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Chaque année, le Secours catholique accompagne plus de 300 000 familles. Zoom sur ce soutien qui aide de nombreux parents à se dire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui.
Le Secours catholique a été créé le 8 septembre 1946 par l’abbé Jean Rodhain avec pour mission de venir en aide aux plus démunis sans distinction d’origine, de nationalité ni de religion. Parmi de nombreux domaines dans lesquels intervient le Secours figure le soutien aux familles et à l’enfance. Chaque année, l’association accompagne plus de 300 000 familles. Elle leur offre des lieux de rencontres et de convivialité, soutient aussi les parents dans leur rôle éducatif et propose aux familles et aux enfants de vivre des temps de loisirs et de vacances. L’objectif : davantage de solidarité et de liens au sein des familles, entre les familles et avec elles, pour qu’elles restent actrices dans la société. « Les enfants comptent beaucoup sur leurs parents lesquels vivent parfois des situations extrêmement difficiles. Il est très important de les soutenir pour qu’ils puissent à leur tour soutenir leurs enfants », explique Franck Dubois, responsable du département solidarités familiales au Secours catholique.
Avancer vers un meilleur avenir
Les bénévoles du Secours catholique soutiennent dans leur rôle éducatif les parents, notamment les familles monoparentales de plus en plus nombreuses à solliciter l’aide de l’association. L’objectif est de construire ensemble, au moyen de nombreuses propositions : les permanences d’accueil ou les visites à domicile, les groupes de parole ou les groupes de parents, l’accompagnement à la scolarité, l’aide au départ en vacances en famille ou pour les seuls enfants, le parrainage de proximité (mise en relation d’un enfant avec un parrain ou une marraine bénévole pour partager, hors du foyer familial, des moments de loisirs et de découvertes). L’association apporte aussi des aides spécifiques : aide alimentaire, soutien financier, démarches administratives, accès aux droits…
« Nous avons aussi développé un projet en partenariat avec les Apprentis d’Auteuil : les Maisons de la famille. Il s’agit de lieux particuliers de rencontres et d’entraide où les parents en situation de précarité viennent partager leurs expériences avec d’autres parents, se sentir moins seuls et chercher ensemble de nouveaux moyens d’avancer. Il est très important pour les parents de bénéficier de ces lieux de ressource. » « Au Secours catholique, poursuit Franck Dubois, nous avons la volonté d’aider les familles à mieux vivre. Nous réfléchissons et élaborons avec elles des solutions, favorisons l’échange et l’entraide entre elles pour qu’elles soient pleinement actrices dans la société. » Rien ne se fait donc sans les parents. C’est main dans la main avec les bénévoles du Secours que les familles avancent vers un meilleur avenir. « Si on aide un enfant à partir en vacances, on va le décider avec les parents. Finalement, ce n’est pas le Secours catholique qui va offrir ces vacances à l’enfant, mais ce sont ses parents. Il en est de même avec l’accompagnement à la scolarité. Bien sûr, des bénévoles vont aider l’enfant à mieux comprendre ses devoirs et à assimiler ses leçons, mais pas sans les parents. Ils vont leur parler des progrès de leur enfant, faire un point sur ses difficultés, les accompagner parfois aux réunions à l’école. »
Un soutien durant cette crise sanitaire
« La fraternité est une valeur non seulement chrétienne mais aussi républicaine. Nous avons besoin de cette valeur aujourd’hui. On doit tous être capables de s’entraider », veut Franck Dubois. Une valeur qui semble-t-il coule dans les veines d’Alice, bénévole au Secours catholique depuis quatre ans. Après avoir travaillé longtemps en Afrique, elle s’est installée à Paris. Et c’est lors d’une messe qu’elle a entendu que le Secours catholique recherchait des bénévoles. « Au Secours, on nous confie des missions en adéquation avec nos qualités ou nos compétences. J’ai un Bafa, j’ai déjà travaillé avec des jeunes dans le cadre du scoutisme et puis, le Secours catholique a vu que j’avais une certaine connexion avec les mamans africaines ou nord-africaines », explique cette quadragénaire. Rapidement, elle a intégré l’Apam (Accompagnement par l’alimentaire maman-enfant) dans le 11e arrondissement de la capitale. « Tous les samedis, nous accompagnons des mamans qui habitent dans des hôtels du Samu Social et qui sont en attente d’obtention de documents. Elles ont toutes au moins un enfant de moins de trois ans. Dans la semaine, je m’assure qu’elles vont voir leur bénévole référent et le samedi on leur offre une structure où elles discutent de choses et autres pendant que leurs enfants jouent ensemble. On les aide à s’intégrer dans la société. L’Apam est pour eux comme une famille », précise Alice.
Pendant le premier confinement, la bénévole a beaucoup accompagné ces mamans : « Je suis allée leur rendre visite une fois par semaine pour les rassurer, leur donner les attestations de déplacement. Nous avons également partagé beaucoup de vidéoconférences. Il y a eu comme un gros lien qui s’est créé. » C’est alors qu’elle s’est rendu compte que ces mamans avaient besoin de téléphones portables suffisant en capacité mémoire : « Nous avons fait un partenariat avec Emmaüs Connect pour leur fournir des portables. » Le Secours catholique a aussi distribué des tablettes et des ordinateurs aux familles qui n’en avaient pas et dont les enfants devaient poursuivre la scolarité à distance. Après le déconfinement, les bénévoles ont poursuivi leur mission. « On se voyait avec des mamans dans des parcs. Certaines n’avaient pas sorti leurs enfants dehors depuis des semaines », note Alice. Pour les aider, elle a aussi organisé un partenariat avec plusieurs lycées parisiens, dont les élèves volontaires donnent des cours particuliers aux enfants de l’Apam.
Repas équilibrés
Une importante aide alimentaire a aussi été apportée à celles et ceux qui en avaient besoin. « Les enfants étaient privés de cantines et leurs parents ne pouvaient pas toujours leur fournir un repas équilibré », rappelle Franck Dubois. C’est aussi grâce à la mobilisation du Secours catholique et d’autres associations, que de nombreuses familles ont perçu des primes exceptionnelles. « Ces aides ont pu les aider même si à notre sens ce n’est pas suffisant. Quand on est dans la précarité, cette situation de crise sanitaire est encore plus difficile à vivre. Nous rencontrons des familles qui arrivaient tout juste à subvenir à leurs besoins et pour lesquelles la crise sanitaire a créé un déséquilibre catastrophique. De nombreuses personnes ont perdu leurs petits boulots et se sont retrouvées du jour au lendemain quasiment sans rien », raconte Franck Dubois. Aujourd’hui, le soutien du Secours catholique les aide plus que jamais à se dire que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.
Anna Guiborat