Temps de lecture estimé : 3 minutes
Lorsque la décision de divorcer est prise, il est très douloureux de l’annoncer à son enfant. Le moment fatidique est souvent repoussé, les mots ne viennent pas. Pourtant, un jour ou l’autre, votre enfant se rendra compte que quelque chose ne va pas. Comment lui annoncer cette triste nouvelle ? Quels mots employer ?
Quel que soit le comportement de l’enfant avec ses parents à la maison, quelle que soit la situation familiale, pour chaque enfant, il est important que ses parents restent ensemble et que la structure familiale ne soit pas bousculée. Si l’annonce du divorce parental est mal faite, l’enfant éprouvera la peur, la colère et la culpabilité.
Savoir utiliser les bons mots
Si votre décision de divorce est prise et que votre couple n’est plus du tout « réparable », essayez d’organiser une « réunion familiale » avec votre enfant – dans une atmosphère détendue – afin de lui annoncer la nouvelle. Si vous devez ou pouvez épargner certains détails qui vous ont poussés à prendre cette décision, d’autres doivent être communiqués à votre enfant. Mais choisissez bien vos mots : bannissez le « papa/maman nous abandonne », préférez « papa/maman a décidé d’aller vivre dans un autre appartement ».
Il est important de faire comprendre à votre enfant que la décision de divorcer a été prise unanimement (même si ce n’est pas vraiment le cas) et qu’elle n’a pas été facile pour vous deux. Cela clarifiera la situation pour votre enfant et réduira son niveau d’anxiété. Vous pouvez lui dire que vous ne vous entendez plus. Toutefois, ne vous montrez surtout pas agressifs l’un envers l’autre. Vous ne devez pas le mettre en situation de prendre parti, de juger. Ce n’est pas son rôle, c’est très déstabilisant pour lui. Il doit continuer à aimer ses deux parents comme avant, sans arrière-pensées.
Il n’est pas nécessaire d’expliquer les raisons qui vous poussent à divorcer. L’essentiel est que l’enfant sache que le divorce n’est en aucun cas dû à lui ni à son comportement. Cela l’aidera à ne pas culpabiliser. De même, il est important de lui expliquer que vous ne l’abandonnerez jamais. Les enfants s’imaginent volontiers que si vous vous séparez l’un de l’autre, vous pouvez tout à fait vous séparer un jour de lui. Il faut lui expliquer qu’il n’en est pas question. Lui faire comprendre que l’amour d’un père ou d’une mère n’est ni plus ni moins fort que l’amour entre deux amoureux, mais il est différent car il est fait d’une autre matière : il résiste à tout, il dure toute la vie.
Accueillir la réaction de l’enfant
Il ne faut pas hésiter à pousser votre enfant à s’exprimer. Il doit pouvoir donner son avis, poser des questions. Avec qui vivra-t-il après le divorce ? Comment votre famille va faire face à cette nouvelle situation ? Il est préférable d’avoir en amont les réponses à toutes ses interrogations.
Il faut aussi savoir accueillir toutes les réactions possibles de votre enfant. Accepter calmement la colère, les larmes, les accusations ou même la violence. Le monde auquel il était habitué, auquel il tenait tant, est en train de s’écrouler. Il est normal qu’il puisse extérioriser ce qu’il ressent. S’il le souhaite, câlinez-le, consolez-le, essuyez ses larmes, ou au contraire, laissez-le seul dans sa chambre s’il est en colère et s’il a juste besoin de se calmer. Si votre enfant vous paraît trop calme, voire indifférent, restez vigilant. Parlez avec lui, demandez-lui ce qu’il ressent, s’il veut vous en parler ou parler à quelqu’un d’autre, essayez de passer la journée avec lui. Il aura probablement besoin de digérer l’information.
Au cours de votre conversation, évitez les expressions comme « ceci est pour ton bien… », faites-lui part de vos émotions et n’ayez pas peur de paraître faible à ses yeux. Parlez de vos sentiments, sans toutefois vous laisser emporter. Votre enfant doit comprendre que vous êtes tout aussi triste que lui. Essayez de terminer la conversation sur une note positive. Il est difficile d’en trouver une dans de telles circonstances mais il faut rassurer l’enfant, lui faire comprendre que tout ira bien. Il doit savoir que même si ses parents ne seront plus mariés, ils resteront toujours ses parents. Son papa et sa maman qu’il aime de tout son cœur.
Si vous pensez que malgré toutes les précautions que vous avez prises votre enfant vit mal la situation (crises de colère, insomnie, pleurs nocturnes, etc.), n’hésitez pas à le présenter à un psychologue qui saura déceler ce qui le bloque et le faire avancer dans l’acceptation de votre divorce.
Anna Ashkova