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Tumeurs cérébrales de l’enfant
C’est depuis sa création en 1926 que l’Institut Gustave Roussy a entrepris le combat du siècle. Le premier centre de lutte contre le cancer en Europe se bat grâce au soutien des donateurs et de sa campagne Guérir le cancer de l’enfant au XXIe siècle. Il s’agit d’accélérer à tout prix la recherche sur les cancers pédiatriques, le combat entrepris en 2017 par Frédéric Lemos, papa de Noé, décédé d’un cancer à l’âge de 10 ans.
Une campagne conçue pour accélérer les multiples projets d’oncologie pédiatrique de Gustave Roussy sur les plans national et international. En trois ans, cette campagne collecté quatorze millions d’euros et lancé de grands projets de recherche sur la génétique, l’immunothérapie et le suivi à long terme. à la clé, le recrutement d’une équipe de chercheurs de haut niveau. La Fondation Gustave Roussy a donné début 2020 le coup d’envoi d’une seconde phase de sa campagne, avec l’objectif de lever dix millions d’euros supplémentaires d’ici à 2023.
Une recherche de pointe, des résultats encore lointains
Ce projet s’inscrit également dans la volonté du ministère de la Recherche de renforcer la recherche fondamentale sur les cancers pédiatriques. Au cours des dix dernières années, les innovations thérapeutiques en oncologie pédiatriques se sont multipliées et accélérées. Les techniques de séquençages : on connaît mieux la biologie des tumeurs pédiatriques. La multiplication des essais cliniques : ils ont favorisé le développement de nouveaux médicaments. Il n’empêche : l’origine de 90 % des cancers pédiatriques demeure inconnue et très peu de médicaments ont vu le jour pour les tumeurs de mauvais pronostic et difficile à traiter comme pour les gliomes infiltrants du tronc cérébral (GITC). Cette maladie gravissime, qui reste incurable aujourd’hui, apparaît le plus souvent chez les enfants âgés de cinq à dix ans.
Un ennemi redoutable…
Les GITC sont des tumeurs cérébrales très agressives à la localisation périlleuse et au caractère « infiltrant » qui les rend inopérables. Les traitements standards des cancers reposent sur un trépied : la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Or, les GITC restent des tumeurs inopérables car les chirurgiens n’arrivent pas à séparer la tumeur des fibres saines du tronc cérébral. Les GITC sont aussi des tumeurs dites « radio résistantes » : la radiothérapie ne fonctionne pas sur elles. Ou, lorsqu’elle fonctionne, l’efficacité reste de courte durée. Enfin, les GITC sont des tumeurs dites « chimiorésistantes ». Les cellules tumorales parviennent à résister à toutes les chimiothérapies.
… et inexorable
En somme, il n’existe aucun traitement efficace disponible contre ces GITC. Pour les formes les plus graves, la survie médiane après l’annonce du diagnostic est de 8,5 mois. Pour les formes les moins agressives, la survie médiane est d’environ 16 mois. « Dans certains cas, on peut bloquer la maladie, on va la ralentir, mais inexorablement elle va revenir. Il y a donc urgence à agir face à cette fatalité et à l’injustice de cette maladie ! » alerte Frédéric Lemos. La recherche représente l’unique espoir pour les enfants touchés par cette maladie.
Vers de nouveaux traitements pour les jeunes patients
Au sein de Gustave Roussy, c’est l’équipe de recherche du Dr Jacques Grill, Génomique et ontogenèse des tumeurs cérébrales pédiatriques, qui assure l’avancée de la recherche sur les GITC.
Il s’agit de la toute première équipe labellisée par l’Inserm. Une reconnaissance d’expertise qui sanctionne une dizaine d’années de recherches prometteuses sur les tumeurs cérébrales des enfants. « Ces dernières années, nous avons travaillé à une meilleure connaissance biologique de ces tumeurs qui a permis de raffiner leur classification avec l’OMS. Nous sommes convaincus que les traitements doivent être adaptés à la biologie particulière de la tumeur de chaque patient. Il s’agit pour nous maintenant de créer et valider de nouveaux traitements pour les patients grâce aux modèles d’étude que nous avons établis », confie le Dr Jacques Grill.
À l’occasion de Septembre en or, le mois de mobilisation contre les cancers de l’enfant, prenez part à la campagne de la Fondation Gustave Roussy et soutenez l’Institut. « Notre objectif est de lever 200 000 euros en un mois, explique Gaëlle Le Roux, responsable de la collecte auprès du grand public de la Fondation Gustave Roussy. Le grand public est invité à un don en ligne sur www.gustaveroussy.fr/septembreenor2021. Ou d’envoyer 5 euros par SMS au 92250 en envoyant le mot ENFANT – le don est prélevé directement sur la facture de téléphone ».
Anna Guiborat