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Ikigaï, prononcez bien ikigaille ! Cet art de vivre tout droit venu du Japon est une méthode concrète pour ikigaï voir plus clair dans ses choix de vie et d’orientation. Pour un jeune homme, une jeune fille indécis.e, il s’agit d’un guide précieux. Introduction au concept !
À force d’exiger que tout un chacun se détermine pratiquement dès le lycée, à cause d’un ParcourSup dont les aiguillages emmène nos enfants sur des voies pas forcément choisies, pas étonnant si France Stratégie constate que 40 % des étudiants changent de cursus au terme de la première année, si ce n’est dès le mois de janvier. Mais comment connaître le bon quai ? Ikigaï !
Qu’est-ce ?
L’ikigaï, littéralement « vie » et « bénéfice », pourrait se traduire par le « fruit de l’expérience » ou le « résultat de ce que nous accomplissons ». Il s’agit d’une discipline japonaise dont le principe est de se connaître intimement et de s’accepter pour rester positif. Le concept d’ikigaï est aujourd’hui également élargi à l’idée du sens de la vie. Or la quête de sens, c’est justement l’un des premiers leviers de prise de poste ou de choix d’orientation. L’ikigaï apparaît comme tout désigné pour devenir une nouvelle méthode d’orientation.
Du reste, les tests « ikigaï » font florès sur le Web. Ils se présentent le plus souvent sous la forme de quatre cercles qui s’interpénètrent : ce que j’aime, ce dont le monde a besoin, ce en quoi je suis doué, ce que je peux faire pour être rémunéré. Au croisement de chaque cercle, apparaissent de nouvelles catégories : le concept « passion » au croisement de ce que j’aime faire et de ce en quoi je suis doué, l’idée de « mission » à la croisée de ce que j’aime faire et de ce dont le monde a besoin, la « vocation » au carrefour de ce dont le monde a besoin et ce que je peux faire pour être payé, et la « profession » qui concentre ce sur quoi je suis doué et ce pour quoi je peux être payé.
Dans le mode de vie qu’est l’ikigaï, tout est question de balance. Surtout, chaque croisement entre deux cercles soulève des zones de satisfaction et d’insatisfaction. Par exemple, satisfaction et excitation mais sentiment d’incertitude sont le lot des projets qui sont à la croisée de la mission et de la vocation. Entre la profession et la mission, se battent les notions de sécurité mais aussi de vide. En suivant à la lettre l’ikigaï, l’on est supposé comprendre qu’un seul et même métier ne peut pas nous contenter et que notre mode de vie doit alors prendre le relais pour nous donner plus de satisfaction.
Réfléchir sur soi par rapport aux univers professionnel et privé
L’autre vertu de cette méthode héritée de l’art de vivre japonais est de donner le moyen à l’adolescent.e de se concentrer sur lui.elle-même, non pas de façon égocentrée mais de manière à ce qu’il prenne conscience de ces attentes personnelles sur ses interactions dans les mondes professionnel et personnel.
Réfléchir sur « ce sur quoi je suis doué » aide à reprendre confiance dans une période d’incertitude et surtout de projeter l’élève ou l’étudiant.e dans un monde qui exige bien plus que des résultats scolaires. L’ikigaï plonge, entre autres, votre enfant dans le monde des compétences humaines et socio-émotionnelles. Au moment de l’orientation, c’est l’occasion d’élargir son champ des possibles. Car rappelons-le, à la fin du lycée, le monde de l’entreprise chez un jeune se résume bien souvent à son stage de troisième, à des boulots d’été et à des représentations biaisées du quotidien professionnel des parents. Réfléchir sur ses qualités apporte de la confiance en soi, à la condition de s’émanciper des grilles de lecture stéréotypées en termes d’orientation scolaire. Un élève moyen ou en échec va également appliquer l’ikigaï pour mettre en valeur ses réussites. Votre rôle de parents, ici, est donc d’être médiateur de ses qualités en les pointant et en les contextualisant hors du monde scolaire en montrant qu’elles se révéleront utiles à tel métier ou à son épanouissement.
Un mode de vie qui responsabilise davantage l’adolescent
L’ikigaï se joue entre le duo parents-adolescents qui auraient entamé une démarche globale de responsabilisation de l’enfant en dehors du système scolaire. Difficile pour un.e ado pressuré.e par les résultats scolaires de s’ouvrir à d’autres choses quand il s’agit de l’unique facteur de réussite pour les parents et lui.elle. Du reste, les ouvrages qui se consacrent à l’ikigaï, expliquent d’abord que la méthode relève d’un mode de vie. Cette connaissance de soi chez l’adolescent passe d’abord par le besoin de s’accorder du temps sur ce type de réflexion. Du temps libre qui n’est ni parasité par le travail ni par les proches et la famille… Cette connaissance de soi prend du temps et demande une certaine ritualisation pour être efficace : consigner le fruit des réflexions par écrit et les expérimenter. Vous l’aurez saisi, les vertus de l’ikigaï sont infinies. Votre adolescent va vouloir tester, expérimenter sa manière d’être dans le monde. En ce sens, cet art de vivre passe par une réflexion sur ce qu’il.elle aime faire, réduit les distractions, limite l’usage infernal des réseaux sociaux et va même jusqu’à s’interroger sur le pourquoi de certaines relations amicales…