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Ils ne jurent que par les marques, se soûlent au champagne, traînent dans les beaux quartiers et croulent sous l’argent de poche. Ce sont les membres de la tribu Fashion-hype. Les clés pour les reconnaître.

 

Signes Particuliers

Jean Diesel, accessoires tendances, fringues de marque, sac de luxe au creux du coude et mine boudeuse, les Fashion-hypes semblent tout droit sortis des pages mode du Figaro Mademoiselle. Ces adolescents des beaux quartiers revendiquent le goût du luxe, adorent les Etats-Unis, sortent en « rallye » et sont branchés nouvelles technologies. On les reconnaît à leur manière de se déplacer collés-serrés, à leurs accolades faciles et leurs airs d’enfants bien éduqués. Les Fashion-hypes proviennent de familles de « nouveaux riches » et cachent souvent, derrière une apparence superficielle, des valeurs simples qui ne demandent qu’à être cultivées.

 

Mode de vie

Les Fashion-hypes adorent faire la fête. Dès le collège, c’est par flyers qu’ils s’invitent à leurs soirées branchées. Selon Eric Barbier, ancien responsable d’un lycée privé dans le XVIème arrondissement à Paris, il existe deux types de soirées dans ce milieu : « celles où les parents invitent et surveillent discrètement le bon déroulement de la fête, et celles qui sont complètement débridées ». La cause ? Les parents absents qui « font mille choses en-dehors de la maison et laissent les clés de l’appartement à leurs enfants avec le bar rempli. Traumatisés par le discours sur la drogue, ces parents pensent qu’il vaut mieux être soûl que drogué ». Les ados ne manquent pas d’en profiter.

 

Etat d’esprit

Les Fashion-hype cherchent avant tout à être ensemble. « Chez ces jeunes, on ignore pourquoi on fait la fête. Il n’y a pas d’autre cause que le besoin d’être ensemble. Ils sont dans la fusion, explique Eric Barbier, qui porte un regard attendri mais soucieux sur les photos de soirées qui circulent sur leurs blogs, et les montrent entassés par dizaine sur un canapé. Leurs parents ont fait des enfants mais s’occupent surtout de leur carrière. Le père et la mère travaillent et ne rentrent pas avant 22h, laissant leurs enfants en grande solitude. En se tenant constamment par la main, la taille, le cou, ces jeunes tentent de combler un vide affectif ». Le danger ? « Les filles sont très naïves, remarque Eric Barbier, qui se demande « quelle maîtrise affective intérieure » ont réellement ces ados.

 

Décodage

Les Fashion-hypes inspirent souvent le rejet. Ces adolescents qui « ont tout pour être heureux », qui vivent dans de grands appartements et passent de collèges et lycées privés en écoles de commerce, semblent interdits de souffrance. Ils font partie des tribus les plus violemment critiquées que très peu tentent de décrypter. Pourtant, selon Eric Barbier, ces jeunes ont « surtout besoin qu’on essaie de les comprendre et que l’on s’intéresse à eux individuellement. Ils attendent des adultes qu’ils leur dise qui ils sont, qu’ils leur parlent d’eux, de leurs problèmes ». Leurs attitudes provocatrices ? Un moyen comme un autre d’attirer l’attention. Les Fashion-hypes ne manquent de rien, sauf « de moments simples avec leurs parents… »

 

 

Témoignage : Elisa, 17 ans

« J’essaie d’être classe, un peu chic tout gardant un style jeune. Je porte des marques simples et de luxe pour ne pas faire « parure ». De prime abord, on me dit que j’ai l’air méchante ou hautaine, mais ce n’est pas le cas ! Quand on est bien habillée et qu’on observe les gens, ils imaginent tout de suite qu’on les juge sur leur apparence. Aimer la mode ne m’empêche pas d’être ouverte et de tenir aux valeurs de respect ou de tolérance.

Je ne passe pas mon temps dans les magasins. Je fais aussi du soutien scolaire pour jeunes en difficulté, j’apporte mon aide aux personnes âgées dans les hôpitaux… Quant à ma préoccupation principale, cela reste mes études. L’alcool, la drogue ne me branchent pas. Mais je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde…

Certaines de mes amies sont de véritables parures de mode. L’une d’elles, dont les parents habitent au Maroc, vit seule dans un appartement du 16e à Paris. Son père lui a laissé sa carte bleue. C’est vraiment une souffrance. »

 

Le Fashsionhype en bref :

SES VALEURS : sens du travail, bienséance en société, respect des autres.

SES EXCÈS POTENTIELS : binge-drinking, perte de la valeur de l’argent

CONSEIL : plutôt que de l’argent, donnez-lui de votre temps pour lui parler et l’écouter.

Article réalisé par Florence PERCEVAUT

 

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