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Non, l’échec scolaire n’est pas une fatalité ! Tel est en substance la position unanimement partagée par les spécialistes que nous avons sollicités. Il y a donc toujours de l’espoir… Voici leurs pistes et conseils pour contrecarrer le décrochage en classe…
Les problèmes de santé
Plus les troubles sont pris en charge rapidement, plus les résultats seront probants. S’il est relativement simple d’identifier et de résoudre un dysfonctionnement sensoriel (vue, audition…), d’autres pathologies nécessitent une attention et une prise en charge plus complexes. « Pour les problèmes de psychomotricité qui se manifestent, par exemple, au travers d’une écriture maladroite ou d’un rythme lent, il est recommandé de consulter son médecin de famille qui aiguillera ensuite vers le spécialiste adéquat, explique Rebecca Duvillié, psychologue. Je conseille également la pratique d’une activité de loisir ou sportive qui aidera l’enfant à surmonter ses diffi cultés, poursuit la psychologue. La dyspraxie, une maladie encore méconnue, empêche de gérer correctement son temps et son espace, rend les manipulations d’objets laborieuses, entraîne d’importantes difficultés pour lire, écrire, dessiner, et ce, en dépit d’un très bon quotient intellectuel verbal. Le diagnostic se réalise via une consultation avec un psychologue, voire un neurologue qui saura déterminer la rééducation nécessaire. La dyslexie, plus connue, est un trouble du langage qui perturbe l’apprentissage de l’écriture, de la lecture, mais aussi, par exemple, l’organisation du cartable, un mauvais repérage dans le temps, des difficultés de concentration… La rééducation chez un orthophoniste devrait s’accompagner de consultations chez un thérapeute, car ces enfants intelligents qui sont en échec ont une mauvaise image d’eux-mêmes et un manque de confi ance en eux. » Et si ces différents troubles n’ont pas été réglés avant le collège ? « Ils pourront l’être au moment de l’adolescence », rassure la psychologue. Quid de l’anorexie ? Pour Brigitte Prot, psychopédagogue, spécialiste de la motivation, « il faut être à la fois attentif à des signes tels qu’une attitude apathique, des yeux cernés, plusieurs couches de vêtements, l’isolement, tout en évitant de faire de cette maladie une obsession. D’une manière générale, face à un ado, je propose d’émettre des hypothèses quant à d’éventuels problèmes de santé, d’écouter sa réponse. Et de lui faire confiance… »
Le stress
Il y a le bon, source d’adrénaline et d’énergie, porteur de motivation. Certes, ce stress positif n’empêche pas l’enfant ou l’adolescent de redouter un contrôle. Mais il contribue à l’aider, voire à maîtriser la situation de mise en évaluation. En revanche, le stress négatif nourrit l’angoisse, voire une souffrance profonde. Et conduit à l’échec scolaire. Seulement comment l’identifier ? « Il y a les signes physiques comme les maux de tête ou de ventre, les difficultés à se réveiller le matin, à prendre son petit déjeuner parce que l’estomac est noué », explique Brigitte Prot. « Il convient également d’être attentif à d’autres comportements, tels que les retards permanents, l’absentéisme, des bulletins dissimulés, une prise de notes aléatoire des devoirs à faire, un refus systématique de parler de l’école, des profs… Ou, au contraire, une prise de parole obnubilée par cette thématique. » Comment réagir, notamment face à un collégien en phase de rébellion ? Pour la psychopédagogue, plus l’ado est stressé, plus il y a une nécessité de prise de distance des parents : « Mais distance ne veut pas dire absence. Il faut prendre du temps pour écouter comment l’ado vit les choses, et ce, sans porter de jugement ou prononcer des phrases qui vont le braquer comme “Tu travailles pour toi !” En revanche, en lui disant “Je me fais du souci parce que tes notes décrochent depuis quelques semaines”, on sépare la situation actuelle de la personne du jeune qui est, quoi qu’il arrive, toujours aimé et respecté. » Une fois les besoins et les blocages repérés (problème de méthode, lacune dans une matière, manque de travail…), les parents, en collaboration avec les professeurs, seront en mesure de proposer des solutions concrètes. Rebecca Duvillié recommande également de stimuler le bon stress, afin de « mettre en place une dynamique de résistance à l’école ». Par exemple, en encourageant l’implication, en félicitant chaque progrès, en relativisant le jugement des profs. Mais aussi en sollicitant la pratique d’activités extrascolaires. « On prouve ainsi à l’enfant qu’il n’y a pas que l’école où il peut réussir. Ce qui aura pour effet de le sécuriser et le motiver », indique la psychologue.
