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Si la sentence est irrévocable, il n’y a pas de raison de céder au fatalisme. Il ne tient qu’à vous, en effet, d’anticiper les injonctions du chef d’établissement et d’explorer les mille et une possibilités qui s’offrent à votre ado ! Reste à trouver les repères pour s’orienter au mieux dans la voie de l’enseignement professionnel… CAP ou bac pro ? Filière du BTP ou de l’alimentaire ? Parents d’ADO vous aide à identifier les critères pour opérer le choix le plus judicieux.

 

CAP ou bac pro ? Les critères à prendre en compte

CAP et bac pro constituent deux voies qualifiantes. Leur objectif ? Préparer des jeunes immédiatement opérationnels sur le marché du travail. Dominique Lion-Deslandes, conseillère
d’orientation au Centre d’Information et d’Orientation (CIO) Médiacom de Paris souligne néanmoins qu’il s’agit « de deux orientations vraiment différentes ». Aussi importe-t-il d’identifier les points forts et les points faibles de chacune d’entre elles.

Le Certificat d’Aptitude Professionnelle (diplôme de niveau V)

Cette formation en deux ans prépare des professionnels spécialisés dans un domaine bien précis. Les jeunes peuvent opter pour la voie scolaire en lycée professionnel ou pour un cursus
en alternance en Centre de Formation d’Apprentis (CFA) (seulement à partir de seize ans). « Le CAP est une solution  de choix pour les jeunes qui n’ont ni le goût ni l’aptitude pour les études générales », affirme Dominique Lion-Deslandes. Elisabeth, conseillère d’orientation dans un autre CIO parisien, note en outre que la formation peut redonner confiance à ceux qui ont accumulé des lacunes. Elle est idéale pour « les replacer dans une dynamique vertueuse » car « tous partent du même niveau dans les matières techniques. » Enfin, le CAP constitue un sésame pour certains métiers (coiffure, ébénisterie etc.). Si elle est hautement spécialisée, la formation ne saurait enfermer les jeunes dans une case ! Les plus motivés peuvent en effet enchaîner sur une première professionnelle en vue de décrocher un bac pro, passer un autre CAP en un an ou un Brevet Professionnel (BP). Elisabeth constate cependant que les élèves n’ont pas toujours le niveau pour rattraper leur retard… Par ailleurs, certaines formations sont trop pointues pour permettre des reconversions. La liste des CAP est accessible sur Eduscol (http://eduscol.education.fr).

C’est la formation qu’il lui faut :

  • S’il a une idée précise du métier qu’il veut exercer
  • S’il ne veut pas passer plus de deux  ans à se former
  • S’il rencontre de véritables difficultés scolaires et a perdu confiance en lui

 

Le bac professionnel (diplôme de niveau IV)

Le bac pro constitue une autre solution pour les jeunes qui souhaitent s’engager dans la voie professionnelle.  Diplôme qualifiant et  hautement professionnalisant, il se prépare en trois ans et peut inclure le passage d’un BEP (voir encadré) ou d’un CAP. En plus des nombreuses spécialités, l’étudiant peut choisir entre la voie scolaire en lycée professionnel et celle de l’alternance dans un CFA (à partir de seize ans). Plus difficile que le CAP, le diplôme demande sérieux et rigueur. Aussi offre-t-il plus de perspectives d’évolution immédiates. Contrairement aux idées reçues, le bac pro n’est pas une voie sans issue… scolaire ! La formation est exigeante et le diplôme à la clé ouvre les portes des études supérieures : BTS (Brevet de Technicien Supérieur), DUT (Diplôme Universitaire Technologique) et pourquoi pas un diplôme d’ingénieur ? Armé d’une grande volonté et d’un dossier exemplaire, il pourra prétendre aux cursus les plus prestigieux ! Sachez d’ailleurs que les titulaires d’un bac pro avec mention Bien ou Très Bien obtiennent de droit une place en BTS. La liste des bacs pro est accessible sur Eduscol (http://eduscol.education.fr).

 

C’est la formation qu’il lui faut :

  • Si elle correspond à son projet professionnel
  • S’il a les capacités scolaires pour suivre un enseignement exigeant
  • S’il envisage de poursuivre ses études
  • S’il veut se voir confier des responsabilités plus étendues
  • S’il est prêt à faire trois ans d’études

 

Ce qu’il faut retenir

Pour Dominique Lion-Deslandes, le CAP convient davantage aux jeunes « trop fragiles pour se lancer dans un bac pro ». Si la spécialité n’est pas trop pointue et s’il fait preuve d’excellence, l’ado pourra d’ailleurs aller aussi loin que le poussent ses aspirations… Des passerelles existent et des aides individualisées permettent de favoriser les réorientations. La conseillère d’orientation l’affirme sans ambages : « l’important est d’opter pour une voie dans laquelle il se plaira et sera en situation de réussite ! » Vous l’avez compris, le secret d’une orientation réussie réside dans la prise en compte de ses centres d’intérêt et de ses aptitudes scolaires.

 

Filières professionnelles : les repères pour bien choisir

Après avoir retenu la formation la plus adaptée à son profil, l’heure est à la définition du secteur dans lequel il entend faire carrière ! Industrie du bâtiment, de la restauration, de la coiffure ou de l’environnement ? Le choix est vaste; les opportunités nombreuses. Quelques questions restent néanmoins incontournables pour prendre la décision la plus stratégique.

Quelles sont les filières d’avenir ?

Certains secteurs sont plus porteurs que d’autres. Le Grenelle de l’environnement  et les nouvelles normes de construction ont par exemple donné un nouvel essor à l’industrie du bâtiment. Désormais, il ne s’agit plus seulement d’ériger des murs mais bien plutôt d’inventer des logements énergiquement performants ! Tout un programme pour ceux qui ambitionnent de devenir de grands bâtisseurs… La branche professionnelle des Industries Électriques et Gazières offre également de belles perspectives ! Recrutant 10000 jeunes par an, elle regroupe une multitude de métiers correspondant à des aspirations diverses. Mais les filières techniques ne représentent pas l’unique horizon des titulaires d’un diplôme pro… L’Hôtellerie-Café-Restauration leur offre également de nombreux débouchés. Quoi de plus naturel dans le premier pays touristique du monde ? Enfin, l’alimentaire est le 2e employeur industriel national. Regroupant huit grandes industries, il est vital pour l’économie du pays et créateur d’emplois.

 

Quelle branche correspond à ses centres d’intérêt ?

Après l’analyse macroéconomique, il convient de revenir à l’échelle de l’individu. En effet, c’est bien de l’avenir de votre ado – et non de celui du pays dont il s’agit ! Souhaite-t-il travailler en plein air ou dans un espace clos ? Dans un atelier ou un bureau ? Veut-il un métier de contact ou une profession dans laquelle l’amour de la solitude est une grande vertu ? Qu’aime-t-il  faire dans la vie ? A-t-il une passion ? Quels sont ses points forts ? Quels sont ses points faibles ? A-t-il besoin d’être encadré ou est-il indépendant ? A vous de lui poser toutes les questions qui l’aideront à mieux définir le métier dans lequel il pourra s’épanouir…

 

Où se renseigner ?

Armé d’une idée plus précise de la voie qu’il pourrait emprunter, vous pouvez vous lancer dans la phase d’approfondissement ! De nombreux organismes ont vocation à mieux orienter
des jeunes qui arrivent au carrefour de leur vie… Les CIO reçoivent les ados et leur famille, les renseignant sur les formations professionnelles et leurs débouchés. Il est également possible de prendre rendez-vous pour obtenir des conseils individualisés. Les Permanences d’Accueil d’Information et d’Orientation (PAIO) informent quant à elles les jeunes de seize à vingt-cinq ans sur les formations en alternance et l’insertion professionnelle. Enfin, le conseiller d’orientation psychologue du collège peut être un bon interlocuteur pour votre enfant. Loin de constituer une impasse, la voie professionnelle ouvre de nombreuses portes… Et il ne faut pas grand-chose pour transformer ce qui peut apparaître comme une contrainte en véritable opportunité !

 

 Entretien avec Jean-François Ruiz : « Un parcours exemplaire dans les industrie Electriques et Gazières »

Responsable de la communication à la direction territoriale d’Electricité Réseau Distribution de France (ERDF) dans le Var, Jean-François Ruiz est un exemple de réussite pour tous ceux qui choisissent la voie professionnelle.

Vous avez obtenu un CAP électrotechnique à seize ans et êtes aujourd’hui responsable de la communication à la direction territoriale d’ERDF (Var). Quelles ont été les étapes clés de ce parcours exemplaire ?

Après l’obtention de mon CAP, j’ai décidé de poursuivre mes études en première pro et de passer un concours pour intégrer une Ecole de Métiers EDF. J’ai commencé ma carrière chez EDF avec un poste de monteur-électricien et suis resté dans la branche technique pendant dix ans.

Quel événement a donné un nouveau tournant à votre carrière ?

Ayant toujours eu la fibre commerciale, j’ai assuré de nombreuses animations pendant ma jeunesse. C’est d’ailleurs à l’occasion d’une présentation que le directeur commercial m’a repéré et a décidé de venir me chercher ! J’ai donc travaillé pendant huit ans en tant que développeur… jusqu’à ce que l’approche de la quarantaine m’impose une remise en question.

 

Que s’est-il passé ?

J’ai décidé de reprendre mes études ! A la faveur d’un congé individuel de formation (CIF), je me suis inscrit à l’Ecole de Journalisme et de Communication de Marseille. Après avoir obtenu un Diplôme Universitaire en Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, j’ai enchaîné sur un DESS (bac + 5).

 

Est-ce à ce moment-là que vous avez rejoint le service communication ?

L’entreprise n’était pas obligée de m’offrir un poste correspondant à mon nouveau diplôme. Toutefois, une heureuse opportunité s’est présentée à moi ! Suite aux intempéries de 2001, j’ai été sollicité pour épauler le responsable de la communication, qui était littéralement submergé. Puis cette personne a été mutée… et j’ai hérité du poste. Un autre « coup de chance » !

 

Quelles sont les qualités nécessaires pour réaliser une telle ascension ?

Il faut avoir envie, être curieux et doté  d’une certaine ouverture d’esprit ! Lorsque je forme des jeunes, je leur dis la phrase suivante « si vous avez vraiment envie, vous devez réussir, il n’y a pas de raison ! » Les personnes doivent également pouvoir être mobiles. Enfin, il faut que l’entreprise, comme ERDF, soit capable de déceler les talents et d’offrir des opportunités.

 

Quelles difficultés avez-vous dû surmonter ?

Le plus difficile est de prouver ses capacités quand on est jeune. La reprise des études n’a pas non plus été évidente. Toutefois, je ne regrette rien. Occuper le poste
que l’on espérait lorsqu’on était étudiant est la plus belle des satisfactions !

 

Un parcours comme le vôtre est-il encore possible à l’heure actuelle ?

Je le pense. ERDF se prépare à embaucher 150 contrats en alternance. Quand on la « niaque », la vie professionnelle vaut le coup !

 

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