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Fast and Furious
Les séjours linguistiques ne sont pas qu’un moyen de se détendre et de faire prendre des vacances. Parfois ils permettent de passer à la vitesse supérieure pour passer des examens. Bienvenue dans les écoles de langues, les prépa concours et les séjours en one-to-one.
Certains examens d’anglais sont devenus un prérequis pour de nombreux diplômes, pour accéder à des programmes d’échanges internationaux voire pour l’accès à certains emplois. Le séjour linguistique dans ce cas de figure permet bien souvent une remise à niveau rapide, une immersion pour provoquer le déclic de la langue et même gravir certains seuils linguistiques pour définitivement asseoir ses connaissances et ses compétences pour le jour J.
Spécificité des tests
Les tests d’anglais servent bien évidemment à jauger la maîtrise d’une langue étrangère. Plusieurs différences sont à mettre en avant lorsque vous décidez d’envoyer votre enfant perfectionner son anglais en vue de passer un examen. Leur portée et leur contenu étant différent, le programme à l’étranger que vous devrez choisir le sera tout autant. D’abord le TOEIC® possède une aura plus professionnelle que le TOEFL®, lui considéré comme plus académique. Ainsi ce dernier est-il surtout utilisé pour évaluer le niveau d’anglais des étudiants étrangers dans le cadre des échanges académiques mais ; pas seulement. Il sera également parfois exigé un bon score pour partir dans certaines prépas linguistiques. Notons également que le TOEIC est souvent réalisé afin de mettre en avant les compétences linguistiques exercées dans le cadre professionnel. À ce titre, les séjours linguistiques préparant au TOEIC® étaient jusqu’en 2016 une demande d’étudiants qui souhaitaient obtenir une attestation de niveau claire et reconnue dans le cadre de leurs études. La réforme de la formation professionnelle entrée en vigueur au 1er janvier 2016, et le passage du Droit individuel à la formation (DFI) au Compte personnel de formation (CPF) permettent aujourd’hui au public professionnel d’effectuer un séjour linguistique à condition qu’il délivre une certification officielle telle que le TOEIC®. Un motif supplémentaire pour regarder d’un œil attentif les catalogues des prestataires de séjours avec vos enfants.
Lucile Tinchant, responsable de la communication digitale pour SILC, illustre : « Le TOEIC® est parfois exigé pour partir faire sa scolarité en école américaine. Tout comme c’est le cas pour d’autres scolarités au Royaume-Uni. Nous avons un témoignage récent d’une jeune Française partie pour un séjour de type one-to-one afin de booster son niveau oral et écrit. Même si elle avait déjà un bon niveau, ce séjour lui a permis d’obtenir le score qu’elle souhaitait. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons développé une offre à destination des plus de 18 ans qui souhaitent passer le TOEIC®, le TOEFL®, l’IELTS ou le CAE ». Par ailleurs, le TOEFL® se concentre sur quatre aspects de la langue de Shakespeare : expression écrite et orale, compréhension, et oral. Différence majeure, mais le TOEIC®, lui, dans sa version la plus répandue, n’évalue que la compréhension écrite et orale. Concernant l’IELTS, ses exigences concernent les compétences de lecture, d’écoute, d’écriture et de prise de parole. D’un point de vue pragmatique, ce dernier est plus difficile à passer car les centres d’examens se font plus rares au regard des centres dédiés au TOEIC® et au TOEFL®. Cela dit, l’IELTS semble davantage se prêter à certains pays, en premier lieu l’Angleterre et plus largement le Royaume-Uni ainsi que les autres pays du Commonwealth. Le TOEFL semble davantage apprécié par les établissements nord-américains.
Quel niveau atteindre ?
Selon la nomenclature du Cadre européen commun de références et de compétences pour les langues, l’université de Cambridge propose un examen pour chaque niveau. Les niveaux C1 et C2, correspondent aux scores les plus élevés. Pour information, le niveau C2 correspond à un score égal ou supérieur de 905 sur 990 pour le TOEIC ou le grade A du CAE (Certificate in Advanced English) ou les grades A, B et C du CPE (Certificate of Proficiency in English). Ce dernier est notamment exigé par de nombreuses universités anglo-saxonnes pour l’admission des étudiants étrangers. Du point de vue de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur, le niveau C2 est atteint lorsque l’étudiant « montre une grande souplesse dans la reformulation des idées sous des formes linguistiques différentes lui permettant de transmettre avec précision des nuances fines de sens afin d’insister, de discriminer ou de lever l’ambiguïté. Il a aussi une bonne maîtrise des expressions idiomatiques et familières ». Le niveau C2 correspond grosso modo à la maîtrise de la langue dans le cadre professionnel. Le niveau C1, lui, s’obtient normalement à l’issue de la licence 3 dans une des langues concernées. Bref, un niveau costaud qui peut paraître plus accessible après un séjour linguistique.
Séjours intensifs mais pas seulement
Selon Valérie Ferrara, responsable des écoles de langues en Angleterre, Grande Bretagne et Irlande pour ECI, plusieurs options se dessinent pour la préparation de ces examens : « Certains étudiants ont déjà un bon niveau et cherchent une préparation spécifique. D’autres, en revanche, ont beaucoup de lacunes et cherchent le perfectionnement. Ce sont les deux grands profils pour les examens tels que le TOEIC®, TOEFL®, l’IELTS et l’examen de Cambridge ».
