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Que valent les nombreux sites et applications pour apprendre l’anglais ? Passage en revue.

Combien d’entre nous ont été surpris de l’habileté avec laquelle les plus jeunes savent utiliser les nouvelles technologies avant même de savoir lire ou parler correctement ? Combien ont pu voir un enfant en bas âge utiliser une tablette ou être scotché devant un écran ? Oui, nos enfants sont bien plus agiles que nous en matière de nouvelles technologies. Ce sont les digital natives.

Aujourd’hui, pléthore d’applications permettent aux plus jeunes, aux ados et adultes, de s’immerger à nouveau dans la langue. Quel que soit son niveau d’ailleurs. Parenthèse vous livre un digest de ces apps, en triant le bon grain de l’ivraie.

Pour tous les publics

Pour les plus petits, il peut s’agir de petits jeux en mode puzzle, d’un imagier dynamique et/ou plutôt digital qui permet de faire apparaître le mot en anglais, avec sa prononciation liée au visuel lui correspondant. Tel est le cas de « poisson rouge ». Dans la même veine, le site Mingoville permet pour les 7-10 ans de réinvestir leurs « basics » autour d’un univers ludo-éducatif qui retrace les aventures d’une famille de flamants roses. « Ces applications et sites permettent de découvrir l’anglais mais elles ne permettent cependant pas d’aborder des choses nouvelles, explique Alain Wachowiak, enseignant d’anglais au lycée, qui utilise d’ailleurs certains de ces sites. En classe, nous laissons à disposition le libre accès à certains de ces sites mais uniquement pour du réinvestissement lorsque les élèves ont fini plus rapidement un travail ou que l’animation d’un groupe prend davantage de temps par rapport au reste du groupe classe. »

Coté vidéos, « EngVid » est une chaîne disponible sur Youtube. Créé par huit enseignants, le média online propose du contenu par thème pour approfondir ses compétences linguistiques. « E-Anglais » a été également créé par un enseignant et regorge de leçons de grammaire et de conjugaison pour les enfants d’au moins 10-11 ans. La méthode délivre ainsi des leçons puis une batterie d’exercices. « Ici la richesse d’Internet ne se cantonne qu’à la multitude d’exercices possibles et ne prend pas en compte la diversité des chemins cognitifs qui permet à chacun d’acquérir une notion mais avec une manière différente. Le risque ici reste tout simplement celui que l’enfant ne comprenne pas la pédagogie du site », ajoute l’enseignant.

Richesse de contenus mais pas de pédagogie ?

D’autres acteurs linguistiques sur le Net restent sur un créneau plus scolaire en offrant une multitude d’exercices et bien évidemment une correction instantanée corrélée à une adaptation du niveau en fonction de la réussite des tests. Tel est le cas par exemple de « Learn English feel good » qui propose des exercices de grammaire, d’orthographe, de conjugaison…

« Learn English » ou « Learning Together » se concentrent quant à eux sur le vocabulaire, son renforcement et son acquisition. De même que « Busuu » permet de réinvestir l’étendue de son langage dans une série de jeux, reconnaissance vocale et bonne prononciation à l’appui.

« The conjugator » est, lui, aussi très spécifique et se destine uniquement à la conjugaison, sorte de Bescherelle 2.0. Pas très sexy pour le « vendre » à ses enfants, me direz-vous, mais pourtant redoutablement efficace.

D’autres sites eux se concentrent uniquement sur la prononciation et l’accent. C’est le cas D’« English central », de « Rachel’s English » pour l’accent d’outre-Manche. Pour cultiver l’accent américain les sites tels que « Teacher Melanie », « Eva Easton » ou « The phone voice » permettent de conjuguer des exercices oraux avec un système de feedbacks personnalisés. « Je ne saisis pas l’intérêt de ce type de site. L’apprentissage y est souvent décontextualisé. Je recommande toujours à mes élèves de regarder leurs séries préférées en anglais », modère l’enseignant.

L’apprentissage peut aussi se réaliser via l’écriture combinée à la puissance collaborative du Web. Reposant sur l’écriture collaborative, « LANG8 », propose d’écrire et d’être directement corrigé par des « natives ». Toujours côté collaboratif, « Sharedtalk » est un chat interactif également avec des natifs. Ailleurs, des sites à l’image de « Duolinguo » permettent de travailler sa version de manière ludique.

Enfin certaines applications ou sites veulent révolutionner l’apprentissage de la langue en adoptant une posture globale d’enseignement à l’image de « Babbel » qui, non content de proposer plusieurs langues à apprendre, permet de mobiliser des compétences et connaissances acquises autour de l’oral et de l’écrit. « Ces applications sont très bien conçues mais s’adressent à des publics plus vieux voire adultes. Il faut aussi souligner la complémentarité des apprentissages. La meilleure méthode reste celle d’échanger et interagir un maximum en classe, s’intéresser à ce que l’on aime et le regarder en VO et compléter cela avec dans l’idéal quelques voyages et l’utilisation d’applications », analyse Alain Wachowiak. Ces applications sont d’ailleurs tellement à la mode que certains jeunes mettent des compétences acquises sur ces sites comme référence sur leur CV en ligne sur LinkedIn…

Geoffroy Framery

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