour près de 578 millions d’euros de chiffre d’affaires. Avec plus de 1 000 nouveaux jeux publiés chaque année, la France est le cador européen du secteur, devant l’Allemagne, et peut compter sur des entreprises très dynamiques, à l’instar d’Asmodée, créé en 1995. L’éditeur du fameux jeu Jungle Speed s’est imposé comme un leader en France avec 24 % de parts de marché, devant les américains Hasbro et Mattel. Symbole de ce savoir-faire français, le Festival international des jeux se tient à Cannes depuis 1986. L’autre « festival de Cannes » a rassemblé en 2020 quelque 310 exposant·es, 5 000 professionnel·les et plus de 110 000 visiteur·ses.

Loin de stagner, le marché du jeu de société évolue, comme l’explique la commissaire générale du festival, Cynthia Deschamps-Rebérac : « Au détour des années 2010, tout s’est accéléré avec l’arrivée de nouveaux éditeurs, le monde du jeu est passé ces dernières années de l’ère artisanale à l’ère industrielle (…) la France peut se féliciter d’être devenu le fer de lance du monde ludique ». Les marques françaises justement, qui représentent 15 % des ventes de jouets, affichent une dynamique remarquable, paradoxalement boostée par la crise sanitaire.

 

Le jeu de société, « gagnant » de la crise sanitaire

 

Outre un engouement réaffirmé pour les jeux de société durant le confinement, le secteur a su innover. Asmodée a ainsi lancé sa gamme de jeux Unlock, capable de transformer son salon en salle d’escape game grâce à une application mobile. Certes, les entreprises et les boutiques spécialisées ont souffert des fermetures forcées (chute de 25 % des ventes durant le premier confinement), mais le secteur dans son ensemble a su s’adapter. Beaucoup d’éditeurs ont offert des contenus gratuits, sous forme de « PnP » (print and play) et les joueurs se sont tournés vers les versions numériques de leurs jeux préférés. Résultat : on estime que 80 % des pertes du secteur dues au confinement ont été récupérées entre le 11 mai et le 16 août 2020. La dynamique atteint des croissances record, très encourageantes à l’approche des fêtes de fin d’année. Et une nouvelle cible à fort potentiel s’affiche dans le viseur des éditeurs de jeu qui sortent de nouvelle game pour les adultes : les « kidults » (contraction entre kid et adult). On estime ainsi qu’en 2020, les plus de 18 ans ont représenté 15 % des ventes de jeux en France, soit une hausse de 33 % par rapport à 2019. Pour le jeu français, 2022 promet déjà.

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