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Si la quasi-totalité des ados et pré-ados sont exposés aux contenus jugés choquants, y ont-ils réellement été exposés ? Comment aborder un sujet aussi délicat ? L’expérience des autres parents ainsi que des experts est précieuse.
À la question « Internet et les outils numériques représentent-il un risque ? » La majorité des jeunes répond par l’affirmative. Ils en sont pleinement conscients à 39%, tandis que 47% ne mesurent pas totalement la portée de ces contenus inadaptés. Saint-Christophe assurances et Génération Numérique, spécialiste de la prévention des risques liés au numérique en milieu scolaire, ont interrogé les 11-18 ans pour nous aider à comprendre et mieux accompagner nos enfants*.
La pornographie en tête de liste
Si les garçons ont plus de mal que les filles à admettre qu’ils sont déjà tombés sur des contenus choquants (64,4% de « non » pour les garçons contre 50,4% pour les filles dans la tranche 15-18 ans), tous admettent que ce type d’expérience figure en tête de classement des contenus choquants. Plus radicales, les filles de 11 à 14 ans sont 78,5% à l’admettre, contre 61,2% des garçons. Dans la catégorie des contenus jugés « à risque » on relève également les propos racistes ou antisémites, les propos haineux, les images de torture ou de bagarre.
Briser le silence, favoriser la confiance !
Côté parents, comment aborder le sujet des contenus choquants, alors que nos ados sont peu enclins à parler de leurs expériences sur le sujet ? Si une large majorité de jeunes filles avoue n’en parler à personne, il apparait qu’elles ont tout de même plus à l’aise pour en parler à leurs amis qu’à leurs parents… Toutefois, cette étude nous apprend que le dialogue entre les jeunes sur ces sujets reste tabou. Pour favoriser les conversations, il est important de favoriser la confiance. Pour Stacey Dittman, contributrice active du site Américain Protect YoungMinds, Il est essentiel que l’enfant ne se sente pas mis en cause de prime abord. « Il est naturel de se sentir bouleversé et même en colère à cause de l’exposition de votre enfant à la pornographie », estime l’auteure. « Pourtant, ne vous en prenez pas à votre enfant ! Les mots chargés de culpabilité ou de colère peuvent le conduire à s’enfermer dans la honte et à s’isoler. » Selon Stacey Dittman, ces deux facteurs réunis sont le terrain idéal pour que s’installe une forme de dépendance. « N’oubliez pas que votre enfant éprouve probablement déjà de la honte et de la culpabilité d’avoir vu des vidéos ou des images sexuellement explicites. Il doit comprendre, qu’auprès de ses parents, il peut continuer à vivre heureux et en sécurité. »
Quelques clés pour en parler
Vous vous sentez dépassés et vous jugez peut-être inutile de poser des questions ? Vous n’osez pas entamer la conversation sur un sujet qui vous met mal à l’aise vous et votre enfant ? Il est pourtant primordial d’engager le dialogue sur le ton d’une conversation normale, recommande Stacey Dittman : peux-tu me dire ce que tu as vu ? As-tu compris ce que tu voyais sur les images ? Que ressens-tu ? C’est ensemble que vous pourrez trouver des solutions pour que l’expérience ne se reproduise pas et qu’il ne garde pas en tête les images gênantes : avoir les bons réflexes face à ces contenus inadaptés, poser des questions et surtout oser en parler ! Votre enfant ainsi libéré d’un poids aura l’esprit libre pour aller de l’avant !
*Étude menée en 2017.
Marie Bernard