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Ça arrive : le puîné arrive et l’aîné régresse (ou pas du tout, dès lors que le bambin ne se sent pas menacé). La plupart du temps, l’épisode est temporaire. Il arrive, plus rarement que toute la vie d’un être reste ébranlée par ce « choc » mal vécu. Pour l’enfant de 1 à 3 ans, la tranche d’âge la plus vulnérable, ce sont des signes de jalousie qui risquent de se manifester. Traduction : il ou elle va souhaiter que le nouveau-né soit ramené à l’hôpital, il ou elle pourrait même lui faire du mal du mal par accident. Ou simplement l’aîné·e cherche à attirer l’attention par un comportement infantile (pipi au lit, demande d’allaitement…).
En amont d’abord, vous préparez la venue. Mais si malgré tout de tels signes surviennent, agissez.
1 – N’attendez pas la naissance du bébé…
Impliquez votre enfant dans votre grossesse dès son début pour l’aider à se faire à l’idée qu’il ne sera plus l’enfant unique. Vous décelez de l’agacement ? Ne vous inquiétez pas, il aura neuf mois pour se faire à l’idée. Invitez-le·la à parler au bébé, à toucher votre ventre quand le bébé bouge ou encore montrez les clichés ou les vidéos de vos échographies. Et vers la fin de la grossesse, pourquoi ne pas préparer ensemble la chambre du bébé et ses affaires ? Des livres comme Petit Loup devient grand frère, Il y a une maison dans ma maman ou encore T’choupi bientôt grand frère seront aussi d’excellents supports, surtout pour les tout-petits, pour expliquer l’arrivée d’un nouveau-né à la maison.
2 – Préparer un cadeau de la part de l’aîné·e…
N’hésitez pas à préparer un cadeau pour le bébé avec votre aîné·e. Le mieux est que ce soit lui·elle qui le choisisse. Le cadeau marquera le début de son rôle de grand frère ou de grande sœur. Il·elle l’offrira au bébé lors de son arrivée à la maison.
3 – Mais aussi de la part du bébé !
C’est la célèbre psychanalyste Françoise Dolto qui est à l’origine de l’idée d’offrir un cadeau à l’aîné·e de la part du nourrisson. Une façon de montrer à l’enfant que le bébé l’aime déjà ou une manière de gratifier son nouveau rôle d’aîné·e.
4 – Évitez une longue séparation à l’accouchement
Il est préférable que votre aîné·e soit gardé·e chez vous par un membre de votre famille ou une personne de confiance. Rester dans son cadre habituel lui évitera des angoisses. Si les visites à la maternité ne sont pas autorisées, pensez à appeler votre enfant par FaceTime ou WhatsApp pour garder un lien avec lui durant votre absence.
5 – Planifiez votre retour de la maternité
Dans l’idéal, il vaut mieux rentrer de la maternité lorsque votre premier enfant est là. Petite précaution : laissez le papa, s’il est là, porter le bébé dans ses bras devant votre aîné·e, au début. De quoi faire des câlins à votre premier, lui offrir des petits cadeaux de la part du bébé et le questionner sur son quotidien en votre absence. Il aura sûrement beaucoup de choses à vous raconter !
6 – Respectez ses émotions
Il se peut que votre enfant ne soit pas content, se montre jaloux et ne soit pas sage. Ne le grondez pas. Il est important d’entendre et d’accueillir ses émotions. Ce n’est pas une mince affaire que de devoir partager son papa ou sa maman avec un nouveau bébé qui accapare toute leur attention ! La colère et la jalousie sont « normales », au moins légitimes. En revanche, soyez clairs, père et mère, sur l’idée que quels que soient ses sentiments, il doit respecter le bébé et ne jamais le blesser. Il ne sert à rien de forcer le lien. Avec le temps, l’enfant finira par s’habituer à son petit frère ou à sa petite sœur. Commentez les réactions du bébé quand il voit votre aîné (ses sourires, ses cris, ses rires, etc.). Donnez-lui envie de se rapprocher du bébé cadet, de lui parler, voire de lui faire un bisou ou un câlin.
7 – N’ouvrez pas les cadeaux du bébé devant l’aîné·e
Le nouveau-né est souvent couvert de cadeaux. Seul hic, les gens oublient ses frères et sœurs. Pourquoi ne pas le signaler à votre entourage ? Un petit livre, des gommettes, des bulles de savon… Ces petites attentions feront certainement plaisir à votre enfant. Et si quelqu’un a oublié de lui offrir un petit quelque chose, essayez d’ouvrir à son insu les cadeaux de naissance du second pour éviter des pleurs et de la jalousie.
8 – Consolidez des liens
Difficile de se libérer pour son premier enfant quand on doit s’occuper toute la journée d’un petit bébé. Pourtant, il est important de faire preuve de disponibilité pour son aîné·e afin qu’il·elle ne se sente pas abandonné·e. N’oubliez pas, les petits moments de qualité (même très courts) sont précieux !
9 – Donnez-lui des responsabilités
Impliquez votre enfant dans les soins du bébé pour qu’il ou elle sache qu’il·elle a un rôle à jouer. Donner le bain, changer la couche, petites crèmes… Il ou elle se sentira important·e.
10 – Et puis… laissez-le·la régresser un peu
Il est possible que votre aîné·e (même « grand·e ») adopte tout d’un coup un comportement qui n’est plus de son âge pour attirer votre attention : pleure comme un bébé, réclame un biberon ou une tétine, demande votre présence pour s’endormir le soir. N’interdisez pas ce changement de comportement mais verbalisez-le. Il passera rapidement ! Si non, consultez. Il ne faut surtout pas que cette régression s’installe et perdure.
Anna Guiborat