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Pourquoi la recherche du bonheur devrait être notre premier moteur ?

Le bonheur. Un mot sur toutes lèvres et décliné à toutes les sauces. Terme des plus galvaudés, le bonheur est malmené en 2016 dans sa conceptualisation. Parfois confondu avec la jouissance et le plaisir. Parfois synonyme de matérialisme. Parfois accolé à des notions d’ambition de carrière ou de réussite sociale… La notion est distordue pour en définitive devenir un diktat. Pourtant, cette notion de bonheur peut être parfois vécue comme un véritable levier de développement et d’épanouissement, et ce à l’échelle d’un pays.

Pensons à l’exemple le plus connu qu’est le Bouthan, pays qui a mis en place la notion de bonheur national brut (BNB). Ce dernier a été lancé dans les années soixante-dix et voulait développer quatre grands axes : la protection de l’environnement, la conservation et la promotion de la culture nationale, la bonne gouvernance et le développement économique responsable et durable. Aujourd’hui, le BNB est pris en compte dans chaque aspect économique et social du pays. Le pays vise ainsi une agriculture à 100 % biologique d’ici 2020. L’éducation nationale, elle, est appliquée non pas pour insérer les élèves sur un marché du travail en tension comme en France mais pour faire des jeunes des « ambassadeurs du changement ». La santé n’est pas en reste car gratuite pour tous.

Une utopie de mettre le bonheur au centre du développement d’un pays ? Pas tant que ça. Car depuis la démocratisation du paradoxe dit d’Easterlin entre revenus et bonheur – la hausse du PIB n’entraîne pas mécaniquement une hausse du bien-être des individus –, des études économiques démontrent que le bien-être des habitants n’est corrélé ni à la croissance d’un pays, ni à celle de son PIB dans les pays développés… Même si cette théorie exige des seuils de revenus pour être valide. D’autant que la croissance peut être la source d’une série d’effets néfastes au bien-être tels que les externalités environnementales, la destruction des liens sociaux traditionnels, le développement du stress lié au travail…

En d’autres termes, la question du développement passe obligatoirement par une recherche du bien-être, si ce n’est du bonheur. Cela passe donc par des changements pédagogiques, sociaux et politiques qualitatifs qui permettent aux individus de s’exprimer pleinement. Les progrès dans les institutions, les droits fondamentaux, la démocratie, l’égalité des sexes sont autant de chantiers qui peuvent nourrir une notion durable de développement et de bien-être. L’occasion pour Parenthèse de revenir sur deux initiatives en la matière, à l’œuvre sur nos territoires  : le think tank du bonheur citoyen qu’est la Fabrique Spinoza par la voix de son fondateur Alexandre Jost, ainsi que les ateliers du bonheur menés à l’école dirigés par Mélusine Harlé. Deux initiatives qui nous mettent au cœur de l’action et en tant que parents et citoyens.

Geoffroy Framery

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