Hystérie collective ?

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Ce virus auquel on continue à ne pas comprendre grand-chose se joue de nous comme un personnage de roman à la Murakami.

Olivier Magnan, rédacteur en chef

Alors même que nous ne savons pas si la crise est close, à l’heure où l’on entre dans des magasins sans masque, à parler avec des vendeurs sans masque, pour devoir se masquer dans le commerce d’à côté, quand les médias se demandent tous, un jour ou l’autre, si le gouvernement en fait trop ou pas assez, quand on reste incrédule devant les scénarios d’un Comité scientifique qui pense tout possible, de la fin de la crise au reconfinement catastrophique, à voir des restaurateurs retrouver leur clientèle en terrasse quand d’autres attendent leur dépôt de bilan faute d’accueillir le moindre dîneur, constater que des manifestants hurlent des slogans sans protection mais que des musées filtrent de rares visiteurs clairsemés de par les mesures d’exception, bref quand tout est incohérence et flou, on se réveille dans un monde en délire où la maladie, la covid, n’a plus même de réalité, sinon pour les victimes et leurs familles qui se demandant pourtant de quoi est réellement mort leur proche…

Cette phrase à la Proust (sans le talent dudit) voudrait traduire par sa longueur l’univers languide dans lequel nous traînons notre fin de crise ou le début de la suivante. On pourrait aussi penser aux univers à la 4e dimension d’un Haruki Murakami. Quand je lis dans les articles du jour que nous choisissons pour vous que les designers créent des sols dessinés pour respecter la distanciation, j’ai l’impression que plus rien ne sera « normal », que la catastrophe restera ancrée dans nos vies, que la société va se réorganiser autour d’une contamination latente, enkystée, réelle et irréelle, comme le chat de Schrödinger*.

Et pourtant… Le Sars-CoV-2, quand il est la cause directe du décès d’une part congrue de la population française, restera dans les annales cliniques un « détail » des grandes catastrophes qui nous rongent sans même que nous nous en offusquions. Le tableau d’un certain général Dominique Delawarde, ancien officier de renseignement spécialiste des questions internationales et notamment des États-Unis, fait bigrement réfléchir :

Il conclut : « La Covid-19 tue peu, très peu… et elle tue d’autant moins que la plupart des décès qui lui sont attribués sont liés à l’âge et aux autres pathologies préexistantes chez les patients. Il y a donc une large part d’hystérisation de l’opinion publique, liée à la couverture médiatique très excessive de cette épidémie. »

Sommes-nous saisis d’hystérie sur la planète ? Il y a de ça…

Olivier Magnan, rédacteur en chef

* Une expérience mentale du physicien qui imaginait un chat dans une boîte, «quantiquement » à la fois mort et vivant.

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