Changer les codes de la citoyenneté pour l’employabilité des jeunes

0

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Agir pour l’insertion économique et citoyenne des jeunes en France, une noble et vaste mission que s’est fixée la JCEF en souhaitant notamment promouvoir le bénévolat et ses vertus. Un chantier d’autant plus légitime qu’un Français sur deux participerait à la vie d’une association. Focus sur les actions territoriales et les velléités nationales de cette association créée en 1952 et reconnue d’utilité publique depuis 1976.

Sophie Marot-Rémy, présidente nationale 2018 de la Jeune chambre économique française (JCEF), introduit : « Nous souhaitons adopter une démarche comparable à celle qui a démocratisé l’entrepreneuriat mais sur le sujet du bénévolat et de l’engagement citoyen en fédérant toutes les parties prenantes, le milieu associatif, les institutions concernées, les entreprises. » La JCEF a ainsi développé maintes actions et noué de nouveaux partenariats avec le réseau national des missions locales, l’UDES (syndicat patronal dans l’agriculture) ou encore l’APEC, dans l’optique de valoriser le bénévolat sur le CV.

Bénévolat = compétences + citoyenneté

« Derrière une licence sportive, une adhésion dans une association culturelle ou sociale, peuvent se cacher de nombreuses compétences comme la gestion d’un budget, du management, de la communication, de l’événementiel, des RH, de la gestion de services généraux… Nous sommes convaincus de la portée sociale et d’insertion du bénévolat dans toutes ses formes. Cela peut même pallier le manque de diplômes si nous parlons en termes de compétences », continue Grégory Fournier, délégué général de la JCEF. Une volonté et des actions de terrain qui se réalisent en outre dans un contexte tout à fait favorable où le gouvernement tend l’oreille à cette association apolitique. Rappelons par ailleurs que le service national universel est en ce moment même dans les tuyaux de l’Assemblée nationale.

« Notre plus-value est de créer les ponts nécessaires entre l’associatif et l’entreprise, d’en être le pivot. On ne peut pas séparer l’entreprise de l’intérêt général de par son empreinte sociétale et son impact sur le territoire où elle se situe », poursuit la présidente de la JCEF. Ces efforts tendraient également à mettre les décrochés scolaires sur le chemin de l’insertion en les sensibilisant au monde associatif pour leur redonner confiance hors des sentiers traditionnels de l’éducation nationale. À ce sujet, par exemple, la JCE de Lyon a développé le projet « BENE’VOL VERS L’EMPLOI » qui a permis à des jeunes inscrits dans le dispositif « Garanties jeunes » de vivre une première expérience dans la valorisation du bénévolat.

Changer les programmes pour donner du sens à la citoyenneté

Côté éducation nationale, les lignes bougent. Et la JCEF entend faire reconnaître l’expérience bénévole en mettant en lumière et en étant force de proposition sur l’ensemble des dispositifs publics tournés vers la jeunesse, ancrés dans les parcours éducatifs afin d’assurer un cadre et une stabilité à long terme. « La loi égalité citoyenneté de janvier 2017 encourage la citoyenneté et l’émancipation des jeunes, mais ses applications sont variables. Il faudrait promouvoir auprès des étudiants la possibilité de réaliser une «césure engagement» qui autorise un étudiant à suspendre temporairement ses études pour acquérir une expérience personnelle et volontaire. D’autres pistes sont aussi à considérer comme l’instauration d’une option «engagement bénévole» au baccalauréat et dans les filières professionnelles. D’autant qu’un arrêté ministériel du 13/06/2017 prévoit déjà la création d’une unité facultative «engagement citoyen» dans les collèges pour faire découvrir les associations locales et susciter l’envie d’y adhérer », précise Sophie Marot-Rémy. D’ailleurs pour les troisièmes, il est déjà possible de réaliser leur stage dit d’entreprise au sein d’une association d’intérêt général. Plus largement, il s’agirait d’adapter le compte d’engagement citoyen créé par la loi Travail pour stimuler les engagements associatifs en transformant les heures de bénévolat en heures de formation… Et de mesurer enfin l’action associative à l’aune de la validation des acquis de l’expérience bénévole. Au moment d’écrire ces lignes, 71 JCE locales ont produit 120 actions sur les territoires, fédéré 100 partenaires institutionnels, publics comme privés, et sensibilisé plus de 5 000 jeunes. Affaire à suivre…

Geoffroy Framery

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.