Pour ce type d’examens, presque la totalité des acteurs des séjours linguistiques se sont positionnés sur les séjours intensifs. Valérie Ferrara poursuit : « Nous avons tout un choix d’écoles spécialisées qui préparent à ces examens mais les débuts de session ne correspondent pas toujours à la disponibilité des étudiants ou des jeunes. Et pour certains cas, cela s’étale sur des périodes qui vont parfois jusqu’à quatre mois. Comme solution alternative, nous leur proposons un voyage à Dublin car c’est une formule qui alterne cours particuliers et sessions collectives ». L’école prépare effectivement à tout type de diplôme et offre un maximum de souplesse. Ici, les sessions à plusieurs étudiants permettent un renforcement et un perfectionnement alors que les cours individuels permettent de travailler spécifiquement les lacunes. « C’est ce que nous appellons les «combination courses». Cette offre est disponible toute l’année. Pour l’IELTS, notre offre est notamment présente à Oxford mais comme souligné précédemment, les emplois du temps doivent pouvoir correspondre », explique Valérie Ferrara. À en croire la responsable, les critères de sélection des parents se résument au professionnalisme des écoles de langue, l’attractivité du lieu et le rapport qualité/prix. L’année de début de partenariat avec les écoles de langues peut d’ailleurs être un bon indicateur, Valérie Ferrara nous expliquant que pour Dublin, le partenariat avait plus de 30 ans voire 45 ans avec certaines écoles anglaises.
Quelles préconisations ?
Lucile Tinchant, responsable communication digitale pour SILC analyse : « Certains séjours vont jusqu’à proposer de réaliser des examens blancs. Idéalement, les séjours les plus longs permettent une meilleure immersion et donc une pratique de la langue plus soutenue. Mais a minima, nous recommandons des séjours qui durent au moins deux semaines. Les séjours d’une semaine n’ont pas trop d’effets. Ils servent davantage à se rassurer ou à mettre un premier pied dans le bain de l’immersion ». L’Angleterre demeure la première destination par excellence malgré les tragiques événements de Londres et le flou artistique du Brexit. « Cela reste la destination la moins éloignée, la moins chère. C ‘est une destination privilégiée pour son côté pratique », explique Lucile Tinchant.
Côté pédagogie, renseignez-vous sur les exigences du concours qui correspondent à une manière de faire cours en particulier. Selon les prestataires et leur partenariat, les règles changent. « Notre pédagogie est la même quel que soit l’endroit. Mais cela reste des programmes intensifs : 30 cours de 50 minutes par semaine. Pour le loisir, il reste le week-end. Mais il faut savoir que du travail personnel une fois rentré de cours est parfois exigé. Quand ce n’est pas spécifié sur le catalogue, cela reste du domaine du raisonnable. Mais parfois sur les prépa concours, le temps de travail personnel est équivalent au temps de travail en cours », explique Lucile Tinchant. Autre méthode, celle de CLC-NACEL qui propose un après-séjour via une plateforme de cours en ligne pour continuer les efforts entrepris pendant le séjour de façon personnalisée. À vous de choisir selon le profil de votre enfant ce qui lui conviendra le mieux.
Une offre pléthorique et qualitative
L’offre des prestataires de séjours est aussi riche que variée : EF propose une variété de cours de préparation au TOEIC®, à la fois en ligne et à l’étranger. Vos enfants peuvent partir en séjour linguistique de préparation, en Angleterre par exemple, commencer à n’importe quelle date ou presque, et personnaliser la durée des cours en fonction de leur capacité à atteindre leurs objectifs au TOEIC. Chez WEP, des offres sont disponibles à Malte, en Grande Bretagne, en Australie, aux Etats-Unis… Dans ces séjours, différentes formules de cours préparatoires à ces examens officiels (IELTS, FCE, CAE, CPE, TOEFL®…) sont possibles. Avec l’aide d’un professeur spécialisé, les participants suivent un programme de cours de langues parfaitement adaptés aux besoins que requiert la présentation de l’un de ces examens. Chez Kaplan, la préparation possède également ses spécificités : les cours sont essentiellement axés sur les techniques de passage du test et mettent en avant les compétences d’anglais académique requises pour réussir les épreuves. Le programme s’oriente sur la lecture, l’écriture, la compréhension et l’expression orale en vue du TOEFL®, ainsi que des questions d’examen blanc et des tests de simulation. Si la Ligue de l’enseignement fait partir chaque année plus de 25.000 écoliers, collégiens ou lycéens sur différents programmes : classes européennes, programmes à la carte, échanges franco-américains, ses séjours individuels, intensifs et de préparation aux examens rencontrent également un vif succès. Enfin, si votre jeune est plutôt débrouillard(e) et souhaite une option sans cours, n’hésitez pas à le (la) motiver pour partir en immersion totale pour plusieurs mois pendant les vacances d’été voire une année. Des acteurs du séjour spécialisé dans les jeunes au pair – les garçons peuvent aussi y participer – tels que STS Au Pair ou Solution Au Pair permettent de partir dans de bonnes conditions pour que votre enfant devienne bilingue s’il joue le jeu de l’immersion.
Geoffroy Framery