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Ils sont 800 000 en France, âgés de moins de 25 ans, à avoir perdu un ou leurs deux parents. La Fondation d’entreprise OCIRP (Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance) a trouvé que ça faisait trop. En 2009, elle a donc décidé de créer sa fondation d’entreprise pour accompagner et aider ces jeunes orphelins à construire leur avenir. Elle organise son intervention dans le cadre d’un appel à projets à destination d’associations ou de structures à but non lucratif. Les projets ont pour objectif d’aider l’enfant et sa famille, de sensibiliser le monde des professionnels de l’enfance et de l’éducation et le grand public, de soutenir la recherche en sciences sociales et en sciences humaines. Pour mieux comprendre la situation des orphelins dans le milieu scolaire en France, la Fondation OCIRP a lancé une grande enquête nationale « ÉCOLE et ORPHELINS » en partenariat avec l’Institut de sondage IFOP. À ce jour, 1 083 orphelins, et 940 enseignants et personnels de l’éducation ont répondu à ce questionnaire. Les résultats de cette enquête sont très attendus.

Trois questions à Emmanuelle Enfrein, responsable de la Fondation d’entreprise OCIRP

Actuellement, quelle est la situation des orphelins en France ?

C’est une population invisible et oubliée de la société qui leur impose le silence car en France la mort est une question taboue. Il est difficile d’aborder la mort des parents que ce soit en famille, pour ne pas réactiver la souffrance, ou à l’école, pour éviter de stigmatiser. Le deuil de ces enfants reste alors enfoui et peut être réactivé ultérieurement.

Pourquoi sont-ils plus fragiles que les autres dans le milieu scolaire ?

Jérôme Clerc, maître de conférences à l’université Charles de Gaulle-Lille 3, mène actuellement une recherche sur les conséquences cognitives que peut représenter le décès d’un parent dans l’enfance. L’élève peut se trouver dans l’incapacité de se concentrer, être attentif et mémoriser. Il peut alors se trouver en situation de décrochage scolaire, même s’il veut y arriver. Il y aussi des enfants qui veulent réussir pour le(s) parent(s) décédé(s). Ils donnent tout au risque de ne plus vivre leur adolescence. De plus, ces enfants peuvent aussi rencontrer des difficultés relationnelles avec les autres. Ils se sentent souvent différents ou en décalage. Ce sentiment peut les pousser à se mettre en retrait. Fragilisés, ils peuvent alors être plus facilement repérables pas les autres élèves qui peuvent parfois se moquer d’eux, voire les harceler.

Comment les résultats de votre enquête vont-ils vous aider dans votre mission ?

Ils nous permettront d’amorcer des pistes de réflexion pour proposer des moyens d’action, des outils concrets que l’on pourra mettre à disposition des équipes pédagogiques, des enseignants et de personnels de l’éducation. Il peut s’agir par exemple d’un guide de bonnes pratiques. Dans un premier temps, nous allons lancer un appel à projets thématique sur ces questions. Nous souhaiterions aussi travailler avec les acteurs de terrain et en partenariat avec l’Éducation nationale.

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