Les nouvelles formes de dons se multiplient

0

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Microdons, dons par SMS, dons en nature et pages de collecte sur les réseaux sociaux, courses solidaires, crowdfunding… Depuis quelques années, les nouvelles manières de faire des dons se multiplient. Ça sert à quelque chose ?

Il existait les dons traditionnels par chèque ou prélèvement automatique. Désormais, de nouvelles manières d’aider passent par la numérisation. Indolores financièrement pour les donateurs, ces petits coups de pouce aboutissent à plusieurs milliers d’euros pour les associations.

Des petits dons, de grandes causes

C’est notamment le cas de l’arrondi en caisse, lancé en 2013. Une trentaine d’enseignes comme Franprix, Monoprix, Picard, Sephora, Truffaut, Maisons du monde, Nature & Découvertes, Celio ou encore Gémo proposent ce dispositif favorable à l’émergence de nouveaux donateurs. Ce don solidaire de quelques centimes par personne a « levé » en 2020 près de 8 millions d’euros (soit 15 % de plus par rapport à 2019), selon Le Figaro. L’entreprise sociale microDon, à l’origine de l’arrondi en caisse, a également inventé l’arrondi sur salaire. Près de 500 entreprises (de plus de 300 salariés) le proposent en France, auprès d’environ 26 000 salarié·es. Lesquel·les ont la possibilité de donner quelques euros par mois de leur salaire à des associations comme Action contre la Faim, le Secours Populaire ou encore Vaincre la mucoviscidose.

Depuis 2016, il est aussi possible de donner 5, 10 ou 20 euros via le smartphone en envoyant un mot-clé par SMS au numéro court transmis par l’association. Le montant du don est prélevé directement sur la facture mobile du mois suivant ou déduit du compte prépayé mobile.

De nombreuses associations comme Apprentis d’Auteuil, la Fondation des hôpitaux, Médecins du monde ou la Fondation Abbé Pierre proposent ce dispositif. L’application Lydia est un autre vecteur de dons aux associations : sélectionner le bénéficiaire dans une liste d’associations partenaires de Lydia (Action contre la faim, Association Petits princes, Banques alimentaires, Bleuet de France, Fondation Raoul Follereau, la SPA, Solidarités international, SOS Villages d’enfants…) et définir le montant du don et le moyen de paiement. Un reçu fiscal sera délivré directement par l’association sur demande ou un contrat de don, fourni par Lydia. Ces nouveaux dons numérisés demeurent méconnus. Selon l’enquête Ifop-France Générosités publié en novembre 2018, 42 % des 18-35 ans ne connaissent pas les dons par SMS et ignorent tout des dons transités par les réseaux sociaux.

Des dons qui ne coûtent rien

Et les dons gratuits, parlons-en ! Comme regarder une publicité sur Internet pendant 20 secondes. À chaque publicité regardée, l’annonceur versera une quote-part à l’association de son choix. Grâce aux moteurs de recherche solidaires tels que Lilo ou Qwant Causes, les recherches sur Internet ont de quoi se transformer en dons pour une association. Le principe est simple : à chacune de ces recherches ou clics sur des liens parrainés, l’internaute cumule des points. Transformés en euros par le moteur de recherche qui reverse une partie de ces recettes publicitaires à des causes d’intérêt général.

Des dons dans la rue ou les magasins

À côté des dons numérisés, la collecte en face à face fonctionne aussi très bien. Notamment dans la rue. Ce mode de levée de fonds touche un public plus diversifié que les donateurs traditionnels en les sensibilisant à une cause précise en vue d’une donation par prélèvement automatique, ce qui assure une plus grande fidélité. à la sortie du métro de Paris ou d’ailleurs, des jeunes bénévoles échangent avec des passants sur les missions de leur association, style « Madame, Monsieur, vous avez bien 5 minutes à m’accorder (les rebuffades et les déclinaisons polies sont maximales). Un tel échange s’établit aussi lors des courses solidaires (La Course des héros par exemple), via le crowdfunding pour financer un projet en particulier ou encore via les réseaux sociaux. Rares sont ceux qui n’ont pas été incités par des proches dont c’était l’anniversaire à donner pour une cause précise. Les dons en nature, que ce soit vêtements ou nourriture, sont également les bienvenus. Et si on n’a pas le temps de faire le tri dans sa cave ou ses placards, on peut toujours réaliser des dons à l’occasion des collectes organisées par les associations dans les supermarchés.

De nouvelles initiatives apparaissent comme le Giving Tuesday. Lancée en 2012 aux États-Unis, cette journée a débarqué en France en 2018 à l’initiative de l’Association française des fundraisers (AFF). L’objectif de ce mardi : promouvoir la générosité et la solidarité après le Black Friday et le Cyber Monday, marqués par la surconsommation. Le grand public est invité à s’engager par des dons variés, qu’ils soient d’argent, de sang, de temps ou encore de dons en nature.

Enfin et encore plus innovant, les associations comptent sur les réseaux sociaux en utilisant les boutons et stickers Donate sur Facebook et Instagram. En 2020, Tiktok a rejoint l’aventure caritative avec un « autocollant de don » créé en partenariat avec l’association les Restos du cœur. Depuis 2021, même Zoom s’y est mis en proposant d’ajouter un bouton de don dans ses réunions virtuelles. L’année dernière, le monde réel s’est aussi invité dans le monde virtuel des jeux vidéo. Ainsi, 5,7 millions d’euros ont été récoltés pour Amnesty International lors d’un marathon caritatif de 55 heures sur la plate-forme de gaming Twitch. Et d’ici à quelques années, on donnera même par l’intermédiaire d’un assistant vocal ! Une possibilité déjà expérimentée par Téléthon qui propose depuis 2018 de donner à Alexa. Le futur du don est donc assuré.

Anna Guiborat

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.