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Réussir ses vacances avec des adolescents n’est pas mission impossible. Et les parents qui n’y croient pas n’ont pas encore réalisé que cela dépendait d’eux. Grâce à notre dossier, vous n’en ferez pas partie, c’est certain !
Destination prioritaire : qu’importe, mais en famille !
Sauf qu’au moment de concrétiser ce rêve, avec notre adolescent, parfois… cela « coince ». Il hésite à venir. Elle préfère être avec ses copines. La destination est nulle. Il n’y aura même pas Internet. Du calme, respirez… Pour réussir vos vacances en famille, il est préférable de n’avoir trucidé personne de ladite famille auparavant ! Avec un adolescent, les choses ne coulent plus de source. Finie la période bénie où votre enfant vous suivait partout avec un enthousiasme non dissimulé ! « Plus les jeunes grandissent, plus ils cherchent à prendre de la distance avec leurs parents, à faire leurs expériences, rappelle Edith Tartar-Goddet, psychosociologue et auteur de Développer les compétences sociales des adolescents (éditions Retz). A douze ans, ils sont encore dans la relation. Mais vers la fin de la troisième, ils expriment le désir d’être plutôt avec leurs copains ». Ont-ils pour autant encore besoin de nous ? On en douterait presque… « Bien sûr que oui, rassure l’experte. Sur le moment ils râlent, mais on remarque que les expériences vécues en famille sont des moments dont les jeunes se souviennent très fortement ». Alors ne cédez pas : départ tous ensemble. L’opportunité de partager de bons moments et construire l’histoire familiale est trop belle.
Anticiper sans tout organiser
La méthode de Catherine, mère de neuf enfants, pour s’assurer de la présence de tous : « fixer une règle à l’avance. Chaque année, il y a huit jours où tout le monde vient. Cela évite de se mettre dans un rapport de force avec les déserteurs de dernière minutes », assure-t-elle. L’organisation des vacances avec des ados, cette bretonne d’origine connaît bien. Son principe : bloquer des dates d’abord, donner envie ensuite. « Pour que les adolescents acceptent de venir, il ne faut pas avoir raté ses vacances précédentes, plaisante-t-elle. Si les enfants ne font que visiter des musées à cinq ans, il n’y aura plus personne à 15 ans ! ». Un minimum de préparation est de mise pour prévoir des activités qui satisferont la soif de « fun » des plus grands, sans pour autant planifier chaque minute. « A l’adolescence, les voyages organisés, qui ne laissent pas de place à l’imprévu, sont ennuyeux, explique Edith Tartar-Goddet. Les vacances doivent être un peu aventurières, organisées sur les grandes lignes tout en laissant la place à l’imprévu. On peut ainsi faire d’autres expériences, découvrir des personnes, des cultures, et confronter ce qu’on a vu ».
Relâchez la pression
Passer ses vacances en famille ne signifie pas coller ses enfants. Nathalie Isoré, psychologue au Café de l’école des parents et des éducateurs, rappelle qu’ « il est important de laisser à son enfant la possibilité de rencontrer d’autres jeunes. Si les adolescents mûrissent beaucoup pendant les vacances, c’est parce qu’ils évoluent dans un climat familial agréable où ils se sentent plus libres, moins sous pression». Elle insiste et interpelle les parents : « Si votre enfant reste trop dans le giron familial, n’hésitez pas à lui proposer des stages, des activités qui lui permettront de s’ouvrir ». Les cours de sport proposés par les associations, les activités au sein des clubs ados les aide à grandir. Pour les parents, cela représente aussi un certain soulagement. « Les parents sont victimes des clichés : ils sont sensés être parfaits, responsables de tout au niveau éducatif, déplore Robert. Mais il existe des relais ». Dans l’intérêt de tous, profitez-en ! Si vous n’avez pas la possibilité d’inscrire votre ado à une activité ou qu’il ne manifeste pas l’envie d’y participer, élargissez tout simplement le périmètre de sécurité et offrez-lui de larges plages de liberté.
Fixez des règles, même en vacances
« Les laisser libre, mais pas de faire n’importe quoi ». Pierre Coslin, professeur de psychologie de l’adolescent à l’université René Descartes, tient à montrer la limite de cette liberté. Selon lui, un parent, en période scolaire comme en vacances, doit remplir deux fonctions essentielles : « Montrer à son enfant qu’il est aimé et aimable, et répondre à ses besoins de repères en fixant des règles. Les adolescents ont encore besoin d’interdits, d’autorité ». Selon cet universitaire, « les ados ont parfois envie de se faire oublier tout en sachant qu’ils peuvent compter sur leurs parents ». Tessa, mère et belle-mère de sept enfants, traduit ce principe par une formule simple : « La liberté surveillée ». Elle raconte : « Certains matins, je demande aux grands ce qu’ils souhaitent faire. Je les laisse livrés à eux-mêmes, mais avec un fil à la patte : le portable. Ils peuvent aller partout, mais si je les appelle, ils ont intérêt à répondre ». Les règles les mieux expliquées sont aussi les mieux respectées. N’hésitez pas à rappeler à vos enfants les principes sur lesquels se fonde le nouveau règlement extérieur !
Provoquez les grandes discussions
La liberté donnée aux ados permet aussi de mieux les retrouver. Lorsque vos enfants reviennent vers vous, c’est l’occasion d’avoir des relations de qualité, des conversations légères ou importantes. « Il y a un très fort besoin de communication à l’adolescence, affirme Pierre Coslin. Durant la période scolaire, certains rentrent à la maison pour trouver leurs parents devant la télévision. Il n’y a pas de disponibilité. Or, il est important que les parents se montrent prêts à écouter ». Alain Braconnier rappelle qu’en période de vacances, « les adolescents rencontrent beaucoup d’excitation. Ils vont faire du bateau, conduire un scooter, rentrer tard… Ils vivront beaucoup de premières fois, avec parfois des conduites à risque. C’est le moment où les parents doivent éduquer, par des conversations, des échanges ». Les experts s’accordent sur l’importance de la parole pendant cette période. « Il faut aider les adolescents à réfléchir sur ce qu’ils ont vécu », confirme Edith Tartar-Goddet. Soyez à l’écoute, entrez dans l’univers de votre ado en vous intéressant à ses sorties, ses amis, pour le guider au moment venu. « Et profitez d’avoir du temps pour régler les conflits lorsqu’ils se présentent », conseille Alain Braconnier.
Pour les activités en famille, prévoyez des sensations fortes, mettez un grain de folie, faites dans l’insolite : ils ne demandent que cela ! Les vacances avec des adolescents, « il faut que ça bouge », clame Tessa. « Pour qu’ils adhèrent à nos propositions, il faut se mettre à leur niveau », estime-t-elle. Cette francilienne d’origine portugaise organise pendant les vacances des « chasses au trésor avec cagnotte de pièces jaunes à l’appui, des pique-niques improvisés, des défis – dix euros à celui qui attrape les poils d’un mouton, des balades à vélo ». Entre 10 et 18 ans, « la dimension du jeu est très importante, constate Alain Braconnier, les vacances sont le moment où le jeu doit être très valorisé. Il faut organiser des jeux de société, sortir, faire du sport ». Jouer, bouger, rien de tel pour se rapprocher de ses ados. Et au passage, les détacher de leurs écrans. Lors d’une descente de rapides en canoë-kayak, une journée dans un parc aquatique ou une nuit à la belle étoile, on oublie vite la télévision, l’ordinateur, le téléphone mobile ou la console de jeux. « Il est bon d’éloigner les jeunes de tous ces objets technologiques, affirme Edith Tartar-Goddet, pour qu’ils découvrent d’autres choses et soient complètement dans la relation ».
Faites en sorte « que ça bouge » !
Pour les activités en famille, prévoyez des sensations fortes, mettez un grain de folie, faites dans l’insolite : ils ne demandent que cela ! Les vacances avec des adolescents, « il faut que ça bouge », clame Tessa. « Pour qu’ils adhèrent à nos propositions, il faut se mettre à leur niveau », estime-t-elle. Cette francilienne d’origine portugaise organise pendant les vacances des « chasses au trésor avec cagnotte de pièces jaunes à l’appui, des pique-niques improvisés, des défis – dix euros à celui qui attrape les poils d’un mouton, des balades à vélo ». Entre 10 et 18 ans, « la dimension du jeu est très importante, constate Alain Braconnier, les vacances sont le moment où le jeu doit être très valorisé. Il faut organiser des jeux de société, sortir, faire du sport ». Jouer, bouger, rien de tel pour se rapprocher de ses ados. Et au passage, les détacher de leurs écrans. Lors d’une descente de rapides en canoë-kayak, une journée dans un parc aquatique ou une nuit à la belle étoile, on oublie vite la télévision, l’ordinateur, le téléphone mobile ou la console de jeux. « Il est bon d’éloigner les jeunes de tous ces objets technologiques, affirme Edith Tartar-Goddet, pour qu’ils découvrent d’autres choses et soient complètement dans la relation ».
Découvrez son âge réel
Vivre des moments forts en famille permet de découvrir ce que son enfant a de nouveau. « Parents et adolescents ne se connaissent pas de façon dynamique, affirme Alain Braconnier. Les parents se représentent toujours leurs enfants plus jeunes qu’ils ne sont, et les ados désirent toujours être vus comme plus grands. Cet écart est à réajuster pendant les vacances ». Faites-le participer au choix des activités, proposez-lui de les organiser, faites-lui confiance. Vous le découvrirez sous un autre jour et l’aiderez à prendre de l’assurance. « Les adolescents ont besoin d’être et d’agir, affirme Alain Braconnier. Etre responsables, et mettre en acte tout en étant soutenus. Il faut mettre un jeune en situation de réussite, le soutenir dans ce qui l’intéresse et porter un regard positif sur lui. Cela renforce son estime de soi ». Tournoi de volley, escapade nocturne, sport d’aventure, petit resto, match de foot : en fonction de ses propositions, vous découvrirez les goûts de votre enfant, et éventuellement ses talents d’organisateur et d’animateur.
Transmettez-lui vos valeurs
« Comme l’adolescent est en quête de nouveauté, de sensations, il faut profiter de ce mouvement naturel pour l’ouvrir », recommande Alain Braconnier. L’ouvrir à de nouvelles manières de penser, d’agir, de vivre. Pendant les moments de détente, lors des activités vécues ensemble, « les parents transmettent à leurs enfants leur regard sur la vie, explique le psychiatre. Un père peut montrer à son fils ce qui est important pour lui à travers une partie de tennis. Il peut lui faire comprendre que celui qui réussit n’est pas forcément celui qui gagne, mais celui qui s’entraîne, participe au jeu d’équipe ou organise ». Inutile de passer par la case « exposé soporifique » pour transmettre son expérience et ses valeurs à ses enfants pendant les vacances. Selon Pierre Coslin, « inculquer des valeurs passe par l’exemple, par l’adoption d’un certain mode de vie, c’est pourquoi il est important de se demander quels repères on souhaite offrir aux plus jeunes ».
On se détend !
Voici les 5 règles à connaître sur le bout des doigts pour parer à toutes les situations conflictuelles :
- Dès que possible, recourez à l’« Humour » !
- Soyez ferme sur l’essentiel, mais sachez cédez sur l’accessoire.
- Bonne humeur : donnez le ton, les autres suivront !
- Quoiqu’il arrive, gardez votre calme, vous serez plus convaincant.
- Pendant les coups durs, pensez à ce qu’il sera dans 10 ans si d’ici là vous continuez à lire Pédagogies Magazine : un adulte mur et responsable.
Article réalisé Florence PERCEVAUT