Temps de lecture estimé : 2 minutes

« Je savais tout, mais j’ai fait n’importe quoi. Tout se mélangeait dans ma tête. Je ne passerais jamais en seconde si ça continue. Trop marre d’être stressé… ».

Ultime épreuve pour Timothée : expliquer à ses professeurs que stress ne rime pas avec paresse…

De la peur de ne pas savoir la leçon du jour au refus total de se rendre à l’école, le stress de l ‘ado se décline sous toutes ses formes. Toutes ne sont pas graves, loin s’en faut.

L’adolescence est de toute façon une période stressante.. L’adolescent (« adulescens : celui qui grandit ») est particulièrement vulnérable. Confronté à tant de changements dont il n’a pas le contrôle: nostalgie de l’enfance, transformations corporelles, modifications de sa pensée…

Et le carnet scolaire, comme une cerise sur un gâteau déjà bien garni !

Toutes les conditions sont réunies pour créer ce stress (qui en anglais signifie « contrainte »), déclenché par l’impression désagréable de ne plus rien contrôler, de perdre la maîtrise…

Tous les enfants ne sont pas égaux face au stress. A chacun son tempérament, souvent déjà  repéré dans les petites classes, à travers de petits signes révélateurs: anxiété de séparation en maternelle, ongles rongés en primaire, peur d’être interrogé à l’oral jusqu’au bac !

Chaque enfant va ainsi montrer ses capacités à faire face à un changement de situation. A encaisser ces modifications physiologiques (accélération du cœur, oppression respiratoire, sueurs…) qui surviennent toujours dans les moments les plus délicats. Mais cette réaction instinctive, héritée de nos ancêtres chasseurs (préparant la fuite ou le combat en cas de danger), est parfois bien utile pour mobiliser toutes nos énergies. Rien ne vaut une petite dose de stress pour rester vigilant, anticiper les erreurs, accepter de se relire, et rechercher la perfection.

Tout est question de dosage entre le bon stress qui stimule et pousse à l’excellence, et le « bad » stress qui bloque et entrave les compétences.

Pas de quoi en faire une maladie !

Olivier Revol est psychiatre d’enfant, Chef de Service à l’hôpital Neurologique au CHU de Lyon, responsable du Centre de référence des troubles d’apprentissage. Il est l’auteur de nombreuses publications scientifiques sur les difficultés scolaires, et d’un ouvrage publié chez JC Lattès : Même pas grave, l’échec scolaire ça se soigne.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.