Un divorce
« Il est anormal qu’un enfant de divorcés ait de mauvais résultats à l’école. Cela signifie soit que toutes ses capacités sont mobilisées pour gérer une souffrance intérieure qui n’a pas été entendue et qui peut être liée ou non à la séparation des parents, soit que l’échec scolaire est organisé de façon consciente afin de capter l’attention », assure Isabelle Filliozat, psychologue et psychothérapeute. « Un divorce au moment de l’adolescence est vécu de façon ambivalente par le jeune, ajoute la pédopsychiatre Béatrice Copper-Royer. Cette situation se déroule à une époque où l’idée de se passer de ses parents est à la fois séduisante et angoissante, car l’ado en quête de nouveaux repères est par nature dans une inquiétude et un questionnement permanents. Du coup, la moindre disponibilité de son père et de sa mère, occupés à gérer leurs propres conflits, est à la fois une bénédiction et un facteur de déséquilibre. » De quelle façon faut-il réagir face à ces différentes situations ? « Je conseille de réfléchir aux conséquences pratiques du divorce sur la vie de l’enfant ou de l’ado, poursuit Béatrice Copper-Royer. Sera-t-il seul plus longtemps en rentrant de l’école ? Y aura-t-il une diminution du contrôle parental concernant le suivi scolaire, ses activités, ses relations amicales, etc. Mobiliser un ami, un voisin, un grand-parent pour encadrer la fin de journée peut-être une solution. L’inscription à l’étude du soir en est une autre. Tout aussi important : les parents doivent conserver le contact avec les profs et faire ensemble un point régulier avec leur enfant concernant sa vie intra et extrascolaire. Il est crucial que le jeune comprenne qu’en dépit de la séparation la cohérence éducative demeure », insiste Béatrice Copper-Royer. Quid de l’internat quand les notes s’effondrent et les conflits se multiplient ? Isabelle Filliozat met en garde : « J’y suis favorable pour quelques mois, notamment quand les parents se déchirent, et si l’enfant est d’accord. Mais cette mise à distance peut aggraver le sentiment d’isolement du jeune lors d’un divorce. »
Le décès d’un des parents
La perte d’une mère ou d’un père génère beaucoup de sentiments, au premier rang desquels le manque. « Si la mort est brutale, donc inattendue, le choc émotionnel est fort, car la disparition survient sans que personne ait pu s’y préparer. Le traumatisme peut engendrer de vives réactions d’anxiété. Si le décès est l’aboutissement d’une longue maladie, les sentiments éprouvés sont contradictoires, entre soulagement et culpabilité. L’enfant peut aussi se demander si le parent qui reste va être suffisamment solide », explique Béatrice Copper-Royer. Un décès entraîne des troubles de la concentration, un manque d’énergie, de confiance en soi qui peuvent aboutir à un état anxio-dépressif et peser lourd dans l’échec scolaire. Les meilleures réactions : avoir le plus de relais possible (famille, amis, parrains, etc.) pour accompagner cette période douloureuse. Il est aussi recommandé d’instaurer un dialogue nourri avec les professeurs. Et de ne pas mettre la barre trop haut en termes d’objectifs à atteindre à l’école.
