Taux de mortalité covid par pays : attention, ils sont trompeurs

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Les graphes qui montrent des bilans par pays rapportés à la population ne sont pas toujours instructifs : les régions où le virus se déchaîne le plus y sont mal comptabilisées.

Et pour cause : les pays ne mesurent pas les progrès et décélération de la covid selon les mêmes critères. Certains testent beaucoup, d’autres beaucoup moins. Certains comptent les morts hors hôpital, d’autres pas. En France, par exemple, on n’a pris en compte les décès dans les Ehpad qu’à partir du 2 avril…

À la recherche de l’indicateur comparable
Plusieurs méthodes se sont fait jour qui visent à obtenir des décomptes homogènes d’une nation à l’autre. Par exemple, le nombre de victimes dans chaque pays par rapport à sa population. Du coup, les pays les plus gravement atteints ne sont pas en tête du nombre de morts total. Là où l’épidémie foudroie le plus (les États-Unis), le rapport décès sur population déclasse le pays : 24 décès pour 100 000 habitants seulement quand il est de 39 en France, de 51 en Italie, de 55 au Royaume-Uni, de 57 en Espagne. Le pays le plus gravement touché devient La Belgique (77 victimes pour 100 000 habitants).

Après tout, ce classement pourrait se révéler pertinent : la virulence semble y apparaître dans sa vérité. Si tant est que la comptabilisation repose sur les mêmes bases, d’une part, si elle ne cache pas l’importance de clusters particuliers d’autre part. Si, au lieu de « diluer » le nombre des décès dans le creuset total de la population états-unienne on observait l’envolée de l’épidémie par régions ou États, l’on verrait que l’État de New York affole les compteurs avec près de 140 décès pour 100 000 habitants ! Du coup, le deuxième État le plus peuplé, le Texas, s’en sort avec un ratio de 3,2 et 8 pour la Floride. Encore faudrait-il détailler les résultats par comtés, depuis Le Bronx (222 décès pour 100 000 habitants) jusqu’à Manhattan (120 morts « seulement » pour 100 000 résidents).

Territoire de Belfort, le plus touché
Il en est de même pour l’Espagne et l’Italie où le virus tue différemment selon la région. Si l’on chiffre les régions en « rouge » en France, l’on s’aperçoit bien que Le Territoire de Belfort vient en tête des départements les plus touchés (117 décédé/es pour 100 000). Mais si son « score » dramatique était dilué dans les 67 millions de Français/es, il n’apparaîtrait qu’avec un ratio de 39 pour 100 000. Avec ce biais supplémentaire qu’un important hôpital accueille des malades de départements voisins…

Pour le reste du pays et des Dom-Tom, ce calcul rapporté à la population donne, dans l’ordre décroissant, Paris (73,5), le Val-de-Marne (71,3), les Vosges (69). Dans les départements les plus « verts », La Réunion s’affiche à zéro décès, la Guyane à 0,3, l’Ariège à 0,7, la Lozère à 1,3, le Tarn et Garonne à 1,5.

Dans d’autres pays européens, on n’assiste moins à une telle disparité. L’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni affichent des écarts moindres d’une région à l’autre, même s’ils existent. Mieux vaut donc chiffrer par régions pour 100 000 habitants en restant attentif à la zone logiquement circonscrite.

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