15-26 ans : premier job ? Pensez au Bafa !

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Des séjours de vacances de l’enfance à la vie d’animateur·rice de « colos » et ses fameux cinquièmes repas, il n’y a qu’un brevet !

Le fameux Bafa (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur). Accessibles à toutes et tous dès 17 ans depuis 1973, il forme et responsabilise des dizaines de milliers de jeunes chaque année. Problème, le secteur de l’animation subit la crise de plein fouet et un déficit de vocation. Une aide de 200 euros pour financer le Bafa est prévue par le gouvernement en 2022.

 

Pour son premier job, il faut faire son choix. Et à 17 ans, les options ne sont pas légion. « À cet âge, c’est soit le Bafa soit les maraîchers et les boulots agricoles ! » lance Guillaume Rousseau, responsable des activités Bafa et BAFD (aptitudes aux fonctions de directeur) à l’UFCV (Union française des centres de vacances). Le Bafa s’impose comme une option de choix, pour commencer des jobs de vacances dès 17 ans et acquérir des compétences et des responsabilités plus qu’utiles pour la vie adulte et professionnelle.

Parmi les grands organismes de formation aux métiers de l’animation, l’UFCV fait office de cador. L’association d’éducation populaire formée en 1907 est même le premier organisme en nombre de stagiaires pour des formations aux métiers de l’animation, avec environ 30 000 jeunes formé·es chaque année, soit presque un tiers du total national. Mais le secteur marque le pas, selon Guillaume Rousseau : « Forcément, nous avons été freinés par la covid, tout particulièrement lors des printemps 2020 et 2021, des périodes cruciales en vue de l’été. De quoi créer des embouteillages et beaucoup de reports de formation. » Face à la menace d’une pénurie d’animateurs, le secteur se mobilise. Pour faire connaître des formations enrichissantes, à plus d’un titre.

 

Étape par étape

Par décret, tous les organismes de formations au Bafa proposent un même parcours en trois étapes. Une première partie de formation générale théorique de huit jours, entre pairs, pour apprendre les fondamentaux du métier de l’animation. À l’issue : une première appréciation qui donne aux jeunes les points à améliorer, puis place au stage pratique de quatorze jours au sein d’une structure habilitée jeunesse et sport (maison de quartier, crèche, centre de loisirs, colonie de vacances…). Là encore, la direction de la structure fournit une appréciation aux jeunes qui doivent ensuite suivre une troisième et dernière étape d’approfondissement thématisé de six jours. Au choix : des approfondissements liés au public (petite enfance, situation de handicap, préados…), à la structure (centre de loisirs, colonie, périscolaire…) ou techniques (grands jeux, théâtre, musique…). « Nous nous revendiquons de l’éducation populaire, de ce qu’on appelle la branche de l’éducation non formelle. Il ne s’agit pas de dispenser des cours magistraux, mais vraiment d’échanger et de tout de suite mettre en pratique. Et les formations sont la plupart du temps dispensées en internat, pour une vraie mise en situation comme en séjour de vacances », résume Guillaume Rousseau. Si la formation en elle-même ne dure qu’un mois, les jeunes en ont trente pour boucler leur parcours, bien que la grande majorité opte pour un parcours rapide entamé au printemps pour directement travailler l’été suivant.

 

Encourager l’engagement et la responsabilité

Les maîtres mots : responsabilisation et maturité. « Le Bafa, c’est une première prise de responsabilité, un premier acte citoyen qui développe des compétences de travail en équipe, d’animation de projets. C’est aussi un tremplin vers la vie active. La durée de vie moyenne du Bafa, c’est deux ans, le plus souvent durant les études », souligne notre spécialiste à l’UFCV. Et à propos de responsabilités, la formation au BAFD (brevet d’aptitude aux fonctions de directeur) est ouverte depuis 2020 dès 18 ans, contre 21 jusqu’alors (l’âge médian d’obtention est de 32 ans). Elle se calque sur celle du Bafa, mais comprend un stage pratique supplémentaire et l’écriture d’un rapport sur les fonctions de direction, sur un délai de quatre ans. Attention, Bafa exigé !

Le coût des formations : il faut compter entre 400 et 600 euros pour chaque partie d’apprentissage et donc entre 800 et 1 200 euros pour le tout. Un investissement qui risque de freiner des vocations et d’inciter certain·es à ne pas clôturer leur formation. « On parle, mine de rien, d’engagement fort, de petits salaires, de travail précaire », concède notre spécialiste Bafa.

Pour répondre aux besoins du secteur, le gouvernement a annoncé en octobre qu’une aide de 200 euros sera versée en 2022 à quelque 20 000 jeunes, pour financer en partie leur formation. L’idée : réduire le manque de main-d’œuvre en aidant des jeunes à aller au bout de leur parcours. En revanche, l’UFCV et les autres organismes manquent de visibilité : « On attend de savoir quelles seront les modalités, nous ne savons pas comment les 20 000 jeunes seront choisis ni comment l’aide sera versée et le temps presse », insiste Guillaume Rousseau. Et pour cause, 2022 nous y sommes déjà.

 

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