Un déménagement
Pas facile, quelle qu’en soit la raison, d’imposer un déménagement à ses enfants. A fortiori quand on change de ville, voire de département. « Ce type d’événement familial a toujours des conséquences extrêmement fortes, et ce d’autant plus que l’enfant ou l’ado ne dit rien et se renferme sur lui », souligne André Agard-Maréchal, psychologue scolaire. Selon Béatrice Copper-Royer, c’est moins embêtant à l’entrée au lycée qu’en cours de collège où l’ado déplace son épicentre affectif des parents vers ses copains. « Perdre sa bande de copains à cet âge-là, c’est comme se couper d’une partie de soi-même », explique la psychologue. D’où l’importance, selon elle, de valoriser le plus possible la dynamique de changement induite par le déménagement en termes de découvertes, de nouvelles rencontres. « Si les parents vivent positivement cette évolution, ils entraîneront leurs enfants dans cette spirale constructive. » Pour André Agard-Maréchal, il est primordial de « prévenir l’ado avant et d’accepter le conflit que cette annonce peut générer. Car cela signifie que le jeune est entendu et respecté dans sa subjectivité ». Pour conserver le lien amical, utiliser les vacances (toutes les six semaines !) pour se revoir, partir ensemble en colonies, en camps l’été par exemple. Un rendez-vous rapide avec les nouveaux professeurs s’impose aussi comme une nécessité. Histoire d’évaluer les éventuelles différences de méthodes, les lacunes dans telles ou telles matières. Et réagir avant que les notes ne s’effondrent.
« En France, on ne sait pas faire avec un élève qui sort de la moyenne,
soit parce qu’il est trop lent, soit parce qu’il est trop rapide. »
Un enfant précoce
Bien sûr, tout parent observant son enfant lui reconnaît des talents uniques. Mais qui manifeste des facilités dans un loisir ou une matière n’est pas pour autant précoce. Pour preuve, le nombre de surdoués en échec scolaire avéré et récurrent. Comment identifier les enfants mentalement très en avance ? « Ils sont depuis toujours curieux de tout, possèdent une mémoire remarquable, un niveau de concentration inhabituel pour leur âge, un vocabulaire élaboré, font des dessins fabuleux, lisent énormément et se démarquent des autres par leur envie d’avancer tout seul », explique Isabelle Filliozat. Il existe de nombreux tests réalisés par des psychologues ou des thérapeutes qui établissent le niveau de précocité verbale, logique, mathématique et lié à la représentation spatiale. Reste ensuite à identifier la véritable cause de la moindre réussite en classe. « L’échec scolaire n’est alors pas forcément lié à l’ennui comme on le pense trop rapidement, rappelle la psychologue et psychothérapeute. Il peut résulter d’une mauvaise compréhension des consignes de travail que le jeune considère comme si simple qu’il va “chercher plus loin” et… répond à côté ! Il peut également être la conséquence d’une volonté délibérée d’être moins bon pour ne pas être mis en marge de la classe. » Parmi les pistes à suivre pour enrayer les difficultés à l’école, citons la collaboration avec les professeurs (en les tenant au courant, ils peuvent donner plus de travail, solliciter un changement de classe…), l’intervention du médiateur scolaire qui officie dans certains établissements (se renseigner auprès du directeur d’école ou de son académie), le recours à quelques séances avec un thérapeute qui aidera l’enfant à gérer ses paradoxes (il n’est pas un « petit adulte », sa maturité mentale n’est souvent pas équivalente à son développement moteur et affectif) et améliorer son bien-être psychologique, sa confiance en lui. « Certaines structures, comme les écoles La Garandrie ou Montessori, proposent un parcours scolaire et des méthodes d’apprentissage spécialement conçus pour les enfants à “haut potentiel intellectuel”. Leur coût n’est toutefois pas à la portée de toutes les bourses », indique Isabelle Filliozat.
