Les Petits frères des Pauvres dénoncent la « mort sociale » des personnes âgées

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Depuis plus de 20 ans, Les Petits frères des pauvres viennent en aide aux personnes – en priorité de plus de 50 ans – souffrant de solitude, de pauvreté, d’exclusion et de maladies graves. Aujourd’hui l’association lance une alerte sur l’isolement et la solitude des personnes âgées. En France, 300000 personnes âgées (soit 2% des plus de 60 ans) connaissent un isolement qui confine à la « mort sociale », affirme l’association dans son étude sur les plus de 60 ans. Selon cette enquête, 900000 des plus de 60 ans vivent dans un isolement profond : 22% sont isolés du cercle familial, et 28% n’ont plus d’amis, 15% n’ont personne pour partager un repas, aller se promener (27%) et à qui parler de choses intimes ou personnelles (32%), la moitié n’ont pas d’activité associative et 11% se sentent très souvent seuls.

Trois questions à Isabelle Senecal, chargée de mission Plaidoyer chez les Petits frères des pauvres.

Y-a-t-il quand même des bonnes nouvelles dans votre étude ?

Au-delà de 85 ans, les familles se rendent compte que leurs parents rentrent dans le grand âge et se reprochent d’eux. Il ne faut pas dire que tous les jeunes sont égoïstes, on voit bien que certaines familles font tout ce qu’elles peuvent. Il faut les déculpabiliser.

Quelles solutions proposez-vous pour lutter contre la solitude et l’isolement des personnes âgées ?

Il faut donner une définition claire de ce qu’est la solitude sociale, maintenir les commerces et services de proximité, développer des solutions de transports adaptées et informer sur les aides et allocations financières. Il y a un autre problème : l’exclusion numérique des personnes âgées. Ils sont nombreux à n’avoir jamais utilisé Internet faute de connexion, de familiarité avec l’outil mais aussi d’argent pour s’équiper et s’abonner. Alors que toutes les démarches administratives se dématérialisent, on ne peut pas laisser ces gens sur le bord de la route. Ils ont envie d’apprendre. Ils doivent aussi avoir plus d’alternatives lorsqu’ils font le choix entre rester chez eux ou aller dans un EHPAD. Nous voulons avoir un interlocuteur au gouvernement, un secrétaire d’Etat chargé des personnes âgées ou un délégué interministériel, et demandons au gouvernement de lancer des campagnes de sensibilisation pour changer les regards sur les personnes âgées. Le troisième mot de notre devise n’est-il pas « fraternité » ?

Que peuvent faire les Français ?

Quand on voit une personne âgée dans son voisinage ou quartier par exemple, il faut lui parler, donner un coup de main, prendre soin d’elle à son niveau afin de lui permettre de ne plus être invisible. Il ne faut pas considérer les personnes âgées comme les personnes qui ne servent à rien et qui n’ont pas besoin de nous. Il faut changer de regard à leur sujet car elles ont un rôle à jouer et des choses à nous dire à nous apprendre.

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