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À l’heure de la puberté, l’acné peut devenir un cauchemar pour certains ados. Le Roaccutane est décrit comme le remède le plus efficace, mais des précautions sont nécessaires avant de commencer un traitement. Parenthèse a demandé l’avis d’un expert sur ce médicament.
Quelles sont les conditions préalables pour commencer un traitement au Roaccutane ?
« Le Roaccutane se prescrit uniquement pour les acnés sévères quand les autres traitements n’ont pas fonctionné, indique en premier lieu Gérard Lorette. En général, le traitement intervient entre 13 et 16 ans ». Malgré tout, pour y avoir recours, la discipline est de rigueur car ce n’est pas un médicament anodin. « Il y a un principe de prudence à respecter avant de prescrire du Roaccutane. On ne peut pas le donner à quelqu’un qui ne s’y tiendrait pas ou qui risquerait de le partager avec ses amis », poursuit le dermatologue. Pour les filles, cela peu s’avérer plus contraignant. « Les filles doivent se faire prescrire la pilule la plus efficace qui soit, faire un test de grossesse trois jours avant le commencement du traitement, puis un tous les mois qu’elles devront montrer à leur médecin ». Le professeur Lorette assure que s’il est formellement proscrit de tomber enceinte pendant le traitement, les adolescentes ne s’exposent pas à des risques d’infertilité dans le futur.
Concrètement, en quoi consiste le traitement ?
Le Roaccutane s’ingère sous forme de capsules molles. La durée du traitement est importante. « Cela peut varier en fonction des patients mais en règle générale, il s’étend de six à huit mois », indique Gérard Lorette. Le Roaccutane peut aussi être utilisé en gel pour un traitement local de l’acné.
Qu’en est-il des effets secondaires ?
Le Roaccutane a souvent été décrié pour ses effets secondaires indésirables. Gérard Lorette confirme qu’ils sont inévitables : « Au début, il y a généralement une forte poussée d’acné. Puis on aura la peau sèche, les yeux secs, une possible perte de cheveux et une légère augmentation du taux de cholestérol, ce qui n’est pas inquiétant pour de jeunes adolescents. »
Des effets secondaires ont lieu dans tous les cas, notre dermatologue affirme cependant qu’aucun d’entre eux n’est irréversible, bien que de petites cicatrices puissent rester sur la peau.
On a parlé de suicides dus au Roaccutane aux États-Unis…
À la fin des années 2000, aux États-Unis, le suicide de plusieurs adolescents en cours de traitement au Roaccutane avait créé une polémique autour du médicament. « À l’heure d’aujourd’hui, il n’y a aucune preuve établie que le Roaccutane soit à l’origine de suicide, indique notre spécialiste en nous donnant une piste d’explication : l’adolescence est une période parfois difficile et avoir des boutons ne facilite pas les choses. »
Est-ce « le remède ultime » contre l’acné ?
Le Roaccutane est utilisé dans le traitement de l’acné depuis les années 1980. Ce médicament a fait débat, en France notamment, son autorisation a été discutée. Malgré cela, notre expert est formel : « C’est de loin le traitement le plus efficace avec un taux de réussite qu’on peut situer entre 80 et 90 %. » Le Roaccutane n’est donc pas efficace dans 100 % des cas, mais il est possible de recommencer le traitement. Confirmation du spécialiste : « En cas d’échec ou de résultats partiels, on peut reprendre le traitement par petites tranches sur quelques mois. » En dépit de ses effets secondaires, le Roaccutane est le recours le plus efficace en cas d’acnés sévères.
Article réalisé par Olivier Le Hénaff