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La pauvreté, la solitude, la maltraitance… Voilà les fléaux qui frappent de plein fouet les personnes âgées de France. Qu’attendons-nous pour leur venir en aide ?

Selon le 11e baromètre du Secours Populaire Français (SPF) sur la pauvreté en France, si plus d’un Français sur trois dit avoir déjà fait l’expérience de la pauvreté, la situation semble encore plus préoccupante pour les personnes âgées. En France, plus d’un million de séniors, soit 8% de la population, vit avec moins de 1000 euros par mois. Un revenu très faible qui pousse certains retraités à travailler. « Comme on a vu monter le phénomène des travailleurs pauvres, on voit aujourd’hui apparaître des travailleurs pauvres retraités, obligés de reprendre un emploi à temps partiel pour améliorer leur retraite. Ils viennent dans nos locaux, pour trouver des vêtements, de l’aide alimentaire ou avoir accès aux vacances », selon Richard Béninger, secrétaire national du SPF, cité par Boursorama. En effet selon une récente étude de la Dares « les retraités ayant un emploi représentent 4% des salariés de 55 à 64 ans, 2% parmi les temps complets et 11% parmi les temps partiels ». Pour soulager leur difficile train de vie, de nombreuses associations comme le Secours Populaire Français soutiennent les séniors et défendent leurs droits.

Les séniors de plus en plus touchés par la pauvreté et l’isolement

C’est aussi le cas des Petits frères des pauvres qui ont réagi à la revalorisation du minimum vieillesse, allocation perçue par les retraités modestes. Le montant de cette pension sera revalorisé de 30 euros « dès avril 2018 », puis de 35 euros en 2019 ainsi qu’en 2020, pour atteindre les 900 euros, a annoncé en septembre la ministre des Solidarités Agnès Buzyn. Une nouvelle que les Petits frères des pauvres qualifient de « mauvaise blague ». « Même si une revalorisation est toujours une bonne nouvelle, le compte n’y est pas », explique l’association des Petits frères des pauvres. « Cette promesse était une mesure forte, un engagement positif. On s’attendait à avoir 100 euros d’un coup pour, peut-être, atteindre un jour un minimum vieillesse à hauteur du seuil de pauvreté (environ 1.000 euros, NDLR) », a expliqué à l’AFP Isabelle Sénécal, porte-parole de l’association. Une question qui touche l’association qui a accompagné en 2016 plus de 70% des personnes avec des ressources inférieures à 1 000 euros mensuels.

La pauvreté n’est pas le seul fléau qui frappe les personnes âgées. Aujourd’hui, en France, on compte près de 300 000 personnes âgées en situation de « mort sociale », selon l’association des Petits frères des pauvres qui a présenté une étude, réalisée par l’institut CSA, auprès des plus de 60 ans. Près d’une personne sur dix, parmi elles, se sent seule « tous les jours ou souvent ». Ce sentiment et cette vie recluse touchent fortement les plus de 85 ans. Les séniors expliquent qu’ils n’ont aucune personne sur laquelle compter ni à qui se confier. 78% des sondés affirment donc sortir peu et faire de moins en moins d’activités. Et pourtant, 74% souhaiteraient voir se développer des loisirs adaptés. Ces chiffres font davantage froid dans le dos quand on apprend que d’ici 20 ans il y aurait 4 millions de séniors isolés, selon l’association Monalisa (Mobilisation pour la lutte contre l’isolement des plus âgés). Face à cette double précarité matérielle et morale, les associations agissent.

Par exemple, le Secours Catholique a créé un peu partout en France des groupes conviviaux permettant aux retraités de tisser des liens autour d’un café, des jeux ou autres activités culturelles.  En outre l’association apporte une aide au paiement de factures impayées, notamment les retards de loyer et d’électricité et soutient les petits propriétaires qui veulent isoler leur logement pour faire des économies d’énergie grâce au programme Habiter mieux et avec le soutien de l’Anah, l’Agence nationale de l’habitat. Toutefois, le Secours Catholique ne pourrait pas le faire sans un appui financier de ses donateurs.

Dites «NON !» à la violence faite aux personnes âgées

Comme si la pauvreté et la solitude ne suffisaient pas, les personnes âgées sont également souvent victimes de maltraitance. En effet, selon une nouvelle étude soutenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et publiée dans la revue The Lancet Global Health, près de 16% des personnes âgées de 60 ans et plus ont déjà été victimes de sévices psychologiques (11,6%), de maltraitance financière (6,8%), de négligence (4,2%), de maltraitance physique (2,6%) ou d’abus sexuels (0,9%) dans 28 pays du monde entier. Depuis sa création, en 2008, l’association Allô Maltraitance a reçu plus de 150000 appels, assuré plus de 97000 actions de suivi pour près de 26000 situations de maltraitance, et réalisé plus de 10000 actions d’accompagnement et de soutien (hors situation de maltraitance) auprès de 3122 personnes, selon le ministère des Solidarités et de la Santé. 81,5% des victimes sont des séniors, dont la majorité est âgée de plus de 80 ans. L’association incite le grand public à lui signaler les cas de maltraitance des personnes âgées au 3977. Un don peut aussi aider l’organisme qui protège ceux qui nous ont jadis protégés.

En effet, la génération précédente a pris soin de nous, nous a aidés à grandir et il est triste de constater que l’Etat ou la société les laisse sur le bord de la route. Soutenons les associations qui luttent pour les personnes âgées et aidons-les à rendre leur monde meilleur, juste et chaleureux…

Anna Ashkova

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