Un jeune qui ne « rentre pas dans le moule »
« C’est le système lui-même qui génère l’échec scolaire, car ce modèle normalisé ne convient pas à tout le monde. En France, on ne sait pas faire avec un élève qui sort de la moyenne soit parce qu’il est trop lent, soit parce qu’il est trop rapide. Par ailleurs, le principe de découpage horaire du collège par matière et par prof, rarement piloté par une équipe pédagogique digne de ce nom, est ce qu’il y a de pire pour un ado en plein questionnement sur lui-même », tempête André Agard- Maréchal. Le psychologue scolaire déplore par ailleurs la mise en accusation quasi systématique des jeunes quand leurs résultats décrochent. Et les velléités de certains enseignants et parents à vouloir les faire entrer coûte que coûte dans le moule. « Une absurdité totale qui ne mène à rien », selon lui. À cette méthode « chausse-pied », il oppose une approche plus pragmatique, en phase avec la réalité de cette période charnière. « L’ado est par définition quelqu’un de déprimé puisqu’il ne peut plus assumer ses pulsions et ses envies comme avant, poursuit André Agard- Maréchal. Tout lui semble inatteignable, à commencer par les attentes éminemment trop ambitieuses de ses parents. Il doit se construire par lui-même et sur des bases nouvelles. Pour lui, le collège est une galère qui n’a d’autre intérêt que les copains et les histoires d’amitié et d’amour qui s’y jouent. Enfin, le collégien est une personne en manque permanent de sommeil. Grâce aux progrès des neurosciences, on sait qu’il vit avec un décalage de deux heures par rapport aux adultes. Ses performances intellectuelles sont au top à partir de 22 heures, horaire auquel on lui demande d’aller se coucher ! » Quelles parades ? Lui permettre de faire ses devoirs en soirée et de se coucher plus tard « en lui foutant la paix le week-end pour qu’il récupère », commente le psychologue. Être attentif et à l’écoute afin que l’ado évoque progressivement dans le détail l’éventail de ses difficultés mais aussi de ses passions. Lui offrir la possibilité de se valoriser via le sport, le théâtre, la musique. Laisser suffisamment d’espace et de temps pour les copains « avec lesquels il se construit ». Ne pas se focaliser sur les notes et « lui faire comprendre qu’en faisant le minimum syndical il passerait les quatre années du collège peinard ! », conclut André Agard-Maréchal.
Le manque de confiance en soi
À la fois cause et conséquence de l’échec scolaire, le manque de confiance en ses compétences est un trouble pernicieux qui grignote la motivation. « On échoue et on perd confiance en soi quand on est sous contrainte », rappelle Isabelle Filliozat. D’où l’importance de ne pas s’attarder sur une mauvaise note (voir aussi notre dossier p. 54), et d’encourager les enfants et les ados dans leurs efforts. « Il est aussi important de leur faire comprendre que c’est dans l’échec que l’on apprend le mieux », conseille la psychologue et psychothérapeute. Il revient avec un devoir raté ? Dites-lui que vous comprenez qu’il soit déçu et un peu découragé, mais que c’est grâce à ce contrôle moins bien réussi que vous allez pouvoir ensemble identifier et comprendre pourquoi il s’est trompé à certains endroits afin d’apprendre plus en profondeur. Une autre astuce qui a fait ses preuves : proposer un joker par an. Le principe : l’ado a le droit une fois dans l’année de ne pas faire un devoir en classe. Ce contrat passé donne une liberté terrible ! À chaque contrôle, le jeune doit se positionner. C’est lui qui choisit ou non d’y assister. Il n’est plus sous contrainte. D’objet du professeur, il devient sujet. Une étape cruciale et fondatrice pour sa vie future.
« Certains jeunes parviennent à gérer les exigences parentales. D’autres,
plus nombreux, s’y opposent en pratiquant la politique du pire… »
Trop de pression parentale
C’est une Lapalissade : on apprend mieux en l’absence de tension. La vie active trépidante des parents, les vicissitudes du quotidien, leurs inquiétudes quant à leur propre avenir et celui de leurs enfants compliquent insidieusement cette évidence. La majeure partie du temps, sans même s’en rendre compte, les parents « mettent la pression » quant aux résultats scolaires. Notamment au moment du collège qui sème les bases des futures orientations. Certains jeunes parviennent à gérer les exigences parentales. D’autres, plus nombreux, s’y opposent en pratiquant souvent la politique du pire. Comprenez : ne plus rien faire du tout ! Pour éviter cette attitude de bravade contre-productive, Isabelle Filliozat conseille avant tout autre chose de ne pas se focaliser sur les notes. « Elles sont établies de façon arbitraire en fonction de la position de la copie, de l’état d’esprit du correcteur, du prénom, etc., et peuvent – les études le prouvent – varier du simple au quintuple d’un professeur à l’autre ! Elles reflètent rarement le travail de l’élève, y compris en maths et en physiques. Il convient donc de prendre du recul par rapport au chiffre indiqué sur la copie. Et de se rappeler que les enfants qui réussissent sont ceux en qui l’on croit, ceux chez lesquels on décèle et l’on valorise le potentiel. Y compris quand, ponctuellement, les résultats sont mauvais », rappelle Isabelle Filliozat.
Les addictions (jeu x vidéo/MSN et portable /al cool/cannabis)
Les ados en quête d’eux-mêmes transgressent les règles établies par leurs parents. Et malheureusement parfois celles garantes de leur santé. Les jeux vidéo, les chats sur MSN, les SMS, l’alcool et le cannabis constituent les principales addictions des adolescents parce que sources de sensations et de limites à dépasser. Quand ces pratiques deviennent-elles addictives ? Brigitte Prot explique : « Lorsqu’un jeune s’enferme chaque jour plus de deux heures dans sa chambre, qu’il “disparaît” régulièrement à des heures précises, se lève la nuit, qu’il rechigne à venir à table, mange peu, refuse avec violence tout encadrement ou que la suppression de telle ou telle pratique est source de conflits majeurs, il convient de s’alerter. Je constate trop souvent que, sous prétexte de laisser de l’autonomie, les parents n’osent pas intervenir. Or cette pseudo-indépendance est source de solitude et d’enfermement pour l’ado. Celui-ci a, au contraire, besoin d’adultes qui tiennent avec fermeté leurs positions ». Concrètement, il incombe donc aux parents de fixer, dès le primaire, des règles claires, cohérentes et intangibles. Et énoncées comme telles. « Par exemple, jouer trois heures par jour aux jeux vidéo le week-end. Et pas une minute de plus, propose Béatrice Copper-Royer. Placer l’ordinateur dans une pièce à vivre de la maison (possible jusqu’en fin de collège) afin d’avoir un oeil dessus. Installer un système de contrôle parental et interdire son utilisation après telle heure le soir. Proscrire de façon non négociable la consommation de cannabis et d’alcool. La présence d’un tiers comme un étudiant ou une voisine à la maison après le collège constitue également un gardefou contre les pratiques addictives ». Si la vigilance et l’encadrement n’endiguent pas une pratique intensive de l’ordinateur, du téléphone portable ou d’une consommation de drogue, il faut se faire aider par un professionnel. Brigitte Prot insiste : « Le cumul des addictions, malheureusement de plus en plus fréquent chez les jeunes, a des conséquences dramatiques sur la vie scolaire ! »
En savoir plus
• Dyspraxie : www.dyspraxie.info
• Dyslexie : www.coridys.asso.frv
• Anorexie : www.anorexie.com/fr
et un service en ligne d’écoute
24 heures sur 24 et 7 jours sur 7
tenue par des psychologues :
08 92 70 12 36.
• www.garanderie.com
•www.montessori-france.asso.fr
Article réaliser par Patricia COIGNARD