Jeunesse : et si je choisissais un métier dans l’associatif ?

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Pourquoi ne pas commencer sa vie professionnelle par le milieu associatif ? Une réponse évidente pour concilier valeurs, sens au travail et épanouissement personnel, trois des piliers essentiels des nouvelles générations.

A l’heure des bullshit jobs et des bore-out, des dépressions professionnelles causées par l’ennui ou une mise au placard, les jeunes générations cherchent à mettre du sens dans leur emploi. Un métier dont elles peuvent être fières selon ces nouvelles générations est un métier dans lequel elles se sentent utiles. Depuis plusieurs années déjà, les générations Y et Z font d’ailleurs passer la quête de sens avant la rémunération dans le choix de leur futur métier. Bien que mal connu, le milieu associatif fait pourtant travailler plus de 1 800 000 travailleurs. Ces métiers du tissu associatif sont donc considérés comme porteurs de sens et épanouissants pour les jeunes et leurs parents, selon une enquête réalisée par TNS Sofres. Outre le fait que les associations sont portées vers les autres, ces dernières sont devenues un lieu professionnel où s’épanouir. D’autant que, toujours selon cette étude, 83 % des associations sont jugées dynamiques et 80 % respectueuses des conditions de travail. En 2018, les associations représentent à elles seules près d’un salarié du privé  sur dix et ce chiffre devrait continuer d’augmenter. En effet, le secteur a amorcé et ce, depuis plusieurs années, une transformation lourde. Le secteur associatif se professionnalise en faisant appel à de nouvelles ressources clés. Parfois même, les associations opèrent une bascule dans le plan d’affaires pour s’offrir un peu plus de visibilité en termes de trésorerie et d’investissements. En plus de pouvoir aider les autres, c’est aussi pour leurs collaborateurs le moyen de s’épanouir personnellement dans un milieu les employeurs sont jugés pour 83 % et 80 % dynamiques et respectueux des conditions de travail.

Un milieu qui se professionnalise

Selon Recherches & Solidarités, au sein du secteur privé, le secteur associatif est proportionnellement très peu présent dans certains domaines comme la recherche et le développement scientifique ou encore dans les activités d’hébergement. Inversement, les associations sont quasiment les seuls acteurs privés dans certains secteurs comme l’aide par le travail (94 % des salariés), ou encore l’accueil et l’accompagnement sans hébergement d’enfants et d’adolescents (95 %). Le secteur privé de l’enseignement se compose d’un peu moins de 60 % de salariés associatifs, celui du sport de 71 %, celui de l’hébergement médico-social de 71 % également, et le domaine social sans hébergement comporte près de 77 % de salariés associatifs.
Les associations sont proportionnellement moins présentes dans la santé et dans les activités culturelles.

Quelles transformations pour ce secteur ?

Dans la même dynamique qu’une entreprise, le monde associatif évolue et investit de plus en plus de temps et d’énergie à se structurer et à consolider son fonctionnement. Cette professionnalisation passe par l’optimisation des ressources humaines et matérielles et des process opérationnels. Nombreuses sont les structures associatives à chercher et trouver l’inspiration auprès d’entreprises du secteur privé pour revoir leur fonctionnement. Le tout en gardant à l’esprit la non-lucrativité et leurs valeurs inhérentes.
Notons que dans une conjoncture où le contexte social et institutionnel est plus exigeant, les ressources humaines du secteur associatif doivent elles aussi être actrices de cette transformation. Cela dit, elles doivent donc de plus en plus maîtriser des compétences spécifiques qui dépassent bien souvent les connaissances et la disponibilité des bénévoles. Cette tendance explique en partie pourquoi les associations deviennent de plus en plus exigeantes en matière de recrutement tout en se tournant de façon de plus en plus systématique vers le salariat associatif.

Quelles sont les compétences recherchées par les associations ?

Une constante en termes de recrutement perdure : les compétences techniques ne suffisent pas, les associations sont avant tout à la recherche d’un « savoir-être » qui sera en adéquation avec leurs valeurs. Au-delà de ce premier constat, 75 % des recrutements concernent les fonctions supports. Ainsi, les compétences en analyse financière, en ressources humaines, dans le digital ou encore en assistanat sont très recherchées. 84 % des associations déclarent avoir besoin de compétences dont elles ne disposent pas en interne selon le panorama du pro bono 2016. Ces compétences concernent principalement les métiers de la communication, de la finance, des relations publiques et les fonctions stratégiques. Selon Pages Personnel, les compétences les plus attendues concernent respectivement les métiers de la communication (stratégie, réalisation d’une vidéo), de la finance (appel à la générosité et modèle économique), des relations publiques (stratégie, relation presse et rédaction d’outils presse) et de la stratégie marketing et commerciale (partenariats et plan de développement).

Se méfier des clichés

Parfois l’associatif souffre d’un déficit d’image. Quels sont les biais cognitifs sur ce secteur ? Les réticences à intégrer le secteur non lucratif proviennent d’une représentation associée à un manque de professionnalisme qui peut également évoquer une certaine insécurité de l’emploi. Selon une enquête menée par le CNRS, près de 47 % des contrats en milieu associatif étaient des CDI. Alors que la tendance est d’aller vers de grandes entreprises, considérées comme plus sûres, les métiers associatifs sont pourtant des métiers d’avenir.
En contrepartie, les atouts de la marque employeur du secteur associatif tiennent généralement aux thématiques portées et aux valeurs véhiculées. Ce faisant, 50 % des étudiants des grandes écoles de commerce déclarent qu’ils souhaiteraient travailler dans l’Economie sociale et solidaire (ESS).

Toutefois, il faudrait également se garder d’autres clichés. Et notamment de celui qui dirait qu’au sein d’une association c’est plus « cool » ou que les exigences sont moins importantes. Car finalement, la principale différence qui existe entre association non lucrative et entreprise n’est que la seule notion de bénéfice.

Malgré ces clichés, l’apport d’un emploi dans le milieu associatif se situe essentiellement dans deux aspects qui contribuent grandement au développement personnel : l’enrichissement et l’engagement. Travailler pour une association qui défend vos valeurs établit un rapport plus affectif au travail. Rappelons également que le travail dans l’associatif est régi par le même droit du travail que les autres secteurs. En revanche, les salaires sont visiblement plus bas. A poste égal, les salariés sont payés 10 % à 20 % moins pour les bas salaires, et 20 à 30 % pour les hauts salaires sauf exception des secteurs santé et médico-social.

Rappelons enfin que plusieurs travaux, tels ceux de Recherches & Solidarités, ont récemment montré que s’engager pour une association a des effets positifs sur le bien-être. Cela concerne les donateurs, les adhérents, les dirigeants d’association, et même les employés.
Toutes ces personnes présentent effectivement un surcroît d’enthousiasme, de confiance et d’optimisme par rapport au reste de la population. Alors convaincu ?

Geoffroy Framery

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