Temps de lecture estimé : 3 minutes
Dragons, fées, sorcières, vampires… De toute éternité, ils et elles peuplent l’imaginaire enfantin (et l’imaginaire tout court). Des contes de Perrault au Seigneur des Anneaux, la littérature du merveilleux séduit des générations. Quelle est la recette d’un tel succès ? Récits initiatiques, invitation au voyage ou phénomène d’identification. Les atouts du genre sont nombreux. Depuis des décennies, les parutions de livres fantastiques ne faiblissent pas et les ventes en librairie battent des records. La littérature de l’imaginaire n’a qu’un seul mot d’ordre : faire rêver.
Cette littérature fantastique trouve son origine dans les contes traditionnels. Les récits modernes empruntent aux contes de Perrault, de Grimm et d’Andersen, les ténors du genre, deux éléments clés : un amour du merveilleux et un enseignement moral. Ces récits d’aventure accessibles dès le plus jeune âge constituent une véritable porte d’entrée dans la lecture ! Mais la littérature fantastique n’en reste pas moins une discipline exigeante, preuve en est : « On peut en lire toute sa vie », souligne Justine Breton, maître de conférences en littérature française à l’Université de Reims. L’apprentissage de la lecture est un véritable défi pour nos enfants. Encouragé par les scénarios fantastiques. La saga Harry Potter en est la parfaite illustration. L’objectif est simple : accompagner le lecteur et l’aider à grandir.
La Fantasy possède ses codes. Et la pluralité et la variabilité de ses supports. Les enfants passent des jeux vidéo aux films et des films à la lecture. Un effet « ping-pong » résolument logique puisqu’en Fantasy, les supports se répondent. À ce sujet, Justine Breton est formelle : « Les personnes qui aiment le fantastique ne se limitent pas à un seul domaine. » Ce genre transmédiatique constitue à lui seul une invitation à la lecture. Les films et les jeux vidéo donnent souvent envie aux consommateur·rices de s’intéresser aux livres de l’auteur·e.
Les romans fantastiques : un succès transgénérationnel
La formule fantastique résulte d’un équilibre entre divertissement et apprentissage. Mais qu’est-ce qu’un roman fantastique a de plus qu’un roman jeunesse classique ?
Le premier élément de réponse, c’est le processus d’identification. Les jeunes lecteur·rices s’identifient à des personnages qui font écho à leur propre histoire. Le genre fantastique offre une grande amplitude et de nombreuses clés de compréhension. La stratégie d’association, qui consiste en l’importation d’éléments réels et fictifs dans un récit, est riche en enseignement. Les personnages évoluent dans un univers fantastique mais conservent une structure familière. La fiction joue un rôle didactique.
Dans les récits fantastiques, les personnages sont complexes, approfondis et les récits nuancés. Notre spécialiste l’affirme, « les univers fantastiques sont rarement manichéens ».
L’imaginaire est un genre qui épouse la nuance. Cette approche très actuelle explique en grande partie le succès transgénérationnel de ses œuvres pionnières. Aujourd’hui, Harry Potter et le Seigneur des Anneaux s’inscrivent dans notre patrimoine culturel.
Pour Justine Breton, la portée de la littérature fantastique est claire, il s’agit du « remède à tout ! »
La littérature fantastique, une thérapie ?
Les récits imaginaires et merveilleux possèdent des vertus thérapeutiques. Ils proposent des modèles stimulants aux enfants. L’identification est forte, on l’a dit, en particulier pour les plus jeunes. Des thématiques reviennent : rejet, peur de l’abandon. Mais le constat reste positif. Dans la vraie vie, les enfants ne sont pas abandonnés dans les bois ni obligés de retrouver leur chemin avec des petits cailloux, comme le petit Poucet des contes de Perrault. Les personnages sont des sources d’inspiration, des valeurs positives, nécessaires pour se construire. La fantasy, c’est le monde de l’entre-deux. Les personnages se construisent et s’adaptent à leur environnement, font face aux obstacles. Une belle parfaite métaphore de l’adolescence, finalement.
Loin de se cantonner au sous-genre, la littérature de fantasy possède de véritables qualités. N’hésitez plus à garnir vos étagères de ces œuvres fantastiques… Que vos enfants soient ou non des lecteur·rices averti·es, ils et elles trouveront leur bonheur au cahot de ces mondes !