Temps de lecture estimé : 4 minutes
Œuvrer pour les autres, agir de façon concrète, nouer des relations, donner du sens à son quotidien ou encore acquérir et développer des compétences et des qualités nouvelles. Voilà de bien nombreux bienfaits du bénévolat. Avec retombées sur la vie professionnelle, future ou actuelle.
La France compte environ 20 millions de bénévoles, selon France Bénévolat. Tous et toutes s’y investissent pour des raisons variées : se tourner vers les autres, décrocher un bon poste, se sentir utile… Autant de satisfactions bien réelles qu’un professionnel en poste ou un·e jeune étudiant·e trouvera via le choix du volontariat.
Un atout sur le CV pour se démarquer
« L’engagement des plus jeunes se comprend comme un moyen de s’insérer professionnellement et économiquement », explique Jean-Michel Peter de l’université Paris Descartes dans une étude de Recherches & Solidarités. « Ils et elles bénéficient d’une expérience que l’action bénévole va leur donner, mais en même temps ils et elles sont souvent dans la recherche d’un véritable emploi et d’une expérience professionnelle », ajoute ce membre du comité d’experts de Recherches & Solidarités.
Une façon aussi de se démarquer face aux autres candidat·es. Aujourd’hui, tout le monde affiche un parcours plus ou moins similaire (formation généraliste, stages en cohérence avec son domaine d’études, jobs étudiants, expériences à l’étranger, qui depuis quelques années, est devenue la norme). Alors ce « truc en plus » qui pourrait faire passer son CV sur le dessus de la pile de l’employeur est l’engagement dans une association. « Le bénévolat aide à combler un trou dans son CV, explique Isabelle Persoz, présidente de Tous Bénévoles. Durant l’épidémie de coronavirus, de nombreuses personnes se sont retrouvées au chômage. Certaines ont opté pour le bénévolat. Lorsqu’elles vont commencer à chercher du travail, ce point ne sera pas négligé pas les employeurs : elles ne sont pas restées les bras croisés. »
Associations locales ou nationales comme les Restos du Cœur, la Croix-Rouge, Emmaüs, le Secours populaire ou le Secours catholique, , les associations pour la protection animale, voire une association étudiante… Il existe plus d’un million d’associations en France. Il suffit de quelques clics pour trouver une structure où s’engager. Des sites comme Espace Bénévolat (www.tousbenevoles.org) ou France Bénévolat (www.francebenevolat.org) mettent en relation leurs associations adhérentes avec les bénévoles. Et si on n’arrive pas à choisir, il est possible de déposer sa candidature pour être contacté·e directement par les associations. De son côté, le site d’Animafac (www.animafac.net) recense de nombreuses associations étudiantes. Et le site www.betobe.org., propose du bénévolat en ligne ! Graphisme, multimédia, traduction, etc., toutes les missions sont possibles !
Ouverture d’esprit et soft skills
« L’engagement associatif s’avère un substitut à l’activité professionnelle, ainsi qu’une façon de rester dans le tissu social actif. Le bénévolat des jeunes se présente comme une porte d’entrée dans la vie professionnelle pour ceux qui ont besoin de prouver sur le terrain qu’ils sont “employables”, voire d’acquérir un capital humain adapté à une société du savoir en développement », détaille Jean-Michel Peter.
Le volontariat rime avec l’acquisition de nombreuses compétences et qualités très demandées par les recruteurs d’aujourd’hui. Depuis quelques années, les employeurs sont à la recherche de profils aux softs skills – compétences non techniques (lire encadré) – très particuliers. Autonomie et capacité d’adaptation en tête de liste. Il est donc important de mettre en avant les compétences développées lors du bénévolat comme la gestion du stress ou la rigueur. « Quand on dit sur son CV avoir fait du bénévolat, on montre qu’on est adaptable à des enivrements qu’on ne connaît pas. Qu’on est quelqu’un d’équilibré. Toutes les qualités d’esprit d’équipe et la capacité d’innover doivent être mises en avant », note Isabelle Persoz.
Pour les actifs, le bénévolat présente aussi de nombreux bienfaits. C’est d’abord un bon moyen de se créer un réseau professionnel et de multiplier les contacts. Puis d’acquérir ou continuer à cultiver des compétences pour progresser sur le plan professionnel. Apprendre à mettre en place une campagne de communication, organiser un projet et tout mettre en œuvre pour qu’il aboutisse ressemble en tout point à un projet d’entreprise. Sur le plan humain, cette expérience recale ses priorités et encourage à s’ouvrir à d’autres réalités. « On oublie souvent que certaines personnes n’ont rien. Alors quand on fait du bénévolat auprès des plus démunis, on ne voit plus les choses de la même manière », raconte Lisa, qui assure chaque hiver des maraudes avec une association parisienne.
Une action productrice de droits à la formation
« Le bénévolat aide à se réorienter vers autre chose. Ceux qui s’intéressent à l’économie sociale et solidaire en découvriront beaucoup au sein d’une association », explique Isabelle Persoz. Notez que le compte d’engagement citoyen (CEC) est rattaché au compte personnel d’activité (CPA). Le CEC recense donc les activités de bénévole de chacun qui ouvre à des droits aux formations inscrits sur le compte personnel de formation (CPF). La durée nécessaire à l’acquisition de 240 euros sur votre CPF varie selon l’activité réalisée.
Enfin le bénévolat implique du concret. Se sentir utile ici et maintenant. « Il n’en est pas toujours de même au sein d’une entreprise », note Isabelle Persoz : 90 % des Français·ses estiment important que leur entreprise leur laisse donner un sens à leur travail et 85 % pensent qu’il est fondamental de se sentir utile aux autres, selon une enquête réalisée par Ipsos en 2020. « Venir en aide à une cause fait du bien. On donne quelque chose de précieux : son temps ! Et quand on le donne aux autres, ce n’est pas un temps perdu », explique Pierre, conseiller bancaire à Toulouse.
Anna Guiborat