10 raisons de s’engager pour les plus démunis

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« La pauvreté est la pire forme de violence », disait Gandhi. La bascule vers une situation très précaire se réalise parfois en un battement de paupière. Une perte de boulot, une séparation, l’absence de proches dans la ville ou vous habitez… Vite et fort. La paupérisation des populations fragiles et ses conséquences sont un combat de tous les instants pour le monde associatif. Pourquoi ne pas donner un peu de vous en tant que bénévole ou professionnel ?

1 – C’est un moyen de lutter contre une véritable souffrance psychologique

Souvent, un être démuni perd en dignité et en estime de soi. Ne pas accéder à un point d’eau ou percevoir des revenus suffisants vous rend la vie souffrance. Être dans la rue, dans une situation précaire, signifie bien souvent recevoir sans rien pouvoir donner en retour, se perdre dans des démarches labyrinthiques pour accéder à ses droits, entendre des réflexions qui humilient… Dans un contexte où les inégalités s’accentuent, agir pour les plus démunis est un moyen d’améliorer la vie de quartier de vos villes et de lutter contre le sentiment d’insécurité des recalés du « normal ». Le monde associatif joue un rôle majeur. Il promeut une culture de la solidarité à contre-courant de la culture dominante fondée sur l’individualisme et la compétition.

2 – Lutter contre l’indifférence et réfléchir aux mécanismes de la pauvreté

La fraternité, troisième élément de notre devise républicaine, n’est pas un vain mot. En ce sens, lutter en faveur des plus démunis est tout simplement une façon de ne pas ignorer les pauvres et d’agir en conséquence. Comme le soulignait l’économiste américain John Kenneth Galbraith, nombreuses ont été les doctrines qui ont justifié de notre indifférence à l’égard des pauvres. Entre le malthusianisme et le darwinisme social, le pauvre a toujours été coupable de sa pauvreté. Vivre le quotidien des démunis fait prendre de la hauteur sur les doctrines dominantes et inscrire nos actions dans un mode de pensée critique et réfléchi.

3 – Lutter contre le manque d’information et devenir un citoyen actif

Il est monnaie courante qu’une personne défavorisée se retrouve coincée dans une série de démarches administratives qui la font renoncer au tracassin administratif. Pour glaner des aides, on vous demande de remplir un formulaire en ligne sur un beau PC… Où est l’erreur ?
Car l’échec récurrent chez les personnes demanderesses d’aide est leur solitude face à la multiplication des exigences qui leur sont imposées.

4 – Changer de regard sur notre société

La pauvreté est un sujet idéologique. Tout l’enjeu est de mettre en avant les démarches de
revalorisation sociale des personnes qui vivent en situation de pauvreté. Il faut casser l’image d’assisté. C’est en prenant conscience de la complexité des situations vécues qui entraînent des personnes seules et des familles dans des difficultés indicibles que l’on comprend mieux le combat quotidien qu’elles mènent pour s’en sortir.

5 – La pauvreté : un fléau qui ne décroît pas et qui touche des populations déjà fragiles

Entre cinq et huit millions de Français/es vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1 026 euros par mois (autrement dit, garantir un minimum retraite de 1 000 euros, c’est déjà, pour le gouvernement, condamner autant de millions de compatriotes à la pauvreté !) Les jeunes, les femmes et les agriculteurs sont les plus touchés. Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie (revenus après impôts et prestations sociales) est inférieur au seuil de… pauvreté. Cherchez la tautologie. Encore s’agit-il de la mesure de la pauvreté financière, mais la pauvreté s’étend à d’autres domaines tels que l’habitat, l’habillement et la vie sociale. Parmi ces millions de pauvres, près de 2 millions sont des enfants et des adolescents, les familles monoparentales et les plus de 60 ans représentent 12 % des plus démunis. Le nombre de familles monoparentales n’a cessé d’augmenter depuis les années 1970, mais dans des proportions très différentes selon les régions. Ces familles à la recherche de logements bon marché se retrouvent dans les quartiers les plus pauvres. Leur nombre devient presque un indicateur de la précarité d’une ville.

6 – Des jeunes de plus en plus engagés

Aujourd’hui, plus d’un jeune sur 5 est engagé bénévolement dans le domaine associatif. Pour les 15-34 ans, selon une étude SolidaiMe, l’engagement bénévole évoque des actions concrètes de soutien en faveur des autres : interrogés sur les notions qui leur viennent à l’esprit, plus d’un sur 3 (35 %) mentionne spontanément la solidarité et l’entraide, 18 % parlent d’altruisme, de générosité et de partage. L’envie d’être utile et la cause défendue constituent des moteurs d’engagement pour les jeunes. L’étude SolidaiMe met en exergue les leviers de motivation des jeunes qui reposent sur deux axes principaux : avant tout l’envie d’être utile, citée par près de la moitié des personnes investies, puis le domaine de l’association, exprimé par plus de 45 % des bénévoles. La cause défendue par l’association tient une part croissante dans la démarche d’engagement bénévole. Les associations dont les jeunes volontaires sont membres poursuivent des objectifs variés, pour beaucoup dans les domaines de la solidarité et de l’entraide.

7 – Donner de soi ne signifie pas seulement donner de son temps ou de son argent

De nombreuses associations reconnues d’utilité publique ou des fondations avancent l’argument fiscal pour vous convaincre d’investir. Effectivement, le calcul est intéressant. Mais faire un don n’est pas votre seule option : vous pouvez penser au mécénat de matériel si vous possédez des équipements, voire au don de compétences ou d’expertise. Avec, même, le concours de votre entreprise. Le moyen ainsi de participer activement à la politique RSE de votre activité principale.

8 – Contribuer concrètement à un monde meilleur

Nous sommes souvent pris dans l’étau de notre quotidien, pressurés entre la charge mentale de nos enfants et l’exigence quotidienne de nos emplois. Peu de temps et surtout de disponibilité intellectuelle pour être altruiste. Pourtant, un nombre grandissant de plates-formes allouent plus librement votre temps aux associations en vous proposant d’agir de façon flexible et locale. Une raison de plus pour agir pour la société que vous allez léguer à vos enfants.

9 – Ce ne sont pas les associations qui manquent

Les associations pour les plus démunis sont pléthores en France. La législation et la façon aujourd’hui d’auditer et de labelliser les associations et leur gestion facilite le choix de vos combats. Parmi le maillage associatif qui distribue des produits et services de première nécessité, voici un florilège des associations les plus connues. Les Restos du cœur, fondée par Coluche en 1985, reconnue d’utilité publique, rassemble plus de 66 millions de bénévoles qui distribuent des repas gratuits, mais aussi une aide pour tous les aspects de la pauvreté (insertion…). Idem pour le Secours populaire français qui mobilise 80 000 bénévoles et collecteurs contre l’exclusion et propose des solutions pour les hébergements d’urgence. Les Petits frères des pauvres accompagnent, eux, les personnes seules, malades et démunies face au quotidien. Le Secours catholique, fondé en 1946 par l’Église catholique, a pour mission d’apporter tout le soutien aux nécessiteux sans distinction sociale, religieuse ou politique, tout en respectant les valeurs de l’Évangile. Last but not least, Emmaüs, fondé par l’Abbé Pierre en 1950, développe une activité de chiffonnier/récupérateur et rassemble 62 000 bénévoles…

10 – Créer une asso, simple comme bonjour

Lisez, dans ce numéro page 48, le compte rendu des Trophées de l’engagement créés par MSC Assurances : ils récompensent l’engagement associatif de jeunes à l’échelle locale. Outre la facilité des démarches administratives (pour une fois ! lire Parenthèse n° 71) pour créer son association, force est de reconnaître qu’il existe de nombreux leviers territoriaux pour rapidement gagner en crédibilité et en notoriété afin de développer sa vision de l’aide aux plus démunis. Une façon de vous engager si vous ne vous retrouvez pas dans les associations existantes.

Geoffroy Framery

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