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À toutes les époques, le même refrain : n’importe quoi devient médicament souverain. Avec l’effet placebo, ça peut marcher…
Le magazine Society a fait le tour du monde des « remèdes miracles ». La naïveté est de tous les méridiens et de toutes les latitudes. Rigolo ou consternant ?
> La jeunesse des quartiers populaires en Côte d’Ivoire se prémunit en buvant du koutoukou, un alcool distillé de sève de palmier. Vendu sous le nom de « quatre heures du matin » pour sa capacité à améliorer l’érection masculine, le koutoukou jaune amer (mélangé avec des écorces médicinales qui lui donnent sa couleur et son goût) est surtout une méthode traditionnelle pour soigner la fièvre des crises de paludisme et les hémorroïdes.
Selon un producteur, « en Côte d’Ivoire, tout ce qui possède un goût amer est associé à l’immunité contre le paludisme, comme la quinine ». Le prix de cet alcool fort déguisé en antibiotique est aussi un argument : la bouteille d’un litre est vendue 1 300 francs CFA, soit l’équivalent de deux euros.
> Même approche en Hongrie, où comme le rapporte Courrier international, deux maires de province conseillent d’utiliser l’eau-de-vie nationale, la pálinka, pour pallier la pénurie de gel hydroalcoolique.
Dans la commune d’Aba, le maire a demandé à ses administré/es qui fabriquent artisanalement cette sorte de schnaps magyar d’augmenter pour l’occasion le taux d’alcool à 70 % et de le mélanger avec de l’huile de lavande pour remplacer le gel antiseptique. « Mieux vaut l’odeur de la pálinka que le corona », a-t-il déclaré au site d’information Index.hu.
> Plus près de chez nous, à Paris, le ravintsara a rejoint le papier toilette et les pâtes dans la liste des produits – de peu de nécessité – désormais disparus des rayons, la faute aux adeptes de phytothérapie. Cette huile essentielle est extraite des feuilles de l’arbre du même nom.
Le ravintsara est originaire de Madagascar (le terme signifie « bonne feuille »), où il est considéré comme un arbre-médecine. Pas étonnant, à la lecture de ses vertus : il est recommandé pour prévenir toutes les infections virales, notamment respiratoires, et renforcerait les défenses immunitaires.
> Encore plus mystique, sur les marchés mexicains, les commerçants proposent depuis peu un nouveau produit : la bougie anticoronavirus dont les volutes auraient les mêmes vertus protectrices que la Vierge de Guadalupe, patronne de l’Amérique latine.
Toujours au Mexique, un ORL moustachu de Monterrey a posté une vidéo dans laquelle il se filme en train de s’envoyer de l’air à 56 °C dans les narines avec un sèche-cheveux puisque, selon lui, le coronavirus trépasse au-delà des 33 °C.
Un traitement qu’il qualifie d’« efficace », à condition de le répéter cinq fois par jour. Sans préciser s’il faut être à jeun.