Main dans la main, une association qui fait oublier à l’enfant sa maladie

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En entendant le nom de cette association, certains pensent qu’elle s’occupe des bébés hospitalisés en leur tenant compagnie et les câlinant lorsque leurs parents sont absents. Ce n’est pas faux, c’est bien une des tâches des bénévoles de l’association Main dans la main. Mais attention, la mission de celle-ci est bien plus large que ce que l’on pense…

Créée en 1987 et reconnue d’utilité publique en 1999, l’association Main dans la main s’est fixé pour mission d’améliorer au sein de l’hôpital la qualité de la vie de l’enfant – de sa naissance à ses vingt ans – et de sa famille, dans le respect des structures hospitalières et en étroite collaboration avec le personnel médical et soignant. Les bénévoles de l’association assurent une présence quotidienne, y compris pendant le week-end et les vacances, dans 40 services de pédiatrie de neuf établissements hospitaliers de Paris et en Île-de-France : Hôpital Necker-Enfants Malades (Paris XVe) ; Hôpital Armand Trousseau (Paris XIIe), Hôpital Robert Debré (Paris XIXe) ; Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (94) ; Clinique médicale et pédagogique Edouard Rist (Paris XVIe) ; Fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild (Paris XIXe) ; Espace Pédiatrique Blum-Ribes (EPABR) à Montreuil (93) ; Hôpital Bicêtre à Kremlin-Bicêtre (94) et Hôpital Louis Mourier de Colombes (92). Les bénévoles sont en général affectés à l’hôpital le plus proche de leur domicile.

« On se sent plus riches en sortant »

Renée a connu l’association par le biais d’une amie, il y a environ 15 ans. « Elle y faisait du secrétariat et m’a proposé d’essayer de devenir bénévole », se souvient cette retraitée. Depuis, elle ne s’est pas arrêtée. Tous les vendredis matin, de 9h à 12h30, Renée, qui œuvre aussi pour la Croix rouge une fois par semaine, est présente dans la salle de consultations pour enfants à l’hôpital Bicêtre. Ici, une vingtaine d’enfants de tout âge se relaient en attendant qu’un médecin vienne les chercher. Afin qu’il n’y ait pas de vacarme, Main dans la main a aménagé cette grande pièce avec des jeux. Une petite maisonnette avec des portes et des fenêtres sert de château aux petits, à côté, un cheval invite les enfants à les prendre sur le dos pour leur offrir une balade inoubliable, un peu plus loin, une table avec des feutres et crayons de couleur est à disposition de ceux qui ont une âme d’artiste. Et si les enfants le demandent, la gentille Michèle ouvrira sa caverne d’Alibaba remplie de tous les jeux possibles et imaginables : un Uno, différents puzzles, des Monopoly, des livres, des magazines, etc. Tous ces trésors sont fournis par l’association et ses mécènes. Autant d’activités ludiques qui font oublier aux enfants leurs douleurs et soulagent les parents. Bénévole dans l’association depuis le mois de janvier, Michèle sait canaliser les enfants. Elle rit toujours et ne passe pas à côté d’un jeu intéressant à faire avec les petits. « Un jour, j’ai vu un reportage sur Main dans la main et j’ai su que c’est ce que je voulais faire », confie-t-elle. « On se sent plus riches en sortant. Voir les sourires des enfants me donne envie de chanter », ajoute Michèle. Pour d’autres, il s’agit d’un moyen de vivre une retraite plus joyeuse.

Main dans la main est présente dans plusieurs services de l’hôpital. « On va là où il y a la demande des médecins », précise Lili Ménardi, référente des bénévoles à l’hôpital Bicêtre et vice-présidente de l’association. « À Bicêtre, nos bénévoles sont présents en consultation, en neurologie, en hépatologie, en pédiatrie générale, en réanimation, aux urgences et dans la Maison de l’enfant. Il s’agit d’un endroit où les enfants hospitalisés peuvent faire des activités avec une éducatrice », indique-t-elle. Avant d’affecter un bénévole dans tel ou tel service, Main dans la main lui fait passer un stage, outre la formation à laquelle il doit assister lorsqu’il rentre dans l’association. « Ces stages nous permettent de voir comment la personne réagit à la maladie de l’enfant. Si elle est trop sensible, comme Renée, elle ne peut pas aller en chambre. Il faut que le bénévole se sente à l’aise car nous travaillons avec des pathologies enfantines », explique Lili Ménardi, qui travaille chez Mains dans la main depuis quatre ans. « Les infirmières vont également prévenir des précautions à prendre. Par exemple si l’enfant a des fils et des tubes partout, il faut faire attention », précise Lili Ménardi.

Dans ces différents services, les bénévoles vont dans les chambres où on a besoin d’eux et jouent avec les enfants. Ils leur tiennent compagnie le temps que les parents prennent une pause ou viennent leur rendre visite. S’ils sont à 95 % du temps présents à leurs côtés, il arrive que les parents doivent laisser leurs enfants hospitalisés pour s’occuper de leurs frères et sœurs. Les parents sont soulagés par la présence des bénévoles et ne manquent pas de les remercier.

Ces bénévoles qui changent la vie des enfants

Aucune personne n’est salariée chez Main dans la main. L’association fonctionne grâce aux 550 bénévoles actifs, âgés de 20 à 70 ans. « La moyenne d’âge est de 49 ans », précise Lili Ménardi. Le recrutement se passe en deux temps et tout le monde ne reçoit pas toujours un avis favorable. « Lors du premier rendez-vous, on veut savoir ce que la personne attend de l’association. Par exemple, si elle dit «Je peux m’occuper uniquement des enfants de tel ou tel âge», ce n’est pas possible », prévient Lili Ménardi. Cet entretien général permet de connaître les attentes de chacun. En revanche, le second rendez-vous est plus précis. « On explique aux candidats ce qu’on attend d’eux au niveau du terrain. Et là, certains peuvent prendre peur. Mais cette situation n’arrive que très rarement », explique Lili Ménardi, ajoutant que Main dans la main « demande aussi aux bénévoles de participer à l’association », prendre part aux événements qu’elle organise.

Au cours de l’année, Main dans la main assure également une formation continue, selon trois objectifs. Le premier : donner aux bénévoles les moyens de bien réaliser leur mission par des ateliers de travaux manuels, des conférences sur les adolescents, la prise en charge des bébés ou des enfants perturbés, les pathologies des enfants ou encore comment appréhender un enfant selon sa culture. Le deuxième objectif est l’accompagnement de l’évolution du monde hospitalier par des interventions d’éminents spécialistes sur la question de la douleur, des soins palliatifs ou autres. Enfin, le troisième objectif vise à apporter un mieux-être aux bénévoles par des groupes de parole et de réflexion qui leur permettent d’exprimer librement leurs émotions, les difficultés et les satisfactions rencontrées lors du bénévolat afin que les expériences de chacun soient sources d’enseignement pour tous. Ces formations permettent aux bénévoles de mieux remplir leur mission principale : occuper l’enfant et soulager les parents. Les sourires se lisent sur les visages et on comprend très vite que cette mission est accomplie haut la main.

Si vous voulez faire partie de l’association, vous trouverez le formulaire d’inscription sur son site (maindanslamain.asso.fr). En outre, vous pouvez soutenir l’action de Main dans la main en faisant un don. Sachez que si vous donnez 5 euros, vous offrez une boîte de feutres aux enfants, 50 euros, deux jeux de société, 1 000 euros, un lit d’accompagnant, 5 000 euros, une décoration dans un service… En effet, vos dons peuvent aussi financer divers projets de l’association qui visent à améliorer l’environnement de l’enfant à l’hôpital. Actuellement Main dans la main réalise des fresques murales dans les services de différents hôpitaux, finance des lits-accompagnants pour permettre aux parents de rester auprès de leur enfant ou des tablettes numériques pour des services d’éduction thérapeutique. Sachez que 100 % de vos dons sont reversés aux enfants. Ils ouvrent droit à une réduction d’impôt égale à 66 % du montant des versements retenus dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Si vos dons dépassent cette limite, vous pouvez reporter cet excédent sur les cinq années suivantes. Un reçu de don vous sera adressé. Soutenez Main dans la main et aidez ainsi les enfants à s’évader de l’univers hospitalier et rejoindre l’univers de rêve où ils s’épanouissent…

Anna Ashkova

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