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Selon un proverbe péruvien, « les animaux sont les anges de cette terre ». Ne l’oubliez jamais !
La Fondation assistance aux animaux (FAA) est le fruit d’un regroupement de plusieurs associations reconnues d’utilité publique. Elles ont commencé à exister dès 1930. À l’époque, la Fondation Assistance aux Animaux s’appelait encore l’Association française de défense des animaux (AFDA). En 1976, l’AFDA a fusionné avec les Amis des bêtes et la Brigade de défense des animaux sous le nom d’Assistance aux animaux, devenue Fondation assistance aux animaux en 1989.
Aujourd’hui, c’est un organisme qui dispose de plusieurs structures pour venir en aide aux animaux : des refuges, des dispensaires pour soigner les animaux des personnes à faible revenu, et des maisons de retraite pour les animaux âgés. Les principales missions de la Fondation sont tournées vers quatre objectifs : accueillir les animaux abandonnés dans les refuges et leur donner une seconde chance en les faisant adopter, soigner les animaux des personnes démunies pour qu’elles ne soient pas contraintes d’abandonner leur animal faute de moyens, accueillir les animaux des personnes âgées et également mener les enquêtes de terrain pour poursuivre ceux qui maltraitent les animaux. La Fondation est présente partout en France. Elle dispose de sept refuges, cinq maisons de retraite, une ferme pédagogique, un centre d’accueil pour équidés. La FFA accueille tous les animaux domestiques mais aussi les animaux de la ferme. « Nous ne sommes pas habilités à accueillir les animaux sauvages », précise toutefois Anne-Claire Chauvancy, responsable protection animale. Généralement, les animaux arrivent dans la Fondation suite à un abandon (les personnes viennent déposer l’animal au refuge), un retrait en cas de maltraitance ou à cause du décès de leur propriétaire. « En principe les animaux errants ne peuvent pas être accueillis par les associations. Il se peut qu’ils soient perdus et que leurs maîtres les recherchent. Il faut qu’ils transitent par une fourrière pour qu’une recherche soit effectuée. Si personne ne réclame l’animal au bout de huit jours, dans ce cas, il peut être confié à une association », souligne Anne-Claire Chauvancy.
Le refuge des démunis à quatre pattes
Le refuge de Morainvilliers a ouvert ses portes il y a deux ans, mais il n’a réellement commencé à fonctionner à temps plein qu’en 2015 avec ses quatre salariés et une quinzaine de bénévoles. Il accueille une quarantaine de chiens et une dizaine de chats. Ici, les animaux vivent dans des boxes spacieux (10 m2 mi-gazonnés, mi-terrassés) dotés de niches en bois chauffées au sol lorsqu’il fait froid. « Nous avons tout vérifié, jusqu’à aller nous mettre dans ces niches nous-mêmes », sourit Erwan, le responsable du refuge. Logé sur place, il prend soin des animaux, jour et nuit. Et oui, si un jour un petit chiot ou même un grand chien a peur de l’orage, qu’il souffre suite à une infection ou qu’il a juste un coup de blues, Erwan l’accueille sans souci. Il a même adopté Caïna, un des chiens qui était difficilement adoptable à cause de ses soucis de santé. Avant même de pénétrer sur le territoire du refuge, vous pourrez apercevoir quelques queues qui remuent déjà, les chiens sont impatients de faire votre connaissance. Les plans du refuge ont été spécialement conçus de telle sorte que chaque allée et venue soit l’occasion d’une bonne parole, d’une caresse ou même d’une friandise. En ouvrant la grille, c’est tout un orchestre d’aboiements qui vous salue. Placés deux par deux dans leurs enclos, en fonction de leur tempérament, ils attendent que quelqu’un vienne les chercher.
Dans un grand parc spécialement aménagé avec des jeux pour les chiens, deux amis courent déjà accompagnés d’un bénévole. C’est le moment de se dégourdir un peu. Votre arrivée ne ferait qu’amplifier cette joie de vivre. Ils sauteront sur vous, se frotteront, renifleront, lécheront… C’est ce contact avec des humains bienveillants qui leur permet une guérison presque totale.
Un peu plus loin se trouve une chatière. Ici les chats restent ensemble et profitent de leur tranquillité. Une bénévole reste aussi avec eux, pour jouer, câliner et parler (et oui, on a le droit de parler aux chats, ce n’est pas un crime). « On essaie de les sociabiliser un peu », explique Anne-Claire Chauvancy. Si certains sont peureux, d’autres, au contraire, n’hésiteront pas à aller chercher des croquettes dans votre poche, si toutefois vous les avez amenées. Le refuge a également un endroit spécialement conçu pour les petits chatons. Eux aussi ont été abandonnés… Tout petits, ils sont gardés par une chatte adulte qui remplace leur mère.
Les bénévoles donnent de leur temps
La Fondation compte près de 350 bénévoles qui sont tous motivés par un grand amour des bêtes. « Ils améliorent le quotidien des animaux qui se trouvent dans nos refuges. Ils jouent avec eux, les caressent, donnent aussi des bases d’éducation pour que l’animal soit prêt à partir dans une famille. Ils font tout ce qui est le plus positif pour l’animal », explique Anne-Claire Chauvancy. « On ne demande pas de diplôme spécifique que ce soit pour les bénévoles ou pour les salariés, mais c’est bien s’ils ont un document qui prouve qu’ils savent travailler avec les animaux. C’est un plus ! »
Anne-Claire fait également partie de ces personnes animées par l’amour pour les boules de poils à quatre pattes. En effet, elle a toujours voulu travailler avec les animaux. C’est pourquoi, elle a tout d’abord effectué des études de droit pour devenir avocate pour les animaux. « Finalement, je suis rentrée dans la vie active et au bout d’un an, je me suis rendu compte que je voulais vraiment travailler avec les animaux et que rien d’autre ne m’intéressait », explique-t-elle. Cela fait cinq ans qu’elle œuvre pour la Fondation et « pour rien au monde » elle ne changera son métier, qu’elle adore.
François, quant à lui, vient au refuge une fois par semaine pour s’occuper des chiens qu’il aime beaucoup. « Je vis tout seul, je suis retraité mais j’ai encore pas mal d’activités, c’est pourquoi je n’ai pas de chien. Je ne peux pas l’imaginer enfermé toute la journée à la maison. Ce n’est pas une vie de chien ! », raconte François. « Dans ma vie, les chiens m’ont beaucoup apporté, je pense que j’ai une dette envers eux. C’est notamment pour cela que je suis devenu bénévole », précise-t-il. Alors, le jour de sa « garde », il le savoure tout autant que les chiens. « Quand j’arrive, je dis toujours « bonjour » à tout le monde. Ils n’attendent que ça. Ensuite, je prends une laisse ou deux et je vais chercher les chiens pour une balade », détaille François. Petit à petit, les canins se sont habitués à lui, même si certains ne se laissent pas encore faire. « Il y en a pas mal qui ont peur des hommes car ils ont été maltraités auparavant », remarque François. Pour les approcher, il faut avoir de la patience, leur parler doucement et être gentil. Dans tous les cas, ils ne vous veulent pas de mal. S’ils aboient un peu trop fort, c’est juste parce qu’ils protègent leur territoire.
Adoption et de belles histoires
« En moyenne, nous avons entre 2000 et 2500 adoptions par an », raconte Anne-Claire Chauvancy. Attention, les animaux ne sont pas distribués aux gens comme des petits pains. Certes, les familles ont leurs critères, mais la Fondation aussi. « Nous ne voulons pas que l’animal qui a été abandonné le soit une deuxième fois, prévient Anne-Claire Chauvancy. Il faut que la famille colle à la personnalité de l’animal pour éviter qu’il soit de nouveau délaissé. » Un jeune labrador de six mois, par exemple, ne sera pas placé chez une dame âgée. Pour aider les personnes à choisir leur nouvel animal de compagnie, il y a sur chaque boxe une pancarte qui explique son caractère, ses envies, son histoire. Les soigneurs, présents sur place, guident les visiteurs pour les aider à mieux choisir l’animal. Au printemps, le refuge organise les portes ouvertes lors desquelles il espère que ses résidants poilus pourront trouver une nouvelle famille.
La Fondation compte beaucoup de belles histoires sur les adoptions de ses locataires. Par exemple, récemment, la FAA a récupéré un chien suite au décès de sa maîtresse. Personne ne pouvait s’occuper de lui. Arrivé au refuge, il avait du mal à y rester. En effet, il était très attaché à sa maîtresse qui le choyait beaucoup. Il a donc arrêté de se nourrir, de sortir de sa niche. Il était traumatisé. « Nous l’avons récupéré au siège et nous avons essayé de lui redonner goût à la vie. Ce n’était pas facile. Il fallait le nourrir à la main. Finalement, c’est Arlette-Laure Alessandri, la Présidente de la Fondation, qui l’a adopté. Aujourd’hui, il la suit partout et vient avec elle au bureau », raconte Anne-Claire Chayvancy.
Les plus belles histoires sont bien évidemment celles où l’animal arrive au refuge dans un état pitoyable, se fait soigner, adopter et retrouve une nouvelle vie heureuse. C’est le cas d’un labrador, Lucky, âgé de deux ans, qui à son arrivée au refuge ne pesait plus que 13 kg alors qu’il aurait dû en peser une trentaine. Les soigneurs avaient peur pour lui et s’inquiétaient beaucoup de son terrible état de santé. Finalement, il s’est accroché et a été adopté par une famille qui repasse de temps à autre pour donner de ses nouvelles. « Une attitude que nous apprécions beaucoup. Nous aimons suivre les animaux que nous avons fait adopter. Nous sommes rassurés et les soigneurs se rendent compte du but de leur travail », précise Anne-Claire Chauvancy. Les anciens propriétaires de Lucky, quant à eux, ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis et interdiction à titre définitif de tenir des animaux. Parfois, les animaux difficilement adoptables, à cause d’un handicap ou d’une maladie, retrouvent aussi de nouveaux maîtres. « Un jour, un couple est venu spécialement pour adopter, comme ils ont dit « l’animal le plus moche qui aura peu de chance de se faire adopter ». Finalement, nous n’en avions pas, mais ils sont partis avec le plus vieux chat du refuge », se souvient Erwan. Des belles histoires qui redonnent de l’espoir !
Donnez ce que vous pouvez
Évidemment, tout le monde ne peut pas s’engager physiquement dans l’assistance active aux animaux ou parfois même en adopter faute de place ou en raison d’une maladie (allergie, asthme, vieillesse, etc.). Mais vous pouvez soutenir et aider ceux qui sont présents auprès de ces pauvres bêtes. La Fondation ne reçoit pas de subvention de l’État. Elle peut donc vivre seulement grâce à vos dons. Ces derniers sont répartis en fonction des besoins : nourriture, fournitures, soins… Hormis les dons, qui sont déductibles des impôts dans le cadre des limites légales, il est aussi possible de faire un legs ou une donation. Il faut souligner qu’un bien immobilier ou un territoire peut servir à la FAA de refuge ou de maison de retraite pour animaux. Malheureusement, la Fondation ne peut pas donner aux animaux des objets (comme des jouets) remis par les donateurs. Cependant, le refuge de Morainvilliers a besoin de couvertures pour les chiens. « Nous demandons, exceptionnellement, aux gens de nous ramener de vieilles couvertures dont ils ne se servent plus », explique Erwan. N’hésitez pas à les aider. Les bêtes seront très contentes de vous voir et qui sait, peut-être que vous trouverez ici votre coup de foudre…
Anna Ashkova