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Même si nos déplacements sont limités, des millions de gens, adultes comme jeunes gens, vont affronter de nauséeux voyages. Mal des transports, dit-on. On a tout essayé. Depuis la Nautamine que les moins de 50 ans ne connaissent pas forcément jusqu’à la mise à la terre de la caisse de l’auto, guère plus efficace. Mais d’où vient ce que les médecins nomment cinétose – maladie du mouvement ? Et comment s’en prémunir ?
Tout semble indiquer que l’humain qui se promène jusqu’à la Lune ne soit pas spécialement équipé pour les déplacements ! Il est sujet au « dysfonctionnement temporaire des centres cérébraux de l’équilibre ». Une mécanique complexe d’orientation : quand on se meut, de multiples capteurs, dans l’oreille moyenne, les membres et les yeux, rétablissent l’équilibre. Mais si certains de ces capteurs perdent en cohérence, notre belle mécanique s’enraie : vertiges, nausées (suivies ou non de vomissements), sursalivation, respiration accélérée, sueurs froides traduisent notre perte d’équilibre.
Aucun remède réellement efficace
Exemple type (quoique rare) : vous regardez un film. Vos yeux disent au cerveau « mouvement ». Mais pas vos membres. Voiture ou bateau : votre corps bouge sur plusieurs axes, s’accélère, décélère, tourne. En haut, dans l’ordinateur de bord, ça se mélange un peu : mal des transports.
Les sujet·tes au mal savent empiriquement l’atténuer : ne pas s’asseoir à l’arrière des Dauphine, selon Bashung (pas non plus dans les ID et les DS de naguère, leur suspension hydropneumatique en a terrassé plus d’un·e !), ne pas lire (un calcul de plus pour le centre débordé, mais moins sensible en avion ou en train), se placer dans le sens du déplacement, éviter de se trouver à fond de cale…
Le seul remède un tant soit peu efficace restent les antiémétiques et les antinauséeux (quoique la seule évocation de la Nautamine puisse déclencher un effet de Pavlov !). L’ennui est qu’ils endorment. Ils sont censés bloquer certains neurotransmetteurs pour atténuer les effets contradictoires parvenus au centre de l’équilibre. Ils sont incompatibles avec d’autres dépresseurs du système nerveux (drogue, alcool, somnifères…). La scopolamine, un temps étudiée, aurait produit chez des hommes en bonne santé un effet plus efficace. Le conditionnel s’impose.
Alors quelques trucs pragmatiques pourraient aider :
• En bateau : garder un œil sur l’horizon ou scruter les dauphins (ou les baleines). Naviguer sur mer d’huile (pas toujours suffisant) pour s’entraîner. Mâcher du gingembre (psychologique ?).
• En bateau et à bord d’autres véhicules : essayer les bracelets d’acupression, mais aucune étude n’en a démontré l’efficacité. Ou les lunettes avec horizon intégré, brevetées. On demande à… voir.
• En « crise », le mieux est de s’allonger, prendre l’air, boire (de l’eau !).
Et si jamais le mal des transports vous vaut une bonne migraine, consultez : un autre trouble neurologique pourrait entrer dans la danse (laquelle est à éviter…).
Olivier